L’annonce du Colonel Michaël Randrianirina, Président de la Refondation de la République de Madagascar, marque un tournant symbolique dans la manière dont le pouvoir politique se représente au sein de l’administration publique. En décidant qu’aucune photo officielle de lui ne sera affichée dans les bureaux de l’État, le dirigeant malgache souhaite instaurer une nouvelle culture institutionnelle fondée sur la sobriété, la responsabilité et la rupture avec le culte de la personnalité. Cette orientation s’inscrit dans le cadre plus large de la réforme de la gouvernance nationale, actuellement en cours de mise en œuvre.
L’annonce, sobre mais porteuse d’un message fort, témoigne d’une volonté d’inscrire la nouvelle présidence dans une logique de transformation en profondeur de la relation entre les citoyens et leurs institutions. En choisissant de se retirer symboliquement de l’espace public administratif, le Colonel Randrianirina entend rappeler que l’État n’est pas l’instrument d’un individu, mais celui du peuple tout entier.
L’image accompagnant cette déclaration ne met donc pas en avant la figure présidentielle, mais plutôt la jeunesse, considérée comme le pilier et l’avenir du pays. Par cette décision, le chef de la Refondation de la République souhaite également donner un signal d’austérité et de rigueur dans la gestion des deniers publics, refusant les dépenses jugées superflues dans un contexte où chaque ressource compte.
Une rupture avec la culture de la glorification personnelle
La décision de ne pas diffuser de photo officielle du Président de la Refondation de la République rompt avec une longue tradition observée dans de nombreux pays, où les portraits des dirigeants trônent dans les bureaux administratifs, les mairies, les écoles et les institutions publiques.
À Madagascar, comme dans d’autres nations marquées par une forte personnalisation du pouvoir, l’image du chef de l’État a souvent occupé une place centrale dans l’imaginaire collectif. La photo du président accrochée dans chaque bureau représentait une forme de présence symbolique du pouvoir, un signe d’autorité et de continuité de l’État.
Le Colonel Michaël Randrianirina, en choisissant d’y mettre fin, introduit une rupture culturelle. Il s’agit pour lui de détacher la fonction présidentielle de la figure individuelle pour la replacer dans sa dimension institutionnelle. Le message est clair : la République ne se construit pas autour d’un homme, mais autour de principes, de valeurs et d’une vision partagée.
Ce geste s’inscrit donc dans une démarche de dépersonnalisation du pouvoir, visant à renforcer la légitimité des institutions plutôt que celle d’un individu. Dans le discours présidentiel, cette approche répond à une exigence de refondation morale et civique, où la loyauté se tourne vers la République et non vers un visage.
Cette décision a également une portée pédagogique : elle invite les agents publics, les responsables administratifs et les citoyens à réévaluer leur rapport à l’autorité. Le respect dû à la fonction ne doit pas dépendre d’une effigie, mais de la qualité du service rendu au peuple. En cela, le président cherche à instaurer une culture politique nouvelle, tournée vers l’intérêt collectif et la modestie institutionnelle.
Une politique d’austérité et de rationalisation des dépenses publiques
Au-delà du symbole, le choix de ne pas produire et afficher de portrait officiel s’inscrit dans une politique d’austérité prônée par la Refondation de la République. Cette orientation témoigne d’une volonté de rationaliser l’utilisation des fonds publics et de mettre fin à certaines pratiques jugées coûteuses et inutiles.
La production, l’impression et la distribution de milliers de photos officielles à travers le territoire représentent une dépense non négligeable pour l’État. En renonçant à cette tradition, le Président Randrianirina envoie un signal clair : chaque ariary public doit être utilisé à bon escient, dans le cadre d’actions concrètes au service de la population.
Cette logique de sobriété s’inscrit dans un contexte plus large de réforme de la gouvernance nationale, qui entend repenser les modes de gestion administrative et renforcer la transparence dans la conduite des affaires publiques. La décision présidentielle illustre cette volonté de cohérence entre les discours et les actes : montrer l’exemple en appliquant soi-même les principes que l’on prône.
L’austérité ainsi mise en avant n’est pas présentée comme une privation, mais comme une réorientation nécessaire des priorités. Elle traduit un engagement pour une meilleure gestion des ressources, en faveur des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et le développement des infrastructures.
En refusant la mise en scène du pouvoir, la présidence de la Refondation choisit d’investir dans la substance plutôt que dans l’apparence. Ce positionnement, s’il peut paraître modeste, envoie un message politique fort : celui d’un État qui se veut responsable, rigoureux et soucieux de l’intérêt général.
Une image symbolique au service du peuple et de la jeunesse
La décision présidentielle s’accompagne d’une image qui illustre les valeurs portées par la Refondation de la République. Contrairement à la pratique habituelle, cette image ne représente pas le Président, mais met en avant le peuple malgache et, plus particulièrement, la jeunesse.
