La deuxième journée du sommet européen à Bruxelles sera dédiée à la zone euro, suite à la chute de la Silicon Valley Bank il y a deux semaines et la dégringolade de Credit Suisse la semaine dernière.
Le sommet de la zone euro a été élargi à tous les États membres de l'UE en plus des vingt pays de la monnaie unique, témoignant de l'inquiétude des Européens face à la crainte d'une contagion bancaire sur les marchés. Bien que les responsables politiques aient assuré que les banques européennes sont hors de danger depuis deux semaines, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, appelle les chefs d'État et de gouvernement à "terminer l'Union bancaire européenne" et à créer une assurance des dépôts au niveau européen. Pour l'instant, chaque pays assure la garantie des dépôts jusqu'à 100 000 euros par compte, tandis que les banques gérant moins de 30 millions d'euros d'actifs sont supervisées individuellement par chaque pays. La BCE plaide également pour un marché unique des capitaux qui faciliterait la recherche de fonds pour les entreprises sans avoir à parcourir toutes les places financières européennes.
Cependant, les règles bancaires internationales, connues sous le nom de "Bâle III", n'ont pas été appliquées pour Silicon Valley Bank ni pour Credit Suisse, alimentant ainsi la crainte d'une contagion bancaire. Malgré cela, l'Union européenne affirme posséder des outils et des règles très strictes, tels qu'un fonds de résolution bancaire, des règles de liquidités minimales et un conseil de supervision bancaire, qu'elle appliquera à la lettre. La présidente de la BCE pousse pour que la totalité des banques soient soumises à la supervision directe de la Banque centrale européenne, mais pour l'instant, seules celles gérant plus de 30 millions d'euros d'actifs le sont. En somme, l'Europe est déterminée à renforcer la stabilité de ses banques, à travers notamment l'Union bancaire européenne et la création d'une assurance des dépôts au niveau européen, pour prévenir toute future crise financière.