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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Le secteur privé au cœur du développement de Madagascar : la 8e Table ronde économique trace une nouvelle voie de coopération

Le Ministère de l’Économie et des Finances a pris part aujourd’hui à la 8e Table ronde économique consacrée au thème « Les contributions multidimensionnelles du secteur privé au développement de Madagascar ». Cet événement marque une étape importante dans la réflexion nationale sur le rôle stratégique des acteurs économiques dans la croissance du pays. En réunissant représentants du gouvernement, partenaires techniques et financiers ainsi que acteurs privés, la rencontre a permis d’aborder les leviers essentiels pour renforcer la compétitivité, améliorer la productivité et consolider la confiance entre l’État et les entreprises.

L’intervention du ministre de l’Économie et des Finances, le Dr Herinjatovo Ramiarison, a mis en avant la volonté du gouvernement de replacer le secteur privé au centre du développement national. L’objectif est clair : établir une collaboration équilibrée et transparente où chaque partie assume sa responsabilité pour la prospérité collective. Dans le même esprit, les représentants du secteur privé, des institutions internationales et de l’Union européenne ont rappelé les conditions indispensables pour que cette dynamique se traduise par des résultats concrets sur le terrain.

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Un secteur privé moteur de croissance et d’emplois

Dans son discours d’ouverture, le ministre Herinjatovo Ramiarison a souligné le rôle essentiel du secteur privé en tant que moteur de valeur, d’emplois et de recettes publiques. Pour lui, il n’est plus question de considérer les entreprises comme de simples bénéficiaires de politiques publiques, mais comme des partenaires de développement à part entière. Cette approche marque une inflexion importante dans la politique économique nationale.

Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la confiance mutuelle entre l’État et les opérateurs économiques. Selon lui, cette confiance constitue la base d’un environnement d’affaires stable et prévisible, capable d’attirer les investissements et de stimuler la compétitivité. La nouvelle orientation gouvernementale privilégie des soutiens publics mieux ciblés, notamment à travers des incitations fiscales conditionnées à des critères de performance et de contribution économique réelle. Cette logique vise à orienter les efforts vers les entreprises qui participent activement à la modernisation du tissu productif national.

Les exonérations fiscales, par exemple, ne seront plus attribuées de manière automatique : elles devront désormais servir à améliorer la productivité des entreprises et à encourager l’innovation. Le ministre a rappelé que Madagascar affiche encore un retard considérable dans ce domaine, avec un niveau de productivité équivalant à seulement un cinquième de la moyenne observée en Afrique subsaharienne. Cette situation appelle une réforme profonde des pratiques économiques et un accompagnement accru des acteurs privés.

Les engagements de l’Union européenne pour une coopération renforcée

L’Ambassadeur de l’Union européenne, Roland Kobia, a salué la tenue de cette table ronde et réaffirmé le soutien constant de l’UE à Madagascar dans son processus de développement économique. Il a appelé l’ensemble des acteurs à adopter des attitudes constructives, fondées sur la concertation et la responsabilité partagée. Selon lui, les partenariats solides entre l’État, le secteur privé et les partenaires internationaux sont essentiels pour instaurer une croissance durable et inclusive.

L’Ambassadeur a également rappelé l’importance de l’Accord de Partenariat Économique (APE), considéré comme un instrument de stabilité et de prévisibilité dans les échanges commerciaux entre Madagascar et l’Union européenne. L’UE demeure le premier partenaire économique du pays, représentant 22 % de son commerce extérieur et près de 33 % des exportations malgaches vers le marché européen. Ces chiffres témoignent de la profondeur des liens économiques et de la nécessité d’entretenir un dialogue ouvert pour consolider cette relation.

Au-delà des échanges commerciaux, Roland Kobia a insisté sur le rôle de l’UE dans l’appui à la gouvernance économique, à la formation professionnelle et à la transition énergétique. L’Union européenne, a-t-il rappelé, souhaite accompagner Madagascar dans sa volonté de bâtir une économie plus résiliente, diversifiée et respectueuse de l’environnement.

Des objectifs ambitieux portés par le secteur privé national

Du côté des représentants du secteur industriel, le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) a présenté une série d’engagements concrets destinés à renforcer sa contribution au développement du pays. Ces engagements prévoient une augmentation de 15 % des investissements au cours des prochaines années, la création de 100 000 emplois sur deux ans, ainsi que l’accompagnement de 10 000 entreprises vers la formalisation.

