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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Toamasina : 160 artisans et 59 jeunes certifiés pour renforcer l’artisanat et le tourisme

Hier, mercredi 3 décembre, la ville de Toamasina, au cœur de la région Atsinanana, a été le théâtre d’une cérémonie à la fois sobre et porteuse d’espoir. À l’occasion de la visite sur place de la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Lily Rafaralahy, 219 acteurs du secteur ont officiellement clôturé leur parcours de formation et reçu leurs certificats. L’événement, organisé dans un esprit de valorisation et de reconnaissance, a souligné une priorité assumée par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat : investir dans les compétences pour améliorer la qualité des services, renforcer l’employabilité et soutenir le développement du pays.


Au-delà des certificats remis, cette journée a mis en lumière une stratégie de terrain. Elle a traduit, de manière concrète, la volonté de consolider l’artisanat et le tourisme à partir de celles et ceux qui en sont les premiers piliers : les jeunes, les artisans, les professionnels en contact direct avec les clients. La formation menée en partenariat avec le CENAM a ainsi touché deux catégories essentielles pour l’économie locale et nationale : 160 artisans, qui ont renforcé leurs compétences en couture et création, et 59 jeunes, formés au service en salle en tant que serveurs.


La scène de Toamasina, en ce début de mois de décembre, n’a rien d’un simple rituel administratif. Elle raconte un mouvement de fond : l’idée que la compétitivité d’un secteur se construit aussi par la maîtrise des gestes, le sens du détail, l’assurance dans le métier et la confiance retrouvée chez les apprenants. Elle rappelle que l’amélioration des services n’est pas un slogan, mais un processus patient, qui passe par le savoir-faire, l’accompagnement et la reconnaissance officielle.


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Une cérémonie de certification au cœur de la région Atsinanana


La présence de la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat à Toamasina a donné à cette remise de certificats une portée particulière. Le déplacement ministériel, réalisé sur place, a permis de mettre les bénéficiaires au centre de l’attention, d’inscrire leur réussite dans un cadre public et de montrer que les autorités suivent de près l’évolution des secteurs sur le terrain. Dans une région comme Atsinanana, où Toamasina est un pôle majeur, une telle visite constitue aussi un signal politique : celui de la prise en compte des réalités locales et du besoin de solutions adaptées à la dynamique économique régionale.


Les 219 certificats distribués marquent la fin d’un cycle. Pour les participants, ils représentent un aboutissement et une étape. Un aboutissement parce qu’ils récompensent un effort, une présence régulière, une progression et la validation de nouvelles compétences. Une étape parce qu’ils ouvrent, pour beaucoup, la porte à une insertion plus solide dans le marché du travail, à une activité plus structurée ou à une possibilité de changement de trajectoire professionnelle.


La cérémonie a eu une dimension collective. Chaque certificat remis a porté une histoire individuelle, mais l’addition de ces parcours a produit une image d’ensemble : celle d’un secteur qui se forme, se professionnalise et se prépare à répondre aux attentes des clients. L’atmosphère de la journée a ainsi reflété un engagement commun entre le ministère, les formateurs, le partenaire CENAM et les apprenants, réunis autour d’un objectif partagé : faire monter en qualité l’artisanat et le tourisme, afin que ces domaines contribuent mieux au développement du pays.


Le choix de tenir la remise en présence de la ministre a également contribué à légitimer l’initiative. Le certificat n’est pas seulement un document ; il devient un symbole officiel, reconnu et encouragé au plus haut niveau. Pour les bénéficiaires, cette reconnaissance peut jouer un rôle important dans l’estime de soi, l’ambition professionnelle et la capacité à se projeter dans l’avenir.


160 artisans formés en couture et création : renforcer le savoir-faire local


Parmi les 219 bénéficiaires, la majorité est constituée d’artisans. Ils sont 160 à avoir suivi la formation en couture et création, un domaine qui touche directement à l’identité et à la richesse de l’artisanat local. La couture est souvent un métier d’apprentissage progressif, bâti sur la maîtrise des techniques, la précision du geste et la capacité à créer des pièces adaptées aux besoins et aux goûts des clients. Renforcer les compétences dans ce secteur revient à consolider l’une des bases essentielles de l’économie artisanale.


Cette formation a permis aux participants d’« renforcer » leurs compétences, ce qui suggère qu’une partie d’entre eux exerçait déjà dans le métier ou possédait des connaissances préalables. Le dispositif a donc joué un rôle de montée en niveau. Il a probablement proposé des outils supplémentaires, des méthodes de finition, des techniques de création ou des perspectives nouvelles sur le design et le travail en série. En couture comme en création, le détail compte : la régularité des points, l’ajustement des patrons, la solidité des coutures, l’équilibre des formes, la qualité des finitions. Une amélioration sur ces aspects peut faire une différence concrète pour la satisfaction des clients.


