Madagascar en lice au Mondial du Pain 2025 : une première participation prometteuse au cœur de Nantes

L’arôme du pain chaud, le croustillant des croûtes dorées et le parfum du beurre en cuisson se mêlent depuis dimanche dans les allées du salon Serbotel, à Nantes. Cette atmosphère unique accueille le Mondial du Pain 2025, prestigieux concours international où s’affrontent les meilleurs artisans boulangers du monde. Pour la première fois, Madagascar y est représenté, avec une équipe venue défendre les couleurs de la Grande Île et mettre en avant un savoir-faire en pleine émergence. Une participation historique qui résonne comme un symbole d’ouverture, de passion et d’excellence.

L’essor d’un artisanat boulanger malgache en quête de reconnaissance internationale

Depuis quelques années, la boulangerie malgache connaît un véritable essor. Longtemps centrée sur une production locale destinée à la consommation quotidienne, elle s’ouvre désormais à des techniques modernes et à une vision plus artistique du métier. À Antananarivo, Mahajanga ou Toamasina, de jeunes artisans se forment avec enthousiasme, cherchant à perfectionner leur maîtrise des fermentations, des viennoiseries et du façonnage.

La Havila School, d’où sont issus les trois représentants de Madagascar, incarne parfaitement cette dynamique. Fondée dans l’objectif de professionnaliser les métiers de bouche, cette école technique a su tisser des liens avec des maîtres boulangers français et internationaux. Grâce à ces échanges, ses étudiants bénéficient d’une formation exigeante, alliant rigueur artisanale et créativité.

C’est donc dans ce contexte que s’inscrit la participation de Madagascar au Mondial du Pain 2025. Pour la première fois, un trio composé de Toavina Rainibenalahatra, candidat officiel, d’Orlando Botsy Totoashley, son assistant, et du chef Toky Rama Andriatsitohaimanantena, leur coach, a pris le chemin de Nantes pour défendre les couleurs nationales. Une aventure humaine et professionnelle qui marque une étape majeure dans la reconnaissance du talent culinaire malgache.

Un concours d’excellence au cœur du salon Serbotel

Le Mondial du Pain, organisé tous les deux ans, se déroule dans le cadre du salon Serbotel, l’un des plus grands rendez-vous européens dédiés à la gastronomie, la boulangerie, la pâtisserie et la restauration. À chaque édition, il réunit les représentants de 21 nations, sélectionnées pour la qualité et la diversité de leurs savoir-faire.

Le concours s’articule autour de plusieurs épreuves techniques destinées à évaluer la créativité, la précision et la maîtrise des candidats. Parmi les réalisations imposées figurent les pains du monde, les viennoiseries, les sandwichs et tartines, sans oublier la fameuse pièce artistique, véritable prouesse de sculpture boulangère. Cette année, le thème de la pièce artistique célèbre les 20 ans de l’Ambassade du Pain, une organisation internationale œuvrant pour la promotion de la boulangerie artisanale et des valeurs d’excellence et de partage.

Depuis dimanche à 17 heures, les fours de Serbotel sont en effervescence. Les équipes s’affairent, pétrissant, façonnant, décorant avec minutie, tandis que les jurys observent avec attention. Pour les participants, l’enjeu dépasse le simple concours : il s’agit de démontrer l’universalité du pain, ce langage gustatif qui unit les cultures et traverse les frontières.

Le parcours et la préparation de l’équipe malgache

La sélection de l’équipe malgache n’a pas été le fruit du hasard. Toavina Rainibenalahatra s’est distingué au sein de la Havila School par sa maîtrise technique et sa passion communicative pour la boulangerie artisanale. Son assistant, Orlando Botsy Totoashley, partage cette même rigueur et cette envie d’excellence. Ensemble, ils forment un binôme soudé, porté par la détermination de représenter dignement leur pays.

À leurs côtés, le chef Toky Rama Andriatsitohaimanantena, coach expérimenté et formateur à la Havila School, supervise la préparation. Sous sa direction, les candidats ont suivi un entraînement intensif durant plusieurs mois. Les séances quotidiennes de pétrissage, de fermentation et de cuisson ont alterné avec des cours théoriques sur les tendances internationales de la boulangerie.

Leur pièce artistique, préparée dans le plus grand secret avant le départ, se veut une œuvre symbolique, mêlant tradition malgache et esthétique contemporaine. Inspirée par les valeurs de partage et de transmission, elle rend hommage à la fois à la culture du riz, pilier alimentaire de Madagascar, et à l’universalité du pain comme vecteur d’unité.

