2022 a été une année dorée pour Aramco, la géante compagnie pétrolière saoudienne, qui a récemment annoncé des bénéfices astronomiques de 161,1 milliards de dollars, marquant une hausse impressionnante de 46% par rapport à l'année précédente. Ces chiffres vertigineux, qui sont près de trois fois ceux d'ExxonMobil, ont conforté Aramco en tant que leader en capitalisation boursière. Cependant, dans le sillage de ces annonces financières, se trouve une mer de controverses et de défis environnementaux.
Un succès éclipsé par la controverse Les profits d'Aramco, bien que stupéfiants, n'ont pas été une surprise unique dans le secteur. D'autres titans de l'industrie, tels que Shell, Chevron, ExxonMobil, et TotalEnergies, ont également rapporté des bénéfices records. Cette tendance est largement attribuée à la flambée des prix du pétrole, stimulée par des facteurs tels que la guerre en Ukraine et les sanctions européennes sur la Russie et le gaz, qui ont entraîné une demande accrue.
Cependant, la réaction à cette vague de prospérité financière n'a pas été entièrement positive. Les groupes de défense de l'environnement ont exprimé une critique sévère, soulignant l'ironie amère de ces bénéfices accumulés pendant une crise mondiale du coût de la vie, exacerbée par la hausse des prix de l'énergie. Des voix comme celles d'Amnesty International suggèrent que ces fonds devraient être réinvestis pour financer une transition énergétique nécessaire.
Innovations et investissements : la route vers la neutralité carbone En dépit des critiques, Aramco ne reste pas inerte. La compagnie a exprimé son intention de parvenir à la neutralité carbone d'ici 2060, un objectif ambitieux compte tenu de son rôle prédominant dans l'industrie fossile. Cette initiative a été accueillie avec scepticisme, notamment parce que la promesse de zéro net omet les émissions générées par les consommateurs de ses produits pétroliers.
Dans le cadre de son engagement envers l'innovation, Aramco a annoncé une augmentation significative de 18% de ses investissements dans de nouveaux projets, portant le total à 37,6 milliards de dollars. L'un des plus notables est sa collaboration avec Renault sur la filière thermique nommée "Horse", où Aramco envisage d'apporter son expertise et de potentiellement investir dans la production de carburants synthétiques. Cet intérêt intervient à un moment stratégique, notamment après que l'Allemagne a remis en question la proposition de l'UE de mettre fin aux ventes de voitures thermiques d'ici 2035, si les carburants synthétiques ne sont pas considérés.
Un avenir incertain
Avec des profits atteignant des sommets historiques, Aramco se trouve à la croisée des chemins. D'une part, ses succès financiers alimentent sa capacité à innover et à investir dans de nouvelles technologies. D'autre part, elle fait face à une pression croissante pour agir de manière responsable sur le plan environnemental. Le chemin qu'Aramco choisira de suivre pourrait bien définir non seulement son avenir mais aussi celui de l'industrie énergétique mondiale.