Tournées présidentielles : l’opposition saisit officiellement la CENI
- Volanirina Razafindrafito

- 24 mai 2024
- 3 min de lecture
La plateforme Firaisankina appelle la CENI à prendre des mesures contre les irrégularités observées lors des tournées présidentielles en période électorale.

La plateforme Firaisankina, regroupant plusieurs partis politiques d'opposition, a officiellement saisi la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour dénoncer les irrégularités observées lors des campagnes électorales des législatives prévues le 29 mai. Cette démarche vise à mettre en lumière les agissements de l’exécutif et à exiger des sanctions appropriées.
Une action concertée de l'opposition
Firaisankina, une coalition de cinq partis politiques incluant le Tiako i Madagasikara (TIM), le Pro-Siteny, le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), le Tsara Tahafina (TT), et l’Antoko Politika Madio (APM), a montré une détermination sans faille en saisissant la CENI. Les avocats de la plateforme, Me Éloï Randriatefimahefamijoro et Me Lovaniaina Ramahefarisoa, ont déposé une plainte officielle à Alarobia, au siège de la CENI, pour dénoncer les infractions observées.
Les infractions dénoncées
Selon les avocats, l’objectif principal de cette saisie est de pousser la CENI à exercer ses pouvoirs pour sanctionner les infractions et les bénéficiaires de ces actions illégales. Ils évoquent spécifiquement les tournées du président de la République et son entourage dans 32 circonscriptions électorales, actions qualifiées d’illégales selon les articles 60, 61, 62, 219, 220 et 233 de la loi organique n°2018-008, du 11 mai 2018, relative au régime général des élections et du référendum. Ces agissements sont considérés comme des abus de pouvoir, utilisant les ressources publiques à des fins électorales.
La législation en vigueur
Les leaders de Firaisankina se réfèrent à l’article 238, alinéa 2 de la loi organique précitée, qui stipule que les membres de la CENI ont la qualité d’agents verbalisateurs dans le cadre de cette loi. Ils insistent sur la nécessité pour la CENI de respecter ses obligations légales et de garantir l’intégrité du processus électoral en sanctionnant les comportements illégaux.
Des violations répétées
Les avocats de Firaisankina ont également souligné les violations répétées de la Constitution et des lois électorales par les dirigeants, notamment le président de la République. Ils accusent l’exécutif d’utiliser les prérogatives de la puissance publique et les biens publics pour favoriser les candidats du pouvoir, ce qu’ils considèrent comme une provocation et un mépris total pour le peuple malgache.
Des attentes envers la CENI
Firaisankina ne se contente pas de dénoncer les irrégularités ; elle attend des actions concrètes de la part de la CENI. La plateforme espère que la commission électorale prendra ses responsabilités en appliquant les sanctions prévues par la loi, garantissant ainsi un processus électoral juste et transparent.
Un appel à la responsabilité
En déposant cette plainte, Firaisankina appelle à une prise de conscience collective sur l'importance de la transparence et de l’équité dans le processus électoral. Les actions de l'exécutif, décrites comme des manœuvres pour influencer les résultats en faveur du pouvoir en place, doivent être fermement condamnées et corrigées.
La démarche de Firaisankina de saisir officiellement la CENI marque une étape importante dans la lutte pour des élections libres et équitables à Madagascar. Les attentes sont élevées pour que la CENI prenne des mesures décisives et démontrent leur engagement à maintenir l'intégrité du processus électoral. Alors que les élections législatives approchent, l’attention se tourne désormais vers la CENI et sa capacité à répondre aux défis posés par ces accusations de l’opposition. La communauté internationale et les citoyens malgaches surveilleront de près les actions entreprises, espérant que la justice et l’équité prévaudront.


