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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Vez’tival à Toliara : ouverture officielle de la 9ᵉ édition présidée par le Président de la Refondation

Toliara s’est réveillée au rythme des tambours, des chants et des pas cadencés. Le 28 novembre 2025, la ville de la région Atsimo Andrefana a accueilli l’ouverture officielle de la 9ᵉ édition du Vez’tival, un rendez-vous désormais installé dans le calendrier culturel local. Autour d’une parade rassemblant les différentes ethnies de la région, la cérémonie a mêlé célébration identitaire, démonstration sportive traditionnelle et ambitions économiques. Présent pour lancer l’événement, le Président de la Rénovation de la République de Madagascar s’est affiché aux côtés du Conseiller Suprême, le Médecin-colonel Marcellin Zafitasondry, ainsi que de membres du Gouvernement et des autorités civiles et militaires locales. Durant trois jours, du 28 au 30 novembre, le centre-ville de Toliara est devenu l’épicentre d’une manifestation qui entend promouvoir le tourisme et l’économie bleue, tout en réaffirmant un message politique de cohésion nationale.


Les danseurs traditionnelles lors de l'évènement
Les danseurs traditionnelles lors de l'évènement

Une ouverture officielle au cœur de Toliara


Dès les premières heures de la journée, les rues de Toliara ont laissé place à une effervescence inhabituelle. L’ouverture du Vez’tival, officialisée par la présence du Chef de l’État, a transformé le centre-ville en scène à ciel ouvert. Autour de la délégation présidentielle, composée notamment du Conseiller Suprême de la Rénovation et de plusieurs membres du Gouvernement, les autorités locales ont donné à la cérémonie une dimension solennelle. Cette présence conjointe des représentants civils et militaires a souligné l’importance accordée à cette édition, non seulement comme événement festif, mais aussi comme moment d’affirmation institutionnelle.


Le lancement a été marqué par une parade à travers la ville, pensée comme un prélude symbolique aux trois jours de festivités. L’objectif était clair : rassembler, montrer, transmettre. Le cortège a avancé dans les principales artères, mobilisant les habitants, les visiteurs et les acteurs de la vie associative. La participation des ethnies d’Atsimo Andrefana a offert une image de diversité vivante, exposée non comme une juxtaposition, mais comme un ensemble revendiqué. Les tenues traditionnelles, les musiques locales, les danses collectives et l’allégresse populaire ont donné au défilé une tonalité autant culturelle que sociale.


Par ce dispositif d’ouverture, l’association organisatrice VAVEA, Vahatse ty Vezo Aharo, a rappelé l’esprit originel du Vez’tival : célébrer les racines vezo et plus largement la mosaïque de la région, en intégrant cette valorisation à un projet contemporain. La parade a ainsi servi de point de départ à un événement structuré, inscrit dans un territoire, mais tourné vers des enjeux plus larges. Sous le regard des autorités et des habitants, Toliara a assumé son rôle d’hôte et de vitrine régionale.


Une parade des ethnies pour mettre en valeur culture et sports traditionnels


Dans une ville où les identités se rencontrent et se répondent, la parade d’ouverture a fonctionné comme un miroir collectif. Les ethnies présentes dans la région Atsimo Andrefana ont défilé avec leurs spécificités, leurs chants, leurs symboles, leurs couleurs. Ce cortège n’a pas seulement montré la diversité ; il l’a mise en mouvement. L’idée de réunir les groupes locaux dans un même itinéraire, un même rythme, a donné à la marche une force de rassemblement, presque pédagogique. Les jeunes ont suivi les anciens, les quartiers se sont mélangés, les spectateurs ont prolongé la fête en bord de route.


Au-delà de la dimension esthétique, la parade a aussi servi de démonstration sportive. Parmi les disciplines mises en avant figurait le moraingy, art martial traditionnel, dont la présence est reconnue comme un marqueur fort d’identité dans cette partie du pays. L’exposition de ces pratiques a contribué à rappeler que la culture ne se limite pas aux danses et aux chants : elle englobe aussi les gestes, les corps, les savoirs transmis. Les démonstrations, visibles tout au long du parcours, ont suscité des applaudissements et des attroupements. Elles ont aussi rappelé que les sports traditionnels restent un terrain majeur de socialisation et d’affirmation communautaire.


Cette articulation entre culture et sport a été l’un des points saillants de l’ouverture. Elle a donné au public une lecture complète de ce que le Vez’tival cherche à préserver et à projeter. Les disciplines ancestrales, parfois cantonnées à des cadres informels, trouvent ici une scène officielle. Les arts populaires, parfois fragilisés par l’érosion des transmissions, retrouvent un espace de reconnaissance. Par effet de contraste, cette visibilité renforce l’idée que la tradition ne s’oppose pas à la modernité, mais qu’elle peut en devenir l’un des moteurs.


