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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

JIRAMA Tolagnaro : un vaste programme pour renforcer l’approvisionnement en eau à Madagascar

L’accès à une eau potable de qualité demeure un enjeu majeur pour de nombreuses régions de Madagascar. Dans la ville côtière de Tolagnaro, située à l’extrême sud-est du pays, ce défi mobilise aujourd’hui des moyens considérables. Plusieurs projets ambitieux sont actuellement en cours, portés conjointement par la JIRAMA, société nationale d’eau et d’électricité, et la société minière QMM (QIT Madagascar Minerals). Leur collaboration vise à redonner à la population locale un accès durable à une eau salubre, tout en modernisant des infrastructures vieillissantes. Ces travaux, qui concernent aussi bien la remise en état des installations existantes que la construction de nouveaux équipements, marquent une étape importante dans la stratégie nationale d’amélioration des services essentiels.

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Une situation critique de l’eau à Madagascar

Depuis plusieurs décennies, Madagascar fait face à de profondes difficultés en matière d’accès à l’eau potable. Selon les estimations les plus récentes, une large part de la population rurale et urbaine ne dispose pas d’un approvisionnement régulier et sûr. À Tolagnaro, comme dans d’autres villes de la Grande Île, la croissance démographique, la vétusté des infrastructures et les conditions climatiques rendent la gestion de l’eau particulièrement complexe.

L’insuffisance des équipements, l’irrégularité des pluies et la dégradation des nappes phréatiques ont longtemps affecté la disponibilité en eau. De plus, les stations de traitement construites il y a plusieurs décennies ne répondent plus aux besoins actuels, tant en capacité qu’en qualité. Dans ce contexte, la JIRAMA a décidé de mettre en œuvre une série d’interventions prioritaires, avec l’appui technique et financier de QMM, afin de renforcer durablement le système d’approvisionnement de la ville.

Le choix de Tolanaro n’est pas anodin : la ville, également connue sous le nom de Fort-Dauphin, joue un rôle stratégique dans le sud de Madagascar. Elle accueille d’importantes activités industrielles et minières, notamment celles de QMM, ce qui accentue la pression sur les ressources hydriques. L’amélioration de la distribution d’eau ne se limite donc pas à un enjeu de confort pour les habitants, mais constitue un levier essentiel pour le développement économique régional.

La remise en état de la station de traitement de Lanirano

Au cœur de ce vaste programme figure la remise en état de la station de traitement d’eau de Lanirano. Cette installation, qui dessert une grande partie de la population de Tolagnaro, avait vu sa capacité et son efficacité se dégrader au fil des années. Les équipements obsolètes, les pannes fréquentes et la baisse de performance des systèmes de filtration avaient compromis la qualité du service rendu aux usagers.

La JIRAMA, en partenariat avec QMM, a entrepris une réhabilitation complète de la station. Les travaux consistent notamment à moderniser les systèmes de captage, à remplacer les canalisations défectueuses et à installer des dispositifs de traitement plus performants. Ces interventions permettront de garantir un débit plus régulier, de réduire les pertes et d’assurer un contrôle plus rigoureux de la qualité de l’eau produite.

La station de Lanirano joue un rôle vital dans l’alimentation de la ville. Elle capte, traite et distribue l’eau destinée aux foyers, aux établissements publics et aux entreprises locales. Sa remise en état représente donc une amélioration directe des conditions de vie pour des milliers d’habitants. En modernisant cette infrastructure, la JIRAMA renforce aussi sa capacité à répondre aux besoins futurs d’une population en croissance rapide.

L’intervention sur la station de Lanirano illustre une approche pragmatique : réhabiliter avant d’étendre, sécuriser la base avant d’envisager de nouveaux projets. Ce choix témoigne d’une volonté de consolider les acquis et d’éviter les dérives techniques observées dans le passé, lorsque l’absence d’entretien régulier avait conduit à la dégradation rapide des installations.

La réhabilitation et l’extension des bâtiments d’exploitation

En parallèle de la remise en état de la station de Lanirano, la réhabilitation et l’extension des bâtiments d’exploitation sont en cours. Ces structures abritent les services techniques, les bureaux du personnel, ainsi que les zones de stockage et de maintenance des équipements. Leur état de vétusté constituait depuis longtemps un obstacle au bon fonctionnement du service public.

