Amnesty International a souligné dans son rapport annuel les limites du multilatéralisme et les inégalités dans le traitement des violations des droits de l'homme par l'Occident.
75 ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme à Paris, Amnesty International affirme que les droits de l'homme sont plus que jamais en danger. Selon l'ONG, la guerre en Ukraine a marqué un tournant en 2022, montrant le deux poids, deux mesures des États occidentaux qui se soulèvent contre l'offensive russe tout en fermant les yeux sur les graves violations des droits de l'homme ailleurs dans le monde, voire qui ont été complices. Dans son rapport portant sur 156 pays, Amnesty cite les violations en Arabie saoudite, en Égypte, ainsi que le comportement d'Israël envers les Palestiniens. L'ONG soulève également la question de l'accueil des réfugiés ukrainiens et des refus de recevoir ceux qui fuient d'autres pays comme la Libye, la Syrie ou l'Afghanistan.
L'impunité, l'instabilité et l'affaiblissement du multilatéralisme se sont accrus, laissant les populations victimes de toutes formes de violences en Birmanie, au Yémen ou en Éthiopie sans protection. Les institutions mondiales et régionales sont paralysées par la priorité donnée à leurs propres intérêts. Pour la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, pour survivre aux multiples crises, les institutions internationales doivent retrouver leur capacité à remplir leur mission. Pour cela, Amnesty demande que les mécanismes de défense des droits humains de l'ONU soient pleinement financés et que le Conseil de sécurité soit réformé pour donner la voix à tous les pays, en particulier ceux de l'hémisphère sud. L'ONG déclare que le manque de transparence et d'efficacité du processus de prise de décision du Conseil de sécurité expose le système entier à la manipulation, aux abus et aux dysfonctionnements.