À travers ce défilé, Toliara a ainsi offert une entrée en matière qui dépasse la simple célébration. La parade a rendu palpable un patrimoine divers, l’a transformé en spectacle partagé et en message de cohésion. Les organisateurs ont misé sur la force du collectif, convaincus que la valorisation culturelle gagne à être vécue d’abord dans l’espace public, auprès des habitants eux-mêmes, avant d’être vendue à l’extérieur.


Le Vez’tival, vitrine du tourisme et de l’économie bleue


La 9ᵉ édition du Vez’tival ne se veut pas seulement festive. Son ambition, telle qu’affichée dès l’ouverture, est de promouvoir le tourisme et l’économie bleue. Ces deux axes se retrouvent au cœur de la programmation des trois jours, articulée autour de conférences, d’échanges sectoriels et d’expositions de produits locaux. Le choix de Toliara, ville côtière et carrefour régional, n’est pas neutre : il permet d’ancrer le festival dans une géographie où la mer, les ressources marines et les savoir-faire associés constituent à la fois un patrimoine et une perspective économique.


L’économie bleue, évoquée dès les premières prises de parole, renvoie à une vision de développement adossée aux potentialités de l’océan. En l’intégrant comme thème central, le Vez’tival cherche à faire dialoguer culture et avenir économique. Les organisateurs ont conçu l’événement comme un lieu d’échanges, où acteurs publics, acteurs économiques, associations et habitants peuvent confronter leurs attentes et leurs projets. L’enjeu est de mettre en lumière les secteurs liés à la mer, du tourisme aux produits issus de la pêche, en passant par les activités connexes qui structurent la vie locale.


Dans le même mouvement, le festival se présente comme une plateforme de promotion touristique. Les quelques milliers de visiteurs attendus sur ces trois jours sont invités à découvrir la région à travers ses traditions, son hospitalité et son inventivité. Le Vez’tival propose une narration positive du territoire, et insiste sur sa capacité à attirer, à accueillir et à se renouveler. En offrant aux visiteurs un condensé de disciplines traditionnelles, de stands, de conférences et de moments conviviaux, l’événement vise à renforcer l’image de Toliara comme destination possible, et à stimuler le regard porté sur Atsimo Andrefana.


Cette orientation économique ne dilue pas la dimension culturelle ; elle l’emploie comme levier. Les pratiques vezo, les expressions ethniques, la vitalité artistique et sportive deviennent des arguments de différenciation, capable d’alimenter une attractivité plus durable. Le festival tente ainsi un équilibre délicat : rester fidèle à un ancrage identitaire tout en s’ouvrant à un discours de développement. Dans cette édition, cet équilibre se veut particulièrement visible, comme si l’avenir économique devait être raconté dans la langue de la culture locale.


Les paroles officielles : unité, solidarité et projection nationale


L’ouverture officielle a également été marquée par les prises de parole des autorités. Dans son allocution, le Président de la Rénovation de la République s’est adressé à la population de Toliara avec un message centré sur l’unité et la solidarité. Il a présenté le moment comme une étape dans une dynamique de changement, insistant sur l’idée que le pays se trouve désormais dégagé des oppressions du passé. Son appel à l’unité a pris la forme d’une exhortation morale et politique : rester soudés pour accélérer la transformation du pays.


Le président de la Refondation de la République de Madagascar, Michaël RANDRIANIRINA
Le président de la Refondation de la République de Madagascar, Michaël RANDRIANIRINA

Le Chef de l’État a souligné que ce changement rapide ne peut être porté par une seule personne ou une seule institution. Il a appelé à la confiance envers les dirigeants et à l’accompagnement collectif des efforts engagés. De manière directe, il a insisté sur la responsabilité partagée, invitant chaque citoyen à participer, à soutenir et à croire dans le projet de rénovation. Son discours a trouvé un écho particulier dans un contexte de rassemblement populaire, où la parade venait de rappeler la force de la diversité régionale.

Au-delà de cet appel, le Président a donné au Vez’tival un statut particulier, le présentant comme un événement qui mérite d’évoluer vers une manifestation nationale. Cette affirmation a rehaussé la portée symbolique de l’édition. Elle a confirmé la volonté de hisser le festival à un niveau dépassant le cadre régional, en le situant comme modèle de cohésion et de promotion culturelle. Elle a aussi souligné une ambition politique : faire des festivités locales un instrument de construction nationale, capable de fédérer et de représenter la pluralité du pays.


