La blogueuse chinoise Zhang Zhan, emprisonnée pendant quatre ans pour avoir critiqué la politique sanitaire de la Chine durant la pandémie de Covid-19, a été libérée, a annoncé l'ONG Reporters sans frontières (RSF) le 22 mai. Cette ancienne avocate, devenue une figure emblématique de la dissidence chinoise, a payé un lourd tribut pour ses prises de position courageuses. Bien qu'elle soit maintenant sortie de prison, Zhang Zhan reste sous étroite surveillance et sa liberté de mouvement est toujours restreinte.
En février 2020, au plus fort de la pandémie, Zhang Zhan s'était rendue à Wuhan, l'épicentre initial du Covid-19. À travers ses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, elle avait dénoncé ce qu'elle considérait comme des « graves violations des droits humains » par les autorités chinoises dans leur gestion de la crise sanitaire. Ses publications ont rapidement attiré l'attention des autorités, qui ont vu en elle une menace pour leur contrôle narratif de la situation.
Un procès et une condamnation sévère
En décembre 2020, Zhang Zhan a été arrêtée et accusée de « provoquer des troubles à l'ordre public », une accusation fréquemment utilisée par le gouvernement chinois pour réprimer les dissidents. Son procès, expédié en quelques heures, s'est soldé par une condamnation à quatre ans de prison. Ce verdict a été largement dénoncé par les organisations de défense des droits humains et les gouvernements étrangers, qui ont appelé à sa libération immédiate.
Conditions de détention et état de santé préoccupant
Les conditions de détention de Zhang Zhan ont été particulièrement difficiles. Des rapports indiquent qu'elle a mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre son emprisonnement injuste, ce qui a gravement détérioré son état de santé. Des témoignages de sa famille et de ses avocats ont décrit une femme amaigrie, affaiblie et en besoin urgent de soins médicaux. Sa libération a donc été accueillie avec un soulagement mitigé, en raison des inquiétudes persistantes sur son bien-être et sa surveillance continue.
Une liberté sous condition
Bien que Zhang Zhan soit désormais libre, elle demeure sous une étroite surveillance. Sa liberté de mouvement est limitée, et elle reste sous la menace constante d'une nouvelle arrestation si elle continue de critiquer ouvertement le gouvernement. Les organisations de défense des droits humains, telles que RSF et Amnesty International, ont appelé à la levée de toutes les restrictions pesant sur elle et à la protection de sa liberté d'expression.
Réactions internationales et soutien
La libération de Zhang Zhan a suscité des réactions internationales. Les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs autres pays ont salué sa libération tout en exhortant la Chine à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens, y compris la liberté d'expression. Le cas de Zhang Zhan est devenu un symbole des efforts répressifs du gouvernement chinois pour contrôler l'information et étouffer la dissidence, en particulier pendant la pandémie.
Un combat pour la vérité et les droits humains
Zhang Zhan est souvent décrite comme une journaliste citoyenne, une voix indépendante courageuse dans un environnement où la liberté de la presse est sévèrement restreinte. Son engagement et son sacrifice ont inspiré de nombreux défenseurs des droits humains en Chine et à travers le monde. Sa détermination à révéler la vérité sur la gestion de la pandémie par le gouvernement chinois a mis en lumière les risques énormes auxquels sont confrontés ceux qui osent défier le pouvoir en place.
Un symbole de résilience
La libération de Zhang Zhan, bien que limitée, est une victoire pour les défenseurs des droits humains. Cependant, son cas rappelle les nombreux autres journalistes, avocats et militants qui sont encore emprisonnés en Chine pour leurs opinions et leurs efforts pour promouvoir la justice et la transparence. La communauté internationale continue de surveiller la situation de près, appelant à des réformes qui garantiront la protection des droits fondamentaux pour tous les citoyens chinois.