L'opposition, malgré sa victoire écrasante aux élections législatives en Thaïlande, sera-t-elle réellement en mesure d'exercer le pouvoir?
Les élections législatives en Thaïlande, qui ont eu lieu le dimanche 14 mai, ont entraîné un bouleversement politique majeur dans le pays. Les premiers résultats, basés sur 97% des bulletins dépouillés, indiquent une victoire écrasante de l'opposition face aux partis conservateurs et pro-militaires. Le parti Move Forward, souvent qualifié de parti de la jeunesse, a créé la surprise en remportant une victoire éclatante. Avec plus de 113 sièges, dont la totalité des sièges de Bangkok, il s'affirme comme le grand gagnant du scrutin. Cette victoire, d'une ampleur inattendue, a pris de court non seulement les observateurs, mais également les dirigeants du parti, tous relativement jeunes et novices en politique.
L'autre vainqueur, bien qu'attendu, est le parti Pheau Thai, souvent critiqué et qualifié de populiste par ses opposants. Il s'appuie sur le vote des régions rizicoles et sur d'importantes subventions destinées aux plus démunis. Ensemble, ces deux partis approchent de la majorité absolue au Parlement.
Pheu Thai a accepté de rejoindre une coalition pro-démocratie dirigée par Move Forward. De plus, les deux partis devront trouver un accord concernant le sort de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par l'armée et actuellement en exil. Thaksin, père de la dirigeante du parti Pheu Thai, a récemment exprimé son intention de revenir en Thaïlande en juillet prochain après dix-sept ans d'exil.
Cependant, les partis d'opposition devront également s'entendre sur le choix d'un Premier ministre qui convienne à la majorité des 500 députés du Parlement, ainsi qu'aux 250 sénateurs nommés par le gouvernement pro-militaire. Le chef du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, a déclaré qu'il était prêt à devenir le prochain Premier ministre, mais la résolution de cette question reste encore à venir.