Le Tchad se prépare à un référendum constitutionnel le dimanche 17 décembre, une étape importante vers des élections annoncées mais reportées sous la junte militaire au pouvoir depuis 2021. Cependant, l'opposition considère ce scrutin comme un plébiscite en faveur du général président Mahamat Idriss Déby Itno.
Contexte du référendum
La campagne du "oui" bénéficie de ressources considérables et écrase celle du "non". Le ralliement d'un des principaux opposants, Succès Masra, renforce le camp du pouvoir. Pendant ce temps, une opposition divisée fait face à une répression violente depuis plus d'un an.
Débat autour de la nouvelle Constitution
À N’Djamena, la capitale, les affiches pour le "oui" à une "Constitution pour un État unitaire et décentralisé" recouvrent les murs. Cette constitution ne semble pas différer significativement de celle abrogée par les militaires en 2021, maintenant un régime où le président détient une grande partie du pouvoir. Une partie de l'opposition défendant le "non" préconise plutôt le fédéralisme.
Appels au boycott et critiques du régime
Cependant, les principales plates-formes de l'opposition appellent au boycott et déploient des affiches proclamant "Halte au référendum", espérant que la faible participation délégitimera le général, accusé de perpétuer une "dynastie Déby" depuis trente-trois ans. Certains membres de l'opposition ont fui en exil à la suite d'une répression brutale.
Héritage du président Déby Itno
À 37 ans, Mahamat Déby a été proclamé président de transition par l'armée après la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front en avril 2021. Son père dirigeait fermement cet État d'Afrique centrale depuis plus de trente ans, classé comme le deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU.
Le référendum suscite des préoccupations quant à son objectif réel, alimentant une contestation sur la légitimité du régime militaire et la concentration du pouvoir autour de la "dynastie Déby".
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