Le pain, miroir d’une identité culturelle

Au-delà de la compétition, la présence de Madagascar au Mondial du Pain illustre la force culturelle du pain en tant qu’emblème universel. Chaque nation participante y apporte son histoire, ses matières premières et ses saveurs. Dans le cas malgache, le pain représente un produit en pleine mutation : autrefois considéré comme un aliment d’influence étrangère, il est désormais intégré dans les habitudes alimentaires urbaines, souvent réinventé avec des ingrédients locaux tels que le manioc, le maïs ou la patate douce.

Les artisans boulangers de la Grande Île cherchent ainsi à créer une identité culinaire propre, mariant les traditions locales aux techniques internationales. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement plus large de valorisation du patrimoine gastronomique africain. En participant à un concours de cette envergure, Madagascar affirme son ambition de faire entendre sa voix dans le concert des nations boulangères.

Pour Toavina Rainibenalahatra et son équipe, chaque baguette façonnée, chaque viennoiserie dorée représente une déclaration d’amour à la terre malgache, à ses produits et à ses artisans. Leur travail est une manière de raconter une histoire, celle d’un peuple passionné qui aspire à se faire une place sur la scène gastronomique mondiale.

Le Mondial du Pain : un tremplin vers l’avenir

Les retombées d’une telle participation dépassent largement la compétition. Pour la Havila School, cette expérience constitue une vitrine internationale, ouvrant la voie à de futurs partenariats pédagogiques et professionnels. Elle pourrait aussi inspirer de nouvelles vocations parmi les jeunes Malgaches désireux de s’engager dans les métiers de la boulangerie.

L’ambition ne s’arrête pas là : en cas de bons résultats, l’équipe malgache espère encourager la création d’un centre de formation national dédié à la boulangerie et à la viennoiserie artisanales. Ce projet permettrait de structurer la filière, de soutenir les producteurs locaux et de promouvoir une approche durable des métiers de bouche.

Sur le plan international, la participation de Madagascar contribue à enrichir la diversité culturelle du concours. Le Mondial du Pain, fidèle à son esprit d’ouverture, devient ainsi un espace de dialogue entre les traditions et les innovations, où chaque équipe raconte sa vision du monde à travers le pain. Pour les Malgaches, c’est aussi l’occasion de rappeler que le talent, la rigueur et la créativité ne connaissent pas de frontières.

Une aventure humaine avant tout

Derrière la compétition, il y a une aventure profondément humaine. Pour les trois représentants de Madagascar, ce voyage à Nantes symbolise des années d’efforts, de sacrifices et de passion. Les journées d’entraînement, les nuits passées à perfectionner une pâte, les heures de recherche pour équilibrer les saveurs témoignent d’une détermination sans faille.

Les membres de l’équipe ont également reçu le soutien de nombreux compatriotes, de leurs familles et de la diaspora malgache en France. Cet élan de solidarité s’est exprimé sur les réseaux sociaux, où les encouragements se multiplient. Pour beaucoup, la participation au Mondial du Pain dépasse le cadre gastronomique : elle devient une fierté nationale, un signe que le savoir-faire malgache peut briller à l’international.

Quelle que soit l’issue du concours, l’équipe malgache aura déjà remporté une victoire symbolique. Celle d’avoir prouvé qu’avec de la passion, du travail et de la persévérance, un pays en développement peut rivaliser avec les plus grandes nations de la boulangerie mondiale. Leur présence à Nantes est une invitation à croire en la force des rêves et à l’importance de la transmission du savoir.

Vers une reconnaissance durable du talent malgache

À l’issue du Mondial du Pain 2025, les résultats seront peut-être l’occasion d’une consécration, mais surtout d’une nouvelle étape dans l’histoire gastronomique du pays. Le parcours de Toavina, Orlando et du chef Toky montre la voie à une génération d’artisans déterminés à transformer la boulangerie malgache en un secteur d’excellence.

L’enjeu ne réside pas seulement dans la médaille, mais dans la construction d’un avenir où le pain malgache trouvera sa place sur les tables du monde. Cette aventure ouvre la perspective d’une reconnaissance internationale durable, fondée sur la qualité, la créativité et la passion.

En participant à ce concours, Madagascar envoie un message fort : celui d’un pays fier de ses racines, prêt à innover sans renier son identité. À Nantes, entre les effluves de farine et le crépitement des fours, le trio malgache écrit une page inédite de l’histoire culinaire de la Grande Île. Une histoire faite de courage, de savoir-faire et d’espoir, qui ne demande qu’à se poursuivre au fil des prochaines fournées.

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