Le Sénat français a sommé le groupe de pression des pesticides de faire preuve de plus de transparence en raison de son manque de probité.
Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a pointé du doigt le lobby des principaux fabricants de pesticides, Phyteis, qui a manqué à son devoir de probité en surévaluant les pertes d'emplois qu'allait engendrer l'interdiction française d'exporter certains pesticides hors de l’Union européenne. Cette mise en demeure, qui est une première en France, fait suite à une enquête journalistique qui a démontré que les chiffres avancés par Phyteis étaient largement surévalués. Quatre ONG et un sénateur écologiste ont dénoncé du « chantage à l'emploi » et signalé les faits au comité de déontologie du Sénat.
Le lobby Phyteis, qui représente les principaux industriels des pesticides Syngenta, BASF et Bayer, a convaincu plusieurs sénateurs de déposer des amendements qui font tomber l'interdiction de certains pesticides bannis dans l'Union européenne. L'argument avancé par le groupe de pression était que 2 700 emplois seraient menacés dans 19 usines en France. Mais une enquête journalistique a montré que ces chiffres étaient largement surévalués. Les usines n'étaient pas concernées par les produits désormais interdits à l’exportation ou s'étaient adaptées sans conséquence sur leur masse salariale.