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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Université de Toliara : Les étudiants relancent leur mouvement de grève face à des revendications toujours insatisfaites

L’Université de Toliara a été le théâtre, dès les premières heures de la matinée du 13 novembre 2025, d’une reprise du mouvement de grève initié par les étudiants plusieurs semaines auparavant. Estimant que leurs revendications précédentes n’ont pas été prises en compte, les grévistes ont adopté de nouvelles actions pour faire entendre leur voix. Le campus de Maninday et ses abords ont été le centre de tensions marquées, avec notamment des blocages et des protestations visant à attirer l’attention des autorités. Ce mouvement, déjà ancré dans un contexte de frustrations accumulées, semble parti pour durer, les étudiants affirmant qu’aucune reprise des cours n’est envisageable tant que leurs demandes ne seront pas satisfaites.

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Une reprise de la grève marquée par un blocage total de l’université

Ce matin, les étudiants ont érigé de nouveaux obstacles devant la porte principale de l’Université de Toliara, bloquant totalement l’accès aux véhicules, qu’il s’agisse de voitures, de motos ou encore de cyclo-pousses. Pour symboliser leur mécontentement et donner de la visibilité à leur action, des pneus ont été brûlés devant l’entrée principale, créant un épais panache de fumée visible depuis les quartiers avoisinants.

Ce dispositif de blocage a effectivement paralysé toutes les activités administratives et pédagogiques prévues pour la journée. Le campus, d’ordinaire animé à cette période, a ainsi été plongé dans un calme inhabituel, rythmé seulement par les cris des manifestants et le crépitement des flammes. Les étudiants entendent ainsi maintenir une pression constante sur la direction de l’université et les autorités compétentes.

Le non-paiement des bourses, une frustration centrale

Au cœur de la contestation figure le retard accumulé dans le paiement des bourses d’études. Selon les étudiants, cela fait désormais trois mois que ces allocations, essentielles pour de nombreux bénéficiaires, n’ont pas été versées. Ce retard a mis plusieurs d’entre eux dans des situations financières critiques, certains dépendant totalement de cette aide pour se nourrir, se loger ou assumer leurs frais de transport quotidien.

Les étudiants dénoncent également le mode de versement actuel, effectué via la Poste. Ce procédé est jugé non seulement lent, mais aussi désorganisé, ouvrant selon eux la porte à des abus. Ils reprochent ainsi à certains employés postaux de retarder ou de compliquer volontairement le processus, générant des files d’attente interminables et une gestion peu transparente des dossiers. Cette situation, déjà difficile à vivre, est devenue un motif majeur de colère au sein de la communauté estudiantine.

Des frais universitaires jugés trop élevés

Au-delà des problématiques de bourses, les étudiants affirment que les frais imposés par l’université constituent un autre point de tension. Ils réclament une baisse significative des frais de concours d’entrée, qu’ils estiment disproportionnés au regard du niveau de vie local. De nombreux nouveaux bacheliers souhaitent poursuivre leurs études à l’Université de Toliara, mais se retrouvent freinés par des coûts jugés prohibitifs.

Les frais d’inscription eux-mêmes sont également au centre des revendications. Considérés comme excessifs par les grévistes, ils représentent une lourde charge financière pour les familles, souvent issues de milieux modestes. Les étudiants insistent sur la nécessité d’une révision complète de ces montants, qu’ils qualifient d’inadaptés aux réalités économiques régionales.

Des conditions d’hygiène et de sécurité dénoncées sur le campus de Maninday

Le campus de Maninday est également pointé du doigt pour son manque d’entretien et l’absence de contrôle sur les allées et venues sur les lieux universitaires. Les étudiants affirment que des non-étudiants circulent librement sur le campus, créant un environnement qu’ils jugent peu sécurisant et peu propice à un bon climat d’étude.

Ce mélange de publics, selon les manifestants, génère une confusion permanente, mais aussi des risques pour la sécurité des étudiants, qui estiment que l’espace universitaire devrait être strictement réservé aux membres de la communauté académique. Ils demandent donc un nettoyage complet du campus ainsi qu’un système de contrôle renforcé à l’entrée, afin de restaurer un cadre de travail respectueux et mieux organisé.

Un mouvement déterminé à durer jusqu’à satisfaction des revendications

Les leaders étudiants ont affirmé avec force que la grève se poursuivra tant que l’ensemble des revendications ne sera pas pris en compte par les autorités universitaires et gouvernementales. Pour eux, il ne s’agit pas d’un simple coup de pression ponctuel, mais bien d’un combat nécessaire pour l’amélioration de leurs conditions d’études et de vie.

Ils appellent également à une meilleure communication de la part des responsables concernés, regrettant l’absence de réponses concrètes à leurs demandes depuis le début du mouvement. La situation reste pour l’heure bloquée, l’université demeurant inaccessible et les cours suspendus. Les étudiants affirment qu’ils sont prêts à maintenir ce rapport de force aussi longtemps que nécessaire.

L’avenir immédiat de l’Université de Toliara dépendra donc des discussions à venir entre les grévistes, la direction universitaire et les autorités responsables du versement des bourses et de la gestion administrative. En attendant, la tension reste palpable sur le campus, où la mobilisation ne montre aucun signe d’essoufflement.

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