Les travaux entrepris visent à redonner aux agents de la JIRAMA des conditions de travail conformes aux standards actuels. Il s’agit non seulement de réparer les bâtiments existants, mais également d’agrandir les locaux pour accueillir de nouveaux services. Cette modernisation permettra de mieux organiser les opérations, d’améliorer la sécurité des agents et d’optimiser la gestion des interventions sur le terrain.

La présence d’infrastructures adaptées est un facteur déterminant pour la pérennité du service. Dans un contexte où les besoins augmentent et où la surveillance du réseau devient de plus en plus complexe, disposer d’espaces fonctionnels et bien équipés est indispensable. L’extension des bâtiments s’accompagne d’un réaménagement des zones de stockage afin de faciliter la logistique et d’assurer une meilleure gestion des pièces de rechange.

Ce volet du projet, souvent moins visible pour le grand public, n’en demeure pas moins crucial. Un service d’eau performant repose sur des infrastructures solides, mais aussi sur une organisation interne efficace. En renforçant ses moyens techniques et humains, la JIRAMA améliore sa réactivité face aux pannes, réduit les délais d’intervention et renforce la confiance des usagers.

L’extension du laboratoire d’analyse et l’acquisition de nouveaux équipements

L’un des aspects les plus prometteurs de cette initiative concerne l’extension du laboratoire d’analyse de l’eau. Garantir la potabilité de l’eau distribuée est une priorité absolue, et cela passe par des contrôles rigoureux et réguliers. Jusqu’à présent, le laboratoire de Tolanaro disposait d’équipements limités, ne permettant pas de réaliser tous les tests nécessaires selon les normes internationales.

Les travaux en cours prévoient non seulement l’agrandissement des locaux, mais aussi l’acquisition de matériel de pointe. Ces équipements permettront d’analyser un plus grand nombre d’échantillons et d’identifier plus précisément les éventuelles anomalies de qualité. Grâce à cette modernisation, la JIRAMA pourra suivre en temps réel l’évolution des paramètres physico-chimiques et microbiologiques de l’eau distribuée.

L’extension du laboratoire est également un investissement dans la transparence. En rendant les résultats des analyses plus fiables et plus fréquents, la société renforce la confiance du public. Ce dispositif contribuera à prévenir les risques sanitaires liés à la consommation d’eau contaminée, notamment dans un contexte où certaines zones du pays ont déjà connu des épisodes de pollution.

L’acquisition de nouveaux équipements marque un tournant dans la stratégie de gestion de la qualité. Elle permettra de renforcer les capacités locales, sans dépendre systématiquement des analyses effectuées dans la capitale ou dans d’autres régions. Cette autonomie technique est essentielle pour intervenir rapidement en cas de problème et garantir une distribution conforme aux standards exigés.

Le remplacement du groupe électropompe vétuste et la réhabilitation des filtres

Une autre composante importante du projet concerne le remplacement d’un groupe électropompe devenu vétuste. Ce dispositif joue un rôle essentiel dans le transport de l’eau traitée vers les zones de distribution. Sa défaillance avait provoqué des interruptions récurrentes du service et une baisse de pression dans le réseau, entraînant de fortes insatisfactions parmi les usagers.

Le nouveau groupe électropompe, plus performant et plus économe en énergie, permettra d’assurer une alimentation continue. Il offrira également une meilleure résistance aux variations de tension électrique, un problème fréquent à Madagascar. Ce remplacement s’inscrit dans une logique de fiabilisation du système et de réduction des coûts de maintenance à long terme.

Parallèlement, la réhabilitation des filtres de la station de Lanirano est en cours. Ces filtres, essentiels pour retenir les impuretés et améliorer la clarté de l’eau, avaient subi une usure importante. Leur remise à neuf garantira une qualité de traitement optimale. Des matériaux filtrants de nouvelle génération seront installés, améliorant la capacité de purification tout en réduisant la consommation d’énergie.

Ces opérations techniques, bien que discrètes, représentent un investissement stratégique. Elles permettent de prolonger la durée de vie des installations et d’assurer une meilleure régularité du service. En conjuguant fiabilité mécanique et performance technologique, la JIRAMA renforce les fondations de son système de distribution.

La construction d’un nouveau réservoir d’eau de 100 m³

L’un des éléments les plus visibles de ce programme est la construction d’un nouveau réservoir d’eau d’une capacité de 100 mètres cubes. Cette infrastructure viendra compléter le dispositif existant et permettra de stocker un volume plus important d’eau traitée avant sa distribution. Elle jouera un rôle crucial dans la régulation du réseau et la gestion des pics de consommation.

