Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé sa profonde préoccupation, et a déclaré que l'égalité entre les femmes et les hommes était un objectif de plus en plus lointain et qu'elle serait atteinte dans 300 ans, si le rythme actuel était maintenu.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a adressé un discours préoccupant à l'occasion de l'ouverture des débats de la Commission de la condition de la femme à New York, le 6 mars dernier. Il a exprimé sa consternation face à l'éloignement de l'égalité entre les sexes et a prévenu que cet objectif ne serait atteint que dans 300 ans, si rien n'était fait pour accélérer le rythme actuel des changements.
Antonio Guterres a souligné que les droits des femmes étaient maltraités, menacés et violés à travers le monde, et que les progrès accomplis depuis des décennies étaient en train de disparaître sous nos yeux. Il a cité l'exemple de l'Afghanistan, où les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août 2021. Dans de nombreux autres pays également, les droits de reproduction sexuelle des femmes sont en recul et les filles qui vont à l'école risquent d'être enlevées et agressées.
Antonio Guterres a par ailleurs pointé du doigt les siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes pénibles qui ont créé un fossé entre les sexes dans les sciences et les technologies, secteurs dans lesquels les femmes ne représentent que 3 % des lauréats de prix Nobel. Il a rendu hommage aux chercheuses Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, qui ont été les premières femmes à remporter un prix Nobel en sciences en 2020. Le président de la Confédération suisse, Alain Berset, a également reconnu que les femmes étaient encore sous-représentées dans les filières scientifiques de son pays, ne représentant que 37% des personnes diplômées dans ces branches, avec un objectif d'égalité en 2030.