L’amélioration continue des services rendus à la population est au cœur des préoccupations des forces de l’ordre. C’est dans cette perspective que les commandantes de la Brigade Féminine de Proximité, connues sous l’acronyme BFP, se sont réunies à Mahajanga les 11 et 12 novembre 2025. Cette rencontre nationale, qui a rassemblé treize responsables issues de différentes régions du pays, avait pour objectif principal d’adapter les méthodes de travail aux besoins des citoyens et aux exigences actuelles, tout en s’inscrivant dans la mise en œuvre de la stratégie de police de proximité. L’événement a permis de dresser un bilan détaillé des actions menées, de définir les axes d’amélioration et d’envisager les orientations pour l’année 2026. Il s’est également distingué par une série de formations destinées à renforcer les compétences des participantes.
À travers cette initiative, les forces de la BFP réaffirment leur volonté de répondre de manière plus efficace, plus humaine et plus adaptée aux attentes de la population, en particulier dans les domaines où elles sont les plus sollicitées. La rencontre a été conduite par des personnalités clés de la police nationale, appuyée par des organisations partenaires reconnues pour leur engagement dans la promotion des droits humains et de la santé sexuelle et reproductive. Une telle mobilisation illustre l’importance accordée à ce dispositif, déjà présent dans plusieurs grandes localités du pays.
Une rencontre nationale dédiée à l’amélioration des méthodes de travail
La rencontre de Mahajanga a réuni treize commandantes issues des localités où la Brigade Féminine de Proximité est déjà implantée, parmi lesquelles Antananarivo, Toamasina, Mahajanga, Antsirabe, Fianarantsoa, Toliara, Antsiranana, Morondava, Manakara, Ihosy, Ambatondrazaka, Maevatanana et Tsiroanomandidy. L’objectif était clair : harmoniser et améliorer les méthodes de travail dans le cadre de la stratégie de police de proximité, afin de mieux répondre aux attentes de la population.
Cette stratégie vise depuis plusieurs années à rapprocher les forces de l’ordre des citoyens, non seulement en termes de visibilité mais également dans la manière de gérer les situations du quotidien. La BFP joue un rôle particulier dans ce dispositif, en s’engageant auprès des femmes, des familles et des personnes vulnérables. Elle intervient notamment dans la prévention, l’écoute, l’accompagnement et la sensibilisation, domaines dans lesquels elle est devenue progressivement un acteur incontournable.
Au cours de la rencontre, les discussions ont porté sur les pratiques observées sur le terrain, les difficultés rencontrées, les attentes exprimées par les populations des différentes régions, ainsi que sur les ajustements nécessaires pour rendre les interventions plus efficaces. Les commandantes ont ainsi partagé leurs expériences respectives, permettant d’identifier des approches communes, de relever des lacunes persistantes et de proposer des pistes de solutions adaptées à la réalité de chaque localité.
La mise en œuvre harmonisée de la police de proximité nécessite une coordination précise, une méthodologie claire et une capacité d’adaptation constante. La rencontre de Mahajanga s’est inscrite pleinement dans cette dynamique, offrant un espace d’échanges riche et constructif.
Un bilan approfondi pour préparer le programme d’action 2026
L’un des moments clés de cette rencontre a été la présentation du bilan des activités réalisées par les différentes BFP à travers le pays. Ce bilan, élaboré avec rigueur, a permis de mettre en lumière les réussites obtenues, les avancées constatées mais également les points qui nécessitent un renforcement ou une réorientation.
Les réussites relevées concernent notamment la capacité des brigades à assurer une présence de plus en plus importante sur le terrain, à mener des actions de sensibilisation auprès de diverses catégories de la population et à intervenir dans des situations où leur expertise est particulièrement appréciée. L’accueil des victimes de violences, l’accompagnement dans certaines démarches et la médiation dans des contextes sensibles comptent parmi les réalisations ayant obtenu un retour positif.
Cependant, certaines lacunes ont été identifiées et discutées. Elles concernent principalement des besoins de renforcement en matière de formation, de coordination ou de ressources. Le fait de les avoir mises en évidence constitue une étape essentielle pour l’élaboration du programme d’action de l’année 2026. C’est en se basant sur ce bilan que les responsables ont entamé la réflexion sur les priorités à fixer, les améliorations à engager et les objectifs à atteindre dans les mois à venir.
La démarche adoptée repose sur une volonté de transparence et d’efficacité. Il s’agit d’ajuster les actions à la réalité du terrain, de renforcer les forces déjà en place et de corriger les insuffisances constatées afin que le travail de la BFP gagne encore en pertinence et en impact.