Ce choix iconographique traduit une volonté d’inscrire la communication institutionnelle dans une dynamique collective. Il ne s’agit plus d’incarner le pouvoir dans la figure d’un dirigeant, mais de refléter l’unité nationale et le rôle central des citoyens dans la reconstruction du pays.
La jeunesse est ici mise en avant comme le véritable pilier de la nation. Dans le discours présidentiel, elle représente non seulement l’avenir, mais aussi la force vive capable de porter la refondation du pays. Par cette mise en avant symbolique, le chef de l’État souhaite rappeler que l’État doit être au service des générations présentes et futures.
Ce message s’adresse autant à la population qu’à l’administration publique. Il invite les institutions à se réorienter vers une approche plus inclusive, tournée vers les besoins du peuple plutôt que vers la reproduction des symboles du pouvoir. L’administration, selon cette vision, doit être un instrument d’émancipation et de progrès, non un espace de hiérarchie figée.
La symbolique de l’image prend alors tout son sens : elle met en avant la collectivité au détriment de la personnalisation. Ce renversement de perspective marque une étape importante dans la communication politique du pays, rompant avec les codes traditionnels pour affirmer une conception plus participative et citoyenne du pouvoir.
Une réforme de gouvernance nationale en marche
La décision du Président de la Refondation de la République ne peut être comprise qu’à la lumière du processus plus vaste de réforme de la gouvernance nationale en cours à Madagascar. Cette refondation vise à revoir en profondeur les structures, les pratiques et les valeurs qui régissent le fonctionnement de l’État.
L’objectif affiché est de bâtir une gouvernance moderne, éthique et centrée sur les besoins réels de la population. En mettant fin à certaines habitudes perçues comme symboles d’un pouvoir déconnecté, le Colonel Randrianirina entend refonder le lien de confiance entre les citoyens et leurs institutions.
Cette réforme repose sur plusieurs piliers : la transparence, la responsabilité, la sobriété et la participation citoyenne. Le choix de renoncer à l’effigie présidentielle s’inscrit pleinement dans cette logique. Il s’agit de donner corps à une nouvelle manière de concevoir le service public, où la visibilité personnelle du chef de l’État importe moins que l’efficacité de l’action collective.
La Refondation de la République entend également promouvoir une nouvelle éthique de la fonction publique. Les agents de l’État sont appelés à servir avec intégrité, efficacité et humilité. Le retrait volontaire du président de l’espace symbolique du pouvoir administratif vise à encourager cette attitude : le fonctionnaire n’est pas au service d’un homme, mais d’une nation.
Cette approche met également en avant une conception plus horizontale de la gouvernance. Elle valorise la collaboration entre les institutions, les collectivités locales et la société civile, afin de faire émerger des solutions concertées et durables. En somme, la décision présidentielle, au-delà de sa portée symbolique, s’intègre dans une stratégie plus large de transformation de l’État.
Un message d’unité et de renouveau pour la République
À travers cette initiative, le Président de la Refondation de la République adresse un message d’unité et de renouveau à l’ensemble du pays. En renonçant à son effigie, il cherche à rassembler autour d’une idée commune : celle d’une République au service de tous, fondée sur la modestie, la rigueur et la solidarité.
Ce geste, d’apparence simple, revêt une portée politique et morale considérable. Il rompt avec les pratiques de glorification personnelle et replace la fonction présidentielle dans sa dimension institutionnelle. En se mettant en retrait, le dirigeant invite chacun à se concentrer sur l’essentiel : la reconstruction du pays et le renforcement du lien social.
La Refondation de la République apparaît ainsi comme un projet collectif, ouvert à toutes les forces vives de la nation. Elle s’inscrit dans une volonté de bâtir un État plus juste, plus efficace et plus proche des citoyens. L’absence d’effigie présidentielle devient le symbole d’une gouvernance partagée, d’un pouvoir qui écoute et qui agit avec humilité.
Cette orientation, si elle se poursuit dans les actes, pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique malgache. Elle propose une autre manière d’exercer l’autorité, non pas par l’image ou le prestige, mais par l’exemplarité et la responsabilité.
Conclusion
La décision du Colonel Michaël Randrianirina de ne pas faire afficher sa photo dans les bureaux de l’administration publique dépasse la simple question protocolaire. Elle s’inscrit dans une démarche profonde de refondation morale, politique et institutionnelle. En rompant avec la tradition du culte de la personnalité, le Président de la Refondation de la République trace une voie nouvelle : celle d’un pouvoir au service du peuple, guidé par la sobriété, la transparence et le respect des principes républicains.
Cette orientation, fondée sur la modestie et la rigueur, vise à redéfinir la manière dont le pouvoir se perçoit et se manifeste. En mettant en avant la jeunesse comme symbole de l’avenir, le chef de l’État réaffirme que la force de la nation réside dans sa population et non dans l’image de ses dirigeants.
Le renoncement à l’effigie présidentielle devient ainsi l’un des premiers gestes concrets d’une réforme de la gouvernance nationale qui aspire à replacer la République malgache sur le chemin de la confiance, de l’équité et du progrès partagé.



