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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Tensions au Burkina Faso : suspension de "Jeune Afrique" et répression médiatique


La liberté de la presse au Burkina Faso est de nouveau mise à l'épreuve. Lundi 25 septembre, le gouvernement en place a décidé de suspendre la diffusion du média français "Jeune Afrique", une action qui soulève des questions sur la transparence et la liberté d'expression dans le pays.


Contexte historique

En 2022, le Burkina Faso a connu deux coups d'État qui ont mené à l'installation d'un "gouvernement de transition" dominé par l'armée. Depuis lors, il a manifesté son mécontentement à l'égard des médias, qu'ils soient locaux ou étrangers, en suspendant leur diffusion ou en expulsant leurs correspondants.


Suspension de "Jeune Afrique"

La décision de suspendre "Jeune Afrique" intervient après la publication d'articles évoquant des tensions au sein de l'armée burkinabè. Le gouvernement justifie cette action par ce qu'il qualifie d'« article mensonger ». Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, a déclaré que ces publications visent à discréditer les Forces armées nationales. En outre, le gouvernement se dit déterminé à lutter contre tout média qui irait à l'encontre des intérêts du peuple burkinabé.


Le média "Jeune Afrique"

Créé en 1960, "Jeune Afrique" est un média panafricain francophone basé en France. Il a des correspondants dans toute l'Afrique et est reconnu pour sa couverture détaillée des événements du continent.


Autres médias ciblés

Cette décision n'est pas un cas isolé. Plus tôt cette année, le gouvernement a suspendu la diffusion de la chaîne française LCI et a expulsé les correspondants des journaux français "Libération" et "Le Monde". Des médias publics français tels que "France 24" et Radio France Internationale (RFI) ont également été suspendus pour avoir relayé des messages de chefs djihadistes.


Situation sécuritaire préoccupante

Derrière cette répression médiatique, le Burkina Faso est confronté à un contexte sécuritaire délicat. Depuis 2015, le pays est en proie à des violences djihadistes, causant plus de 17 000 morts et entraînant le déplacement de plus de deux millions de personnes. De plus, des pays voisins tels que le Mali et le Niger sont également sous le contrôle de juntes militaires, exacerbant ainsi la tension régionale.


La suspension de "Jeune Afrique" au Burkina Faso est révélatrice d'une situation plus large de restriction de la liberté de la presse dans le pays. Dans un contexte de tensions militaires et de violences djihadistes, la capacité des médias à opérer librement est cruciale pour garantir la transparence et le droit à l'information du public. La communauté internationale et les défenseurs des droits de l'homme suivent de près la situation, espérant une reprise du dialogue et le respect des libertés fondamentales.

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