Les taxis-bicyclettes sont devenus un phénomène courant à Antananarivo, en particulier dans des quartiers tels qu’Anosibe, Anosy, Namontana, Andavamamba, Antanimenakely, Anosizato, Fasan’ny Karana, Soanierana, et les quartiers environnants. Cependant, contrairement aux taxis moto qui ont précédé cette tendance et finalement obtenu l’autorisation d’opérer, les taxis-bicyclettes restent une activité non autorisée à ce jour.
Une présence abondante
Malgré leur statut informel, on peut observer des centaines de taxis-bicyclettes opérant dans divers quartiers d’Antananarivo et ses environs. Leurs « stations » sont généralement situées près des ronds-points d’Anosibe, à proximité du marché de Namontana, ainsi que dans des quartiers comme Andavamamba, Soanierana, Anosizato, et d’autres. Les tarifs des courses varient de 500 ariary à 3000 ariary en fonction de la distance parcourue. En moyenne, les chauffeurs de taxis-bicyclettes génèrent des recettes journalières comprises entre 5000 ariary et 15 000 ariary, bien que certains puissent atteindre jusqu’à 30 000 ariary lors de journées exceptionnelles.
Un témoignage d’un jeune conducteur
Un jeune homme exerçant cette activité partage son expérience : « Il m’arrive de transporter des passagers sur des distances allant jusqu’à 15 kilomètres depuis leur point de départ, car le client ne peut pas se permettre de prendre un taxi moto. C’est vrai, cela prendra plus de temps qu’en taxi moto, mais c’est beaucoup plus rapide qu’à pied. » Il souligne également que « le taxi-bicyclette présente l’avantage de ne pas nécessiter de carburant, car le litre de carburant coûte 5000 ariary, mais il exige en revanche des mollets et des cuisses bien entraînés, ainsi qu’une bonne condition physique. Il est difficile, voire impossible, de circuler dans les zones très escarpées. »
Une activité de survie
L’activité des taxis-bicyclettes permet à ceux qui la pratiquent de subvenir aux besoins essentiels de leurs familles, notamment la nourriture. Leurs journées commencent très tôt, souvent avant 6 heures du matin, et se terminent pour la plupart vers 16 heures.
Cependant, il arrive que leurs gains ne soient que modestes. Bien que l’activité soit informelle, la concurrence y est féroce. Les zones de « stationnement » suivent des règles non écrites et sont parfois dominées par des « titulaires » qui peuvent voir d’un mauvais œil l’arrivée de nouveaux chauffeurs. Malgré cela, de nouveaux arrivants continuent à rejoindre les rangs.
La location des vélos
Pour de nombreux chauffeurs de taxis-bicyclettes, l’outil de travail est loué. Les paiements quotidiens versés aux propriétaires varient en fonction de l’état du vélo et de la capacité de négociation des deux parties. Cette pratique reflète la réalité économique précaire dans laquelle opèrent ces conducteurs, qui luttent pour gagner leur vie de manière informelle, mais essentielle pour de nombreuses familles à Antananarivo.
Les taxis-bicyclettes sont devenus un moyen de subsistance vital pour de nombreux habitants d’Antananarivo, même si leur activité reste dans l’informel. Ils font face à des défis quotidiens, mais leur persévérance témoigne de la résilience des communautés locales face à des conditions économiques difficiles.