Ces promesses sont néanmoins conditionnées à la mise en place d’un cadre réglementaire plus clair, plus simple et plus stable. Les entreprises réclament notamment une meilleure prévisibilité des politiques fiscales et administratives, ainsi qu’une réduction des obstacles bureaucratiques qui freinent souvent la création et la croissance des activités économiques. Le SIM plaide également pour une plus grande cohérence entre les politiques publiques et les besoins réels du tissu industriel malgache.

Ces annonces traduisent une volonté affirmée du secteur privé de participer activement à la modernisation du pays, mais elles soulignent aussi l’importance du rôle de l’État comme facilitateur et garant d’un environnement favorable. Pour que ces objectifs deviennent réalité, les acteurs publics et privés devront conjuguer leurs efforts dans une logique de complémentarité.

Transformer le dialogue public-privé en actions concrètes

L’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), représentant la plateforme de promotion des investissements, a rappelé que les échanges entre l’État et le secteur privé ne doivent pas se limiter à des discussions institutionnelles. L’enjeu est de transformer le dialogue en actions tangibles, capables d’impacter la vie économique et sociale du pays. Pour l’EDBM, il s’agit de passer d’une logique de concertation à une logique d’exécution.

Cette approche suppose la mise en œuvre de mécanismes de suivi, d’évaluation et de redevabilité permettant de mesurer les résultats des engagements pris. Les réformes structurelles envisagées devront se traduire par des améliorations concrètes dans l’environnement des affaires : simplification des procédures administratives, réduction des coûts de transaction, modernisation des infrastructures et renforcement de la formation professionnelle. Autant de chantiers essentiels pour faire de Madagascar une destination attractive pour les investisseurs nationaux et étrangers.

Le représentant de l’EDBM a également insisté sur la nécessité de promouvoir une culture économique fondée sur la performance et la transparence. Selon lui, seule une gouvernance efficace, combinée à un climat de confiance, permettra d’atteindre les objectifs fixés en matière de croissance et d’emploi.

Vers une économie plus productive et inclusive

La 8e Table ronde économique se distingue par la convergence des visions exprimées : gouvernement, partenaires internationaux et secteur privé partagent la conviction que la relance de Madagascar passe par une transformation en profondeur de son économie. L’accent mis sur la productivité, la formalisation et la diversification des activités reflète la volonté d’adopter un modèle de développement plus durable et inclusif.

L’amélioration de la productivité constitue l’un des défis majeurs pour le pays. Avec un niveau encore faible par rapport à la moyenne régionale, Madagascar doit investir dans la modernisation de ses outils de production, le développement des compétences et l’innovation technologique. La création d’emplois décents et la montée en gamme des filières industrielles locales sont des priorités clairement identifiées.

En parallèle, la formalisation des entreprises reste un enjeu clé. Trop d’activités évoluent encore dans l’informel, limitant les recettes fiscales et les protections sociales. Le soutien à la transition vers la formalité annoncé par le SIM, s’il est accompagné de mesures incitatives et de simplifications administratives, pourrait représenter un tournant décisif pour l’économie malgache.

Enfin, la stabilité du cadre macroéconomique et la clarté des politiques publiques sont apparues comme des conditions essentielles pour encourager l’investissement privé. À travers ce dialogue renouvelé, les autorités malgaches affirment leur engagement à bâtir une économie ouverte, compétitive et équitable.

Conclusion : une dynamique de confiance à consolider

La participation du Ministère de l’Économie et des Finances à la 8e Table ronde économique illustre la volonté du gouvernement de Madagascar de renforcer la collaboration entre les acteurs publics et privés. Les interventions du ministre Herinjatovo Ramiarison, de l’Ambassadeur de l’Union européenne Roland Kobia, du SIM et de l’EDBM convergent vers un même constat : le développement du pays dépend de la capacité collective à instaurer un climat de confiance, à améliorer la productivité et à favoriser un environnement d’affaires propice à l’investissement.

Les engagements pris, tant par le secteur privé que par les autorités publiques, doivent désormais se traduire en actes concrets. La réussite de cette démarche repose sur la cohérence des politiques, la transparence des décisions et la continuité du dialogue. En plaçant la confiance, la responsabilité et la performance au centre de son action, Madagascar ouvre la voie à une transformation durable de son économie et à un avenir fondé sur la prospérité partagée.

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