La notion de création, associée à la couture, indique une dimension plus large que l’exécution. Elle ouvre la porte à l’innovation, à la personnalisation, à l’expression d’un style. Pour les artisans, être formés à créer signifie gagner en autonomie artistique et commerciale. Cela peut permettre de répondre à des demandes plus variées, d’affirmer une signature propre ou de s’adapter aux tendances et aux attentes des utilisateurs. Dans un marché concurrentiel, cette capacité de renouvellement est un atout majeur.


Le fait que 160 artisans se soient engagés dans ce programme montre aussi une réalité sociale : l’artisanat, à Toamasina et dans la région Atsinanana, mobilise un vivier important de travailleurs. Investir dans leur professionnalisation revient à agir sur la vie quotidienne de nombreuses familles, sur la stabilité des revenus et sur la place du travail artisanal dans la société. La formation devient alors un levier non seulement économique, mais aussi social.


À l’échelle locale, l’impact peut être immédiat. Des artisans mieux formés offrent des produits mieux réalisés, mieux adaptés et plus attractifs. Ils augmentent leur crédibilité auprès des clients, leur capacité à fidéliser, et leur possibilité de trouver de nouveaux débouchés. Le certificat remis devient un signe de compétence, renforçant la confiance du public.


59 jeunes formés au service en salle : professionnaliser l’accueil touristique


La seconde composante du programme concerne 59 jeunes formés au service en salle, plus précisément aux métiers de serveur. Ce choix est significatif. Dans le secteur du tourisme, le service au client est l’un des premiers points de contact, parfois déterminant dans l’expérience vécue. Le serveur est souvent la personne qui accueille, oriente, conseille et garantit la fluidité du moment passé sur place. Former des jeunes à ce métier revient à investir directement dans la qualité de l’offre touristique.


Le service en salle ne se limite pas à porter un plateau ou à prendre une commande. C’est un travail d’attention, de rythme, de coordination et d’attitude. Il implique des compétences relationnelles, un sens de l’organisation et une capacité à s’adapter à différents types de clients. Une formation permet de donner des repères : comment accueillir, comment présenter, comment gérer le temps, comment travailler en équipe, comment répondre avec professionnalisme aux besoins du client. Ces compétences, une fois acquises, améliorent non seulement le service rendu, mais aussi l’image générale des établissements.


Le programme a touché des jeunes, ce qui révèle une orientation claire vers l’employabilité. Dans un contexte où l’insertion professionnelle peut être difficile, proposer une formation qualifiante offre une passerelle directe vers le monde du travail. Le certificat reçu devient un argument pour se faire embaucher et un outil de crédibilisation dans un secteur où la compétence pratique compte autant que la disponibilité.


Cette initiative reconnaît également que la jeunesse est un moteur du secteur touristique. Beaucoup d’établissements s’appuient sur eux pour assurer la dynamique quotidienne : énergie, présence, flexibilité. En les formant, le ministère et le CENAM contribuent à sécuriser la professionnalisation de la relève. Cela peut limiter l’improvisation, les pratiques inefficaces et les erreurs qui nuisent à l’expérience du client.


La formation au service en salle participe aussi à une vision plus large de l’accueil touristique. La satisfaction d’un client dépend d’une chaîne : l’information préalable, la qualité des lieux, l’attitude du personnel, la cohérence des prestations, le respect des attentes. Le serveur, en première ligne, représente souvent le visage de l’établissement. Le former revient donc à renforcer la réputation globale du secteur.


Une priorité ministérielle : améliorer la qualité des services et la compétitivité


Cette formation s’inscrit explicitement dans les priorités établies par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Le message est clair : la qualité des services offerts aux clients doit être au centre de la stratégie, qu’il s’agisse des produits artisanaux ou des prestations touristiques. Ce choix indique une compréhension fondamentale : la croissance d’un secteur ne repose pas uniquement sur l’existence d’activités, mais sur leur niveau de professionnalisme et sur la satisfaction qu’elles génèrent.


Pour l’artisanat, l’amélioration des services signifie une meilleure production, mais aussi une meilleure relation au client. Concevoir un produit de qualité, le livrer dans les délais, l’adapter aux demandes, offrir une expérience de confiance : tout cela fait partie d’un service complet. Une formation en couture et création vise donc à améliorer les objets fabriqués, mais aussi le processus de fabrication et la manière dont l’artisan se positionne sur le marché.


Pour le tourisme, la qualité du service est presque une condition de survie. Le client évalue l’accueil, la rapidité du service, l’écoute, la courtoisie, la maîtrise technique. Une formation en service en salle répond à ce besoin. Elle cherche à rendre l’expérience plus fluide, plus agréable et plus fiable. Le ministère met ainsi l’accent sur l’humain, en considérant que la compétence des personnels est un facteur direct de compétitivité.