Des formations axées sur le leadership et les compétences essentielles
La rencontre nationale ne s’est pas limitée aux échanges et au bilan : elle a également été l’occasion pour les participantes de suivre une formation spécifique portant sur le leadership, la conduite de réunions et les compétences en matière de sensibilisation.
Ces thématiques, choisies avec soin, répondent aux besoins identifiés dans les activités quotidiennes de la BFP. Le leadership, en particulier, est essentiel pour des commandantes amenées à coordonner des équipes, à prendre des décisions importantes et à gérer des situations délicates. La conduite de réunions, quant à elle, concerne la capacité de diriger et structurer les échanges au sein des équipes ou avec les partenaires, afin d’assurer une communication fluide et productive.
Les compétences en sensibilisation sont indispensables, car la BFP intervient régulièrement auprès de populations diverses, notamment pour prévenir certaines formes de violences, expliquer des droits, encourager les comportements protecteurs ou résoudre des situations conflictuelles. Une sensibilisation efficace repose sur des techniques spécifiques, sur l’écoute active, sur l’adaptabilité et sur la clarté du message.
En offrant cette formation aux commandantes, les organisateurs ont souhaité renforcer les capacités des responsables régionales, pour que chacune d’entre elles puisse transmettre les acquis à ses équipes et améliorer l’efficacité globale de la brigade. La formation fait ainsi partie intégrante de la stratégie visant à homogénéiser les pratiques et à professionnaliser davantage les interventions.
Une direction encadrée par des responsables expérimentés
Les séances de travail et de formation ont été dirigées par plusieurs personnalités clés de la police malgache, témoignant de l’importance institutionnelle accordée à l’initiative. La coach de la BFP, le Contrôleur Général de Police Mandimbin’Ny Aina Randriambelo, a assuré l’encadrement des discussions et des réflexions. Sa présence a permis de garantir une cohérence dans les objectifs fixés et une prise en compte des attentes institutionnelles.
La Coordinatrice Nationale de la BFP, la Commissaire de Police Baovola Razakatsihoarana, a également joué un rôle central. Sa connaissance du terrain, son expérience de coordination et sa maîtrise des enjeux liés à la police de proximité ont constitué des atouts précieux pour orienter les échanges et accompagner les commandantes dans l’analyse de leurs activités.
Par ailleurs, l’Officier de Police Christine Razafiarisoa, formatrice spécialisée dans la lutte contre les violences basées sur le genre, est intervenue pour apporter son expertise dans un domaine particulièrement sensible. Les violences basées sur le genre représentent en effet un enjeu majeur sur lequel la BFP est souvent sollicitée. La présence d’une spécialiste dans ce domaine a permis d’enrichir les discussions et d’améliorer la préparation des équipes à intervenir dans des situations nécessitant tact, professionnalisme et compréhension approfondie du cadre juridique.
Grâce à ces encadrements, la rencontre a pu se dérouler dans un cadre structuré, professionnel et orienté vers des résultats concrets.
Le soutien des partenaires et la sensibilisation aux droits en santé sexuelle et reproductive
La rencontre nationale de la BFP a bénéficié du soutien de l’organisation IPAS Afrique Francophone, connue pour son engagement en faveur de la santé sexuelle et reproductive et pour son appui à différents programmes de sensibilisation. Ce partenariat témoigne de l’ouverture de la BFP et de sa volonté de collaborer avec des acteurs spécialisés dans des domaines complémentaires aux leurs.
Dans le prolongement de cette rencontre, la BFP et les policiers de la Direction Régionale de la Sécurité Publique de Boeny ont participé à une séance de sensibilisation portant sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Cet atelier, organisé par IPAS et le Réseau des Parlementaires pour la Justice en Santé Reproductive, avait pour objectif de renforcer les connaissances et de promouvoir une meilleure compréhension des droits liés à cette thématique.
La sensibilisation à ces droits revêt une importance particulière pour les forces de l’ordre, qui peuvent être amenées à intervenir dans des situations impliquant des questions relatives à la santé sexuelle, à la protection des personnes, au respect de la dignité et à l’accompagnement des victimes. Disposer de connaissances actualisées dans ce domaine permet d’améliorer la qualité de leurs interventions et d’assurer un traitement approprié des situations rencontrées.
En prenant part à cet atelier, la BFP comme les policiers régionaux renforcent leur capacité à agir de manière informée, respectueuse et conforme aux droits fondamentaux.



