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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Vague d'agitations à Ampasampito: symptôme d'une démocratie en péril?

Photo du rédacteur: Volanirina RazafindrafitoVolanirina Razafindrafito

Les rues d'Ampasampito ont récemment été le théâtre de scènes chaotiques qui soulèvent des questions cruciales sur l'état de la démocratie et de la sécurité civile à Madagascar. Le mouvement du collectif des 11 candidats à l’élection présidentielle a été entaché par des épisodes de violence, illustrant une polarisation politique croissante et une érosion inquiétante du respect des principes démocratiques.


Les incidents d'agression perpétrés par les partisans du député IRD Naivo Raholdina, reconnaissables à leurs vêtements orange, contre des civils et des journalistes, sont particulièrement troublants. Ces attaques, y compris le vol de téléphones et l'agression d'un individu sous les yeux des forces de l'ordre, ne sont pas seulement des actes de délinquance. Elles symbolisent un défi flagrant à l'autorité de l'État et une menace directe à la liberté de presse et à l'intégrité physique des citoyens.


La réaction des forces de l'ordre est tout aussi préoccupante, voire révélatrice d'une certaine impuissance étatique face à ces démonstrations de force brute. Leur hésitation à arrêter les agresseurs, se contentant de les écarter, a été perçue comme une forme de complaisance ou, au minimum, un signe d'incompétence dans la gestion des violences politiques. Ce comportement passif alimente un sentiment d'impunité qui pourrait encourager de futurs incidents.


Cette situation n'est pas un cas isolé. Les mêmes partisans "Orange" ont déjà fait parler d'eux en avril dernier, perturbant une cérémonie officielle et insultant publiquement l'équipe du ministère de la Communication et de la Culture. Ces actes d'intimidation et de vandalisme soulignent une tendance troublante vers un climat politique de plus en plus répressif et chaotique, où les différends sont résolus par la violence plutôt que par le dialogue et le processus démocratique.


La question centrale ici est celle de la sécurité et de la stabilité de la société malgache. Si les acteurs politiques et leurs partisans recourent à l'intimidation et à l'agression pour faire avancer leurs agendas, c'est la structure même de la démocratie malgache qui est menacée. De tels incidents sapent la confiance du public dans le système politique et créent un environnement où la peur et l'incertitude étouffent la dissidence et le débat ouvert.


En réponse, il est impératif que des mesures soient prises pour rétablir la confiance dans les institutions publiques. Cela inclut une réponse judiciaire ferme aux actes de violence politique, une protection renforcée pour les journalistes et les acteurs politiques de tous bords, et un engagement renouvelé envers un dialogue politique constructif.


En somme, les agitations à Ampasampito doivent être reconnues pour ce qu'elles sont : un signal d'alarme indiquant un besoin urgent d'adresser les failles dans le tissu politique et social du pays. Ignorer ces avertissements pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'avenir de la démocratie à Madagascar.

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