L’objectif annoncé de la formation est double. D’une part, renforcer les capacités des jeunes et des acteurs du secteur. Ce renforcement passe par l’apprentissage, l’entraînement, la validation des gestes et la connaissance des standards professionnels. D’autre part, améliorer la compétitivité sur le marché et la contribution au développement du pays. Ici, la logique est en chaîne : des acteurs mieux formés produisent mieux et servent mieux ; cela attire plus de clients ou satisfait davantage ceux qui existent ; cela stimule la demande ; cela augmente les revenus, renforce les entreprises et soutient l’économie nationale.


La compétitivité évoquée n’est pas abstraite. Elle se joue dans les détails du quotidien : la qualité d’une pièce cousue, la créativité d’un produit, la manière de présenter une commande, le professionnalisme d’un serveur. Lorsque ces éléments s’améliorent, le marché devient plus dynamique et plus attractif. Les bénéficiaires de la formation deviennent alors des agents de changement, capables de faire évoluer les pratiques et de tirer l’ensemble du secteur vers le haut.


Le partenariat avec le CENAM se situe dans cette dynamique d’outillage. Associer une structure de formation au ministère donne à l’action une solidité pédagogique. Cela permet de structurer le contenu, d’assurer un suivi et de proposer une certification reconnue. La collaboration illustre aussi un mode de gouvernance basé sur la complémentarité des compétences.


Des retombées attendues pour Toamasina et pour le développement national


La remise de certificats à Toamasina touche directement la vie économique de la région Atsinanana. En renforçant les compétences de 160 artisans et de 59 jeunes serveurs, l’initiative agit sur deux piliers qui influencent l’activité locale : la production artisanale et la qualité des prestations touristiques. Cette double action peut générer des retombées visibles à court et moyen terme.


Dans l’artisanat, la formation en couture et création peut soutenir l’émergence d’ateliers plus performants, capables de répondre à une clientèle variée et exigeante. Elle peut favoriser l’augmentation de la qualité globale de l’offre locale, ce qui aide les artisans à mieux se positionner, à valoriser leur travail et à gagner en stabilité économique. Pour Toamasina, cela signifie une activité artisanale plus forte, mieux organisée, et susceptible de créer ou de maintenir des emplois.


Dans le tourisme, une amélioration du service en salle peut influencer l’image de la destination. Quand un client est bien accueilli, servi avec efficacité et respect, il garde une perception positive. Ce ressenti a un effet d’entraînement : il incite à revenir, à recommander, à consommer davantage. La formation des serveurs agit donc à la fois sur la satisfaction immédiate et sur la construction d’une réputation durable.


Mais les retombées ne s’arrêtent pas à l’échelle locale. Le ministère insiste sur la contribution au développement du pays, ce qui fait de cette formation une pièce d’un puzzle national. Si les acteurs du tourisme et de l’artisanat améliorent leur niveau, l’économie globale en bénéficie. L’artisanat peut devenir plus rentable, plus visible, plus structuré. Le tourisme peut offrir une qualité plus homogène, renforcer la confiance des clients et développer des circuits économiques qui dépassent les frontières régionales.


Cette approche par les compétences souligne aussi une vision inclusive du développement. Elle ne se contente pas de soutenir des infrastructures ou des projets macroéconomiques ; elle investit dans les personnes. Les 219 bénéficiaires ne sont pas seulement des statistiques : ils deviennent des porteurs de transformation. Chacun, à son niveau, peut transmettre des pratiques plus professionnelles, inspirer d’autres jeunes, améliorer un service, ou rehausser la valeur d’un produit.


Enfin, la cérémonie de Toamasina rappelle l’importance de la reconnaissance officielle dans la dynamique de progrès. Recevoir un certificat devant une ministre n’est pas un détail. C’est un acte qui donne de la visibilité, de la légitimité et de la confiance. Dans des métiers parfois exercés dans l’ombre ou avec peu de moyens, ce geste public valorise le travail et encourage la poursuite de l’effort.


La journée du 3 décembre à Toamasina s’inscrit ainsi comme un moment concret d’une politique plus large. Elle montre une stratégie qui mise sur la formation, la professionnalisation et l’amélioration continue. À travers ces 219 certificats, ce sont des compétences nouvelles qui entrent sur le marché, des parcours qui s’ouvrent et des secteurs qui se renforcent. Pour la région Atsinanana comme pour le pays, l’enjeu est désormais que cette montée en compétence se traduise en opportunités réelles, en meilleure qualité de service et en développement durable, au plus près des besoins des clients et des ambitions collectives.

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