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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Exploitation du crabe : entièrement ouverte aux opérateurs malgaches dans une totale transparence

L’annonce a suscité une vive attention dans le monde de la pêche à Madagascar : désormais, l’exploitation du crabe est entièrement ouverte aux opérateurs économiques malgaches. Le Ministre de la Pêche et de l’Économie Bleue, Monsieur Chan Kit Waye Jaco, a tenu à réaffirmer une ligne de conduite claire et inflexible : « Tolérance zéro pour toute forme de corruption ». Cette déclaration, prononcée lors d’une rencontre avec les acteurs nationaux du secteur, marque un tournant décisif pour la filière halieutique malgache, souvent confrontée à des pratiques opaques et à une gestion peu équitable des ressources.

Cette initiative vise à instaurer une transparence totale dans la filière du crabe, ressource précieuse pour l’économie côtière du pays. En redonnant aux opérateurs malgaches la pleine responsabilité de cette activité, le gouvernement entend non seulement assainir le secteur, mais aussi valoriser les produits issus de la pêche artisanale et industrielle, tout en garantissant leur durabilité.

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Une déclaration forte pour une nouvelle ère de la pêche

Lors de la rencontre organisée avec les opérateurs économiques du secteur, le Ministre Chan Kit Waye Jaco a tenu un discours sans ambiguïté. En affirmant la politique de « tolérance zéro » envers la corruption, il a voulu rompre avec les pratiques du passé, où les licences d’exploitation et les autorisations de pêche pouvaient parfois être attribuées dans des conditions opaques.

Cette position marque une volonté claire de replacer la légalité et la bonne gouvernance au cœur des activités maritimes. Selon le Ministre, la pêche et l’exploitation du crabe doivent désormais s’effectuer dans un cadre réglementaire rigoureux, garantissant à la fois la transparence, la durabilité des ressources et le respect des règles fixées par l’État.

L’exploitation du crabe à Madagascar, longtemps soumise à des difficultés administratives, est un secteur stratégique. Le pays, riche en zones côtières et en biodiversité marine, possède des ressources considérables en crustacés. Cependant, l’absence de contrôle strict dans le passé a parfois favorisé la surpêche, la pêche illégale et les fraudes liées à la commercialisation.

La nouvelle approche, portée par le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue, s’inscrit dans une démarche de réforme structurelle. Elle vise à établir un climat de confiance entre les autorités publiques et les opérateurs privés. La transparence devient ainsi un pilier central, permettant de restaurer la crédibilité du secteur et de garantir une exploitation équitable des ressources marines.

Un dialogue inédit entre le gouvernement et les opérateurs

La rencontre entre le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue et les opérateurs malgaches constitue une première. Ce dialogue marque un tournant historique, car il ouvre la voie à une concertation directe entre l’État et les professionnels de la filière. L’objectif est clair : définir ensemble les règles de gestion de la filière crabe, dans le but d’éviter toute forme de dérive et de préserver les intérêts communs.

Les discussions ont mis en avant la nécessité d’une organisation collective, où les opérateurs se montrent responsables et solidaires. Le Ministre a insisté sur l’importance d’un engagement professionnel de la part des exploitants, afin de renforcer la crédibilité du secteur et de promouvoir la qualité des produits exportés.

Le crabe malgache, prisé sur les marchés régionaux et internationaux, constitue une ressource économique majeure pour de nombreuses communautés côtières. Il représente également une source importante de revenus pour le pays. C’est pourquoi le gouvernement entend désormais instaurer des mécanismes de contrôle efficaces et transparents, tout en favorisant la participation directe des opérateurs locaux.

Cette concertation, menée dans un esprit d’ouverture, permettra d’adopter des décisions communes sur la répartition des quotas, le respect des tailles minimales de capture et les périodes d’ouverture de la pêche. En impliquant directement les acteurs de terrain, l’État espère garantir une application plus efficace des réglementations, tout en renforçant la durabilité du secteur.

L’approche participative défendue par le Ministère s’inscrit également dans une logique de responsabilisation. Chaque opérateur devra s’engager à respecter les règles établies, sous peine de sanctions. Cette méthode vise à favoriser la confiance mutuelle et à renforcer la cohésion entre les acteurs économiques et les autorités publiques.

Une gestion équitable des quotas et des ressources

L’un des points centraux de la nouvelle politique concerne la gestion des quotas de pêche. Les acteurs du secteur sont invités à s’unir et à formuler des propositions concrètes sur la répartition équitable du volume autorisé, fixé à 4 250 tonnes. Ce chiffre, déterminé sur la base d’études scientifiques et de la capacité de renouvellement de l’espèce, vise à éviter la surexploitation des populations de crabes.

La fixation d’une taille minimale de capture à 11 centimètres est également une mesure essentielle. Elle permet d’assurer la reproduction naturelle des crabes avant leur capture, garantissant ainsi la pérennité de l’espèce. En imposant ces critères biologiques, le Ministère entend instaurer un équilibre entre exploitation économique et préservation des ressources naturelles.

