Suppression des gouverneurs dans les 23 régions de Madagascar : décision officielle du Conseil des ministres du 29 octobre 2025
- TAHINISOA Ursulà Marcelle

- il y a 6 heures
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Le Conseil des ministres tenu au Palais d’État d’Iavoloha le mercredi 29 octobre 2025 a marqué une étape décisive dans la gouvernance territoriale de Madagascar. Parmi les décisions notables, celle qui retient particulièrement l’attention est l’abrogation de la nomination des gouverneurs dans les 23 régions du pays. Cette mesure, inscrite dans le communiqué officiel, s’inscrit dans une série de décrets pris sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Cette décision, formellement annoncée dans le cadre des nominations de hauts fonctionnaires, vient clore un chapitre administratif ouvert depuis plusieurs années, au moment où l’État cherchait à redéfinir les équilibres entre pouvoir central et instances locales. Le Conseil des ministres du 29 octobre 2025, tel qu’il a été publié par la Direction de la Communication de la Présidence de la République, précise les autres points abordés lors de cette réunion, mais c’est bien la suppression des fonctions de gouverneur qui marque le changement le plus significatif du jour.

Une décision inscrite dans un Conseil des ministres dense
Le Conseil des ministres du 29 octobre 2025 s’est déroulé au Palais d’État d’Iavoloha, sous la présidence du Chef de l’État. Plusieurs points essentiels figuraient à l’ordre du jour, reflétant la diversité des chantiers en cours dans l’administration malgache.
Le document officiel, intitulé « Compte rendu du Conseil des ministres – Palais d’État d’Iavoloha », s’articule en quatre grandes sections : la communication verbale, l’adoption de projets de loi, les nominations de hauts fonctionnaires et les divers.
Dans la première partie, il est mentionné que le ministère des Transports et de la Météorologie a obtenu l’approbation d’une demande de financement supplémentaire pour l’achèvement du projet d’extension du port de Toamasina. Ce projet d’infrastructure, d’importance stratégique, témoigne de la volonté du gouvernement d’appuyer le développement économique du pays par des investissements portuaires.
Dans la deuxième section, le ministère de l’Économie et des Finances a présenté un projet de loi portant sur la gestion des finances publiques initiales pour l’année 2026, adopté par le Conseil.
La troisième partie, consacrée aux nominations de hauts fonctionnaires, est celle qui a le plus attiré l’attention publique. Elle comprend une série de décrets, dont plusieurs concernent directement la Présidence, la Défense nationale, la Sécurité publique et la Gendarmerie. C’est dans ce cadre que figure la décision du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation d’abroger la nomination des gouverneurs dans toutes les régions du territoire.
Enfin, la section « Divers » mentionne la désignation de Monsieur Gascar Fenosoa, ministre de la Communication et de la Culture, en tant que Porte-parole du Gouvernement.
L’abrogation de la nomination des gouverneurs : contenu et portée du décret
Le document officiel stipule clairement : « Un décret a été adopté abrogeant la nomination des Gouverneurs dans les 23 régions de Madagascar. » Cette formulation concise, mais lourde de conséquences, établit la fin de la fonction de gouverneur telle qu’elle existait jusqu’à présent.
Il ne s’agit pas d’une simple modification administrative, mais bien d’une mesure d’annulation de l’ensemble des décrets antérieurs qui avaient nommé ces représentants régionaux. Par ce geste, le Conseil des ministres acte la suppression pure et simple des fonctions de gouverneurs dans toutes les régions du pays, sans exception.
Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation est à l’origine de cette initiative, ce qui souligne le caractère institutionnel et réglementaire de la démarche. En abrogeant les nominations, le gouvernement met fin à un système de représentation régionale centralisée instauré par des décrets précédents.
Cette décision vient après une période de débats récurrents autour de la place des gouverneurs dans l’organisation territoriale de Madagascar. Les gouverneurs, nommés par décret présidentiel, incarnaient jusqu’alors l’autorité du pouvoir central dans les régions. Leur suppression marque un changement profond dans la configuration administrative du pays, même si le communiqué ne précise pas encore le dispositif appelé à les remplacer.
Les autres décisions prises lors du Conseil : contexte institutionnel
L’annonce concernant la suppression des gouverneurs s’inscrit dans une série de décrets concernant plusieurs ministères, adoptés le même jour. Le compte rendu du Conseil des ministres du 29 octobre 2025 détaille ainsi plusieurs décisions de nomination et d’abrogation, témoignant d’un vaste mouvement de réajustement administratif au sein de l’État.
À la Présidence de la République, un décret a été pris pour annuler les nominations antérieures de hauts fonctionnaires, à l’exception du Secrétaire Général et du Directeur chargé des affaires administratives et financières. Ce geste traduit une volonté de recentrer la structure interne de la Présidence sur un nombre restreint de responsables.
Au ministère de la Défense nationale, le décret n° IF-2024-370 du 28 février 2024 a été abrogé, et le Général de Division Pikulas Démosthène a été nommé Chef d’État-Major des Armées.
Du côté du ministère de la Sécurité publique, un autre décret a été adopté, mettant fin au décret n° IF-2019-650 du 10 avril 2019, et nommant le Commissaire divisionnaire de Police Tsaramonina Ravony Jean Victor au poste de Directeur Général de la Police Nationale.
Enfin, un décret relevant du ministère délégué auprès de la Défense nationale, chargé de la Gendarmerie nationale, nomme le Général de Brigade Mamelison Mbina Nonos au poste de Commandant de la Gendarmerie nationale.
