Les récentes décisions politiques à Madagascar sont sujettes à de nombreux débats. L'ex-président Andry Rajoelina s'est exprimé en faveur de la décision de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de confier l'intérim à un gouvernement collégial, dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay. Mais est-ce une validation transparente de la HCC ou une manœuvre politique subtile ? Plusieurs questions méritent d'être posées.
Le renoncement du président du sénat : volonté ou contrainte ?
Andry Rajoelina a qualifié de "sage" la décision du président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, de renoncer à l'intérim présidentiel. Selon Rajoelina, Razafimahefa l'a contacté avant de prendre cette décision, qu'il dit "volontaire". Cette clarification intervient dans un contexte de rumeurs suggérant que le président du Sénat aurait été contraint ou menacé. La question reste de savoir si ce renoncement est vraiment le fruit d'une décision autonome ou s'il y a des forces cachées à l'œuvre.
Une initiative "conforme à la constitution"
Rajoelina a réfuté les accusations qualifiant cette passation de pouvoir de "coup d’État institutionnel". Il insiste sur le fait que la HCC a agi en conformité avec la Constitution. Néanmoins, cette affirmation fait écho à une situation où plusieurs figures politiques ont mis en doute l'impartialité et l'interprétation de la Constitution par la HCC.
Le rôle du premier ministre Christian Ntsay
Andry Rajoelina a exprimé une grande confiance envers Christian Ntsay pour assumer l'intérim. Avec cinq années d'expérience à Mahazoarivo, il semble bien placé pour cette tâche. Cependant, cela soulève la question de savoir si la désignation de Ntsay favorise un candidat particulier dans les prochaines élections. Est-ce un terrain préparé pour le retour de Rajoelina à la présidence ?
Les candidats à la présidentielle et la HCC
La cérémonie de tirage au sort des candidats à la présidentielle à Alarobia a été l'occasion pour le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa, d'expliquer cette décision controversée. Les réactions des candidats pourront donner un aperçu des dynamiques électorales et des alliances possibles.
Entre approbation et méfiance
L'approbation de Rajoelina peut être vue comme un signe de stabilité ou d'approbation de la décision de la HCC. Cependant, dans le paysage politique complexe de Madagascar, il serait prudent de considérer cette déclaration comme un élément d'un puzzle plus large qui reste à résoudre.
Au final, cette situation expose une fois de plus les complexités et les incertitudes du paysage politique malgache. Il sera intéressant de voir comment ces déclarations et ces décisions influenceront la course à la présidentielle.