Le Conseiller Suprême de la Rénovation, le Médecin-colonel Zafitasondry Marcellin, a ensuite pris la parole dans le même esprit. Son intervention a rappelé que ce type d’événement est une occasion d’exprimer l’unité, et que la diversité des ethnies locales constitue une richesse pour le développement de la région. En mettant l’accent sur la diversité comme atout, il a donné une tonalité à la fois rassurante et stratégique au message officiel.


Le Conseiller a également assuré la population de l’engagement de l’État. Il a évoqué une coopération renforcée et des efforts soutenus pour transformer Madagascar. Ce registre, mêlant promesse politique et soutien institutionnel, a placé le Vez’tival dans une configuration où la fête devient aussi un rendez-vous de mobilisation. Les paroles officielles ont ainsi lié la célébration culturelle à une vision de progrès collectif, affirmant que la cohésion sociale est une condition du développement régional et national.


Le Conseiller Suprême Médecin-colonel Marcellin Zafitasondry ainsi que le membres du Gouvernement et des autorités locales.
Le Conseiller Suprême Médecin-colonel Marcellin Zafitasondry ainsi que le membres du Gouvernement et des autorités locales.

Dans cette séquence, la scène du festival a servi de tribune. Les messages de solidarité, de confiance et de projection nationale ont trouvé dans l’espace festif un terrain particulièrement favorable. À Toliara, l’ouverture du Vez’tival 2025 s’est donc déroulée à la croisée de plusieurs registres : le culturel, l’économique et le politique, rassemblés dans une même narration.


Stands, produits locaux et trois jours de fête au centre-ville


Après la cérémonie officielle, la délégation conduite par le Chef de l’État s’est rendue au stade couvert de Tsienengea pour visiter les stands d’exposition. Ce moment, moins solennel mais tout aussi significatif, a donné à voir une autre facette du Vez’tival : la mise en avant des produits locaux. Les stands, installés pour l’occasion, ont présenté des savoir-faire régionaux, des articles issus de la production locale et des initiatives portées par des acteurs de terrain.


La visite présidentielle a renforcé la visibilité de ces expositions. Elle a été perçue comme un signe de reconnaissance, mais aussi comme un rappel que le festival ne se limite pas à des spectacles. Les produits locaux, exposés dans un cadre officiel et fréquenté, incarnent l’un des objectifs du Vez’tival : relier culture et économie. Ils témoignent de l’activité des communautés, de leur capacité d’innovation et de la valeur d’un ancrage territorial assumé. Dans un festival qui veut promouvoir l’économie bleue et le tourisme, les stands participent de la même logique : faire émerger un récit de développement endogène, basé sur les ressources et les compétences du territoire.


Le festival s’est déployé sur trois jours, du 28 au 30 novembre 2025, au centre-ville de Toliara. Ce choix d’occupation urbaine a permis au Vez’tival d’être pleinement accessible à la population. Le centre-ville, espace de circulation quotidienne, est devenu espace d’animation continue. Les rues, les places et les lieux de rassemblement ont accueilli des activités diverses, liées à la programmation culturelle et aux échanges sectoriels.

La durée de trois jours a offert un rythme progressif. L’ouverture a posé les marqueurs identitaires et politiques. Les journées suivantes ont approfondi l’orientation économique à travers conférences et rencontres, tout en maintenant une forte présence artistique et sportive. Enfin, la clôture a prolongé la dynamique de rassemblement, laissant l’image d’un événement dense, traversé par des enjeux multiples.


L’association VAVEA, organisatrice de l’événement, s’est appuyée sur l’expérience des éditions précédentes pour structurer cette programmation. Son rôle, déjà central dans la préparation, s’est aussi manifesté pendant le festival, par la coordination des parades, des espaces d’exposition, des interventions publiques et des activités de terrain. L’organisation a ainsi assuré une continuité avec l’esprit initial du Vez’tival, tout en donnant à cette 9ᵉ édition une dimension plus institutionnelle.


À l’issue de cette ouverture, Toliara apparaît comme un espace de convergence. Le Vez’tival y joue le rôle d’un révélateur : révélateur de la diversité culturelle d’Atsimo Andrefana, révélateur d’un désir de promotion touristique et économique, révélateur enfin d’une volonté politique de faire de l’unité nationale un horizon partagé. Pendant trois jours, la ville a pris les couleurs des traditions locales et les accents d’un futur revendiqué, en espérant que la fête, loin d’être une parenthèse, devienne un moteur durable pour la région et au-delà.

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