Le choix d’une telle capacité répond à une logique d’anticipation : en période de forte demande, le réservoir servira de tampon, évitant les ruptures d’approvisionnement. En cas d’incident sur le réseau principal, il garantira également une réserve stratégique pour l’alimentation d’urgence. Ce nouvel ouvrage contribuera donc à la stabilité et à la résilience du système.

La construction du réservoir s’accompagne d’un renforcement des dispositifs de sécurité et de surveillance. Des capteurs permettront de contrôler en continu le niveau d’eau, la pression et la qualité, assurant une gestion plus fine et plus réactive. Cette approche illustre la volonté de la JIRAMA d’intégrer progressivement des technologies modernes dans la gestion de ses infrastructures.

Sur le plan environnemental, le projet s’inscrit dans une démarche de durabilité. Les matériaux utilisés sont choisis pour leur résistance et leur faible impact écologique. L’objectif est de construire une installation à la fois robuste et respectueuse des contraintes locales, notamment climatiques.

Un partenariat exemplaire entre la JIRAMA et QMM

La réussite de ces projets repose largement sur la collaboration entre la JIRAMA et QMM. Cette dernière, filiale du groupe Rio Tinto, exploite des gisements miniers dans la région de Fort-Dauphin. Consciente de sa responsabilité sociale et environnementale, l’entreprise s’implique activement dans le développement local, notamment à travers des partenariats publics-privés.

L’appui de QMM se traduit par un soutien financier et logistique important. L’entreprise met à disposition son expertise technique et contribue à la planification des travaux. Ce partenariat illustre une approche gagnant-gagnant : la population bénéficie d’un meilleur accès à l’eau, tandis que l’activité industrielle dispose d’une ressource plus stable et mieux gérée.

Pour la JIRAMA, cette coopération marque une étape décisive dans sa stratégie de modernisation. Elle démontre qu’une collaboration étroite entre secteur public et privé peut aboutir à des résultats concrets, au bénéfice de la collectivité. En mutualisant les moyens et les compétences, les deux acteurs donnent un exemple de synergie réussie pour le développement durable.

Cette démarche répond également à une attente forte des habitants, souvent confrontés à des pénuries et à une qualité d’eau variable. En travaillant ensemble, la JIRAMA et QMM renforcent la confiance du public et ouvrent la voie à d’autres initiatives similaires dans d’autres régions du pays.

Vers une amélioration durable du service public de l’eau

L’ensemble de ces actions s’inscrit dans un objectif clair : améliorer durablement la qualité du service offert aux usagers. Pour la JIRAMA, il ne s’agit pas seulement de réparer ou de construire, mais de transformer en profondeur la manière dont l’eau est produite, distribuée et contrôlée. Le projet de Tolagnaro est un exemple concret de cette nouvelle orientation.

La modernisation des infrastructures, l’introduction de technologies avancées, la formation du personnel et le renforcement des capacités locales constituent les piliers de cette transformation. Ces efforts visent à garantir un service plus fiable, plus transparent et plus équitable. À long terme, ils contribueront à la santé publique, à la productivité économique et à la cohésion sociale.

Les habitants de Tolagnaro peuvent ainsi espérer une amélioration tangible de leur quotidien : une eau plus propre, des coupures moins fréquentes, et une meilleure communication avec les services de la JIRAMA. Si le défi reste immense à l’échelle nationale, ces progrès locaux montrent qu’un changement structurel est possible lorsque la volonté politique, les ressources techniques et la coopération institutionnelle se rejoignent.

Conclusion

Le programme en cours à Tolagnaro illustre une dynamique positive dans la gestion de l’eau à Madagascar. En conjuguant réhabilitation, modernisation et innovation, la JIRAMA et QMM posent les bases d’un modèle durable d’approvisionnement. La remise en état de la station de Lanirano, la rénovation des bâtiments, l’extension du laboratoire, le remplacement des équipements vétustes et la construction d’un nouveau réservoir témoignent d’un engagement concret au service des citoyens.

Dans un pays où l’accès à l’eau demeure un défi quotidien, ces initiatives redonnent espoir. Elles rappellent qu’une politique publique efficace passe par la concertation, la rigueur technique et le respect des besoins des populations locales. À Tolagnaro, l’eau redevient ainsi non seulement une ressource vitale, mais aussi un symbole de progrès et de solidarité.

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