Malgré l'interdiction de la préfecture, la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi appelle à des manifestations à Dakar les 29 et 30 mars, en plein procès d'Ousmane Sonko poursuivi pour diffamation par le ministre du Tourisme. Dans un climat de tension, la justice a évoqué la présence d'un groupe visant l'insurrection, une affirmation contestée par l'opposant Sonko.
Selon le procureur général près la cour d'appel de Dakar, une organisation se faisant appeler "commando" a été découverte et aurait pour cible des personnalités publiques de la justice, de l'appareil d'État, des religieux et de la presse. Quatre personnes ont été arrêtées et 19 autres sont recherchées pour des faits qui mettent en jeu la stabilité du pays, selon le procureur. Ces faits incluent la confection d'agents explosifs, de fumigènes et de cocktails molotov, avec pour dessein de poser des actions d'éclat lors de manifestations pour semer la peur et le chaos. L'opposant Ousmane Sonko a qualifié ces propos de "ridicules" et a réaffirmé avoir été victime d'une tentative d'assassinat par les forces de l'ordre lors de sa dernière convocation devant la justice.
En prévision d'éventuels troubles, les écoles du pays et l'université de Dakar ont été fermées et les vacances de Pâques ont été anticipées. Alors que l'élection présidentielle est prévue en février 2024 et que le président Macky Sall connaît le flou sur une éventuelle candidature à un troisième mandat, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) exprime sa vive préoccupation face à l'intensification de la répression contre les membres de l'opposition politique et les journalistes. L'organisation appelle les autorités à tout mettre en œuvre pour permettre une décrispation du climat politique.