Ces nominations successives, replacées dans leur chronologie, traduisent un mouvement général de recomposition administrative et sécuritaire. Dans ce contexte, la décision concernant les gouverneurs apparaît comme l’un des volets d’un processus plus large de réorganisation des institutions publiques et des autorités déconcentrées.
Une réorganisation territoriale en perspective
Bien que le compte rendu officiel ne développe pas les motifs ou les conséquences pratiques de l’abrogation des nominations des gouverneurs, la décision ouvre la voie à une probable redéfinition de la gouvernance régionale.
Depuis la création des régions à Madagascar, les gouverneurs ont occupé une place clé dans la mise en œuvre des politiques publiques locales. Nommés directement par le pouvoir exécutif, ils exerçaient un rôle de relais entre l’administration centrale et les collectivités territoriales. Leur suppression, telle qu’annoncée le 29 octobre 2025, implique que de nouvelles structures ou de nouveaux acteurs devront assumer les responsabilités précédemment confiées à ces représentants régionaux.
Le document ne précise pas si les chefs de région ou d’autres cadres administratifs prendront temporairement le relais dans la gestion des affaires locales. Toutefois, en abrogeant les décrets de nomination des gouverneurs, le gouvernement opère une rupture nette avec le système antérieur.
Cette mesure pourrait annoncer une volonté de repenser la décentralisation, sujet récurrent dans la politique malgache. En effet, la décentralisation, régulièrement évoquée dans les discours politiques, a souvent oscillé entre volonté d’autonomie locale et maintien d’un fort contrôle central. L’abrogation des gouverneurs pourrait signaler une étape de transition vers une nouvelle organisation territoriale, même si aucune précision n’est donnée dans le communiqué à ce sujet.
Dans l’attente de clarifications futures, la décision du 29 octobre 2025 reste donc avant tout une mesure administrative formelle, constatée par décret, et consignée dans le procès-verbal officiel du Conseil des ministres.
Un Conseil des ministres sous le signe du recentrage étatique
La lecture globale du compte rendu du 29 octobre 2025 laisse apparaître une orientation commune : celle d’un recentrage du pouvoir administratif autour de l’État central. Les diverses abrogations et nominations traduisent une volonté de réorganiser les structures de l’administration publique, tant au niveau national que régional.
En annulant la nomination des gouverneurs, le gouvernement malgache met fin à un dispositif qui plaçait des représentants du pouvoir exécutif à la tête des régions. Cette suppression s’ajoute à d’autres décisions du même Conseil, qui revoient les organigrammes de plusieurs ministères et institutions stratégiques.
Le fait que cette décision ait été rendue publique dans le cadre d’un Conseil des ministres — instance collégiale présidée par le Chef de l’État — souligne son caractère officiel et exécutoire. Comme pour chaque séance, le communiqué a été publié par la Direction de la Communication de la Présidence de la République, garantissant l’authenticité et la transparence de l’information.
L’ordre du jour, couvrant aussi bien les projets économiques (extension du port de Toamasina) que les finances publiques (budget initial 2026), montre que le gouvernement travaille sur plusieurs fronts simultanément. Néanmoins, la suppression des gouverneurs se démarque comme la mesure la plus structurante de ce Conseil.
Un acte administratif qui marque une nouvelle étape
L’abrogation des nominations des gouverneurs dans les 23 régions de Madagascar ne saurait être interprétée que dans les limites du texte officiel : il s’agit d’un acte administratif pris en Conseil des ministres, visant à mettre fin aux décrets antérieurs de nomination.
Le communiqué ne fournit ni justification politique ni commentaire explicatif. Il se borne à énoncer le décret adopté, conformément au format habituel des comptes rendus officiels. Toutefois, en révoquant collectivement les gouverneurs régionaux, le gouvernement introduit un changement institutionnel dont les effets se feront sentir dans l’organisation territoriale du pays.
Le document, daté du 29 octobre 2025 et publié sous la signature de la Direction de la Communication de la Présidence de la République, reste la seule source officielle de cette annonce. Aucun élément complémentaire n’est mentionné concernant la mise en œuvre ou la transition qui suivra cette abrogation.
L’acte se distingue ainsi par sa clarté juridique : un décret abrogeant des nominations en vigueur, pris dans les formes prévues par la loi, et adopté en Conseil des ministres. Par cette démarche, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a exécuté une décision politique entérinée par la plus haute instance gouvernementale du pays.
Conclusion
Le Conseil des ministres du 29 octobre 2025 restera marqué par une mesure historique : la suppression de la fonction de gouverneur dans les 23 régions de Madagascar. Ce décret, émanant du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et adopté sous la présidence du Chef de l’État, s’inscrit dans une série de décisions administratives majeures prises le même jour.
Le compte rendu officiel, rendu public par la Direction de la Communication de la Présidence, dresse un tableau complet des délibérations tenues à Iavoloha. Si les points économiques et sécuritaires témoignent d’une dynamique de réforme, c’est bien l’abrogation des nominations des gouverneurs qui illustre un tournant dans l’organisation du territoire national.
Le texte ne s’accompagne d’aucune explication, ni d’annonce quant à la future structure administrative régionale. Toutefois, par la forme et la portée du décret, le gouvernement met fin à un système de gouvernance régionale qui aura duré plusieurs années.
À travers cet acte officiel, Madagascar ouvre un nouveau chapitre de son administration territoriale, dont les contours restent encore à définir. En attendant d’éventuelles précisions, le document du 29 octobre 2025 constitue la référence unique et authentique de cette décision historique.