Les opérateurs devront désormais présenter des plans de gestion conformes aux normes établies, avec un suivi rigoureux de leurs activités. Cette exigence permettra de mieux encadrer la chaîne de valeur, depuis la capture jusqu’à la commercialisation, en passant par le transport et le conditionnement.

La mise en place d’un système de quotas transparents constitue une innovation importante pour la filière. En donnant la possibilité aux opérateurs de participer à la définition de ces quotas, le gouvernement favorise la coresponsabilité et l’appropriation des règles par les acteurs du terrain.

Cette gestion rationnelle des ressources vise également à accroître la qualité et la valeur ajoutée des produits malgaches. Le respect des tailles de capture, des quotas et des périodes de pêche permettra d’obtenir des produits plus homogènes, mieux calibrés et conformes aux exigences des marchés internationaux.

En parallèle, les autorités entendent renforcer les contrôles au niveau des points de débarquement, des marchés et des zones de collecte. L’objectif est de prévenir les fraudes, de garantir la traçabilité des produits et de protéger les pêcheurs artisanaux contre la concurrence déloyale.

Une ouverture de saison fixée et une volonté d’expansion du secteur

La date du 15 décembre 2025 marquera l’ouverture officielle de la saison de pêche au crabe sur l’ensemble du territoire malgache. Cette période a été fixée afin de permettre aux stocks de crabes de se reconstituer durant la saison de fermeture, garantissant ainsi une exploitation durable.

Cette annonce témoigne de la volonté du gouvernement d’organiser le calendrier de la pêche de manière claire et prévisible, afin d’éviter toute confusion ou exploitation prématurée des ressources. En fixant une date unique pour l’ensemble du pays, le Ministère facilite la coordination des activités et la surveillance des opérations.

Mais au-delà du crabe, le Ministre Chan Kit Waye Jaco a également évoqué l’ouverture prochaine de la pêche à la crevette et à d’autres espèces. Cette perspective s’inscrit dans une stratégie globale de dynamisation de l’économie bleue malgache. En diversifiant les opportunités, le gouvernement entend offrir de nouvelles perspectives économiques aux pêcheurs et aux opérateurs nationaux.

La levée des obstacles administratifs est un autre point fort du discours ministériel. Le Ministre a assuré que toutes les barrières bureaucratiques qui freinaient le bon déroulement des activités seront supprimées. Cette simplification vise à encourager l’investissement local, à faciliter l’obtention des licences et à renforcer la compétitivité du secteur.

La transparence administrative constitue un gage de confiance pour les opérateurs. En mettant fin aux procédures longues et complexes, l’État favorise un climat propice à l’initiative privée et à la croissance économique. Ce nouveau cadre réglementaire devrait permettre à la filière halieutique de se développer sur des bases solides, tout en assurant une répartition équitable des bénéfices.

Un engagement pour la durabilité et la professionnalisation

Au-delà de la simple ouverture du marché, le message du Ministre porte une dimension durable et éthique. L’exploitation du crabe ne doit plus être perçue uniquement comme une activité économique, mais comme une responsabilité collective vis-à-vis de l’environnement et des générations futures.

Le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue souhaite ainsi encourager la professionnalisation du secteur. Les opérateurs devront se doter d’équipements adaptés, respecter les normes de sécurité, et garantir la qualité sanitaire des produits. Cette professionnalisation est essentielle pour améliorer la compétitivité du crabe malgache sur les marchés étrangers.

La lutte contre la corruption, élément central du discours du Ministre, vise également à instaurer une gouvernance exemplaire. La transparence dans l’attribution des licences, la traçabilité des produits et la régulation des exportations permettront de bâtir une filière crédible et respectée.

De plus, la participation active des communautés locales sera encouragée. Ces dernières, souvent en première ligne dans la collecte et la transformation, bénéficieront directement des retombées économiques et des formations destinées à améliorer leurs compétences techniques.

L’État malgache souhaite ainsi faire de la pêche un levier de développement durable, conciliant performance économique, équité sociale et préservation de l’environnement. Cette approche intégrée correspond à la vision de l’économie bleue prônée au niveau international, où les océans et les ressources marines sont considérés comme des atouts majeurs pour un développement responsable.

Conclusion : vers une pêche transparente, équitable et durable

L’annonce faite par le Ministre Chan Kit Waye Jaco ouvre une nouvelle page de l’histoire de la pêche malgache. En décidant de confier l’exploitation du crabe exclusivement aux opérateurs nationaux et en instaurant un cadre de transparence absolue, le gouvernement envoie un message fort : celui d’une volonté de réforme, d’intégrité et de souveraineté économique.

La mise en place de quotas, la fixation de tailles minimales, la concertation avec les professionnels et la simplification administrative constituent autant de jalons pour bâtir une filière moderne et durable. Cette réforme, si elle est appliquée avec rigueur, pourrait transformer profondément le paysage de la pêche à Madagascar, en offrant aux opérateurs malgaches les moyens de s’épanouir dans un environnement plus juste et plus transparent.

L’année 2025 s’annonce donc comme un tournant décisif pour le secteur. L’ouverture officielle de la saison de pêche au crabe le 15 décembre marquera le début d’une ère nouvelle, fondée sur la légalité, la responsabilité et la durabilité.

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