À Djibouti, petit État au carrefour de la mer Rouge, du golfe d’Aden et des routes commerciales entre l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, certaines fonctions exposent davantage que d’autres. La gestion de l’économie et des finances, dans un pays dont la stabilité repose à la fois sur sa place portuaire, ses partenariats internationaux et ses choix d’endettement et d’investissement, en fait partie. Ilyas Moussa Dawaleh occupe précisément ce poste central : ministre de l’Économie et des Finances chargé de l’Industrie depuis le 12 mai 2011, et secrétaire général du parti au pouvoir, le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), depuis le 20 septembre 2012. La longévité est rare dans les gouvernements contemporains ; à Djibouti, elle façonne un style de gouvernance où les figures durables deviennent des repères politiques, administratifs et diplomatiques.
Mais réduire Ilyas Moussa Dawaleh à une simple “pierre angulaire” technocratique serait incomplet. Son itinéraire raconte une trajectoire classique de l’État djiboutien : la planification publique, l’infrastructure portuaire, la diplomatie économique, la stratégie de développement, puis la politique partisane au cœur de la majorité présidentielle. Depuis plus de treize ans, il est associé aux grands récits nationaux : diversification économique, modernisation de l’administration, attractivité pour les investisseurs, intégration régionale. Dans un pays où les décisions économiques sont indissociables des équilibres géopolitiques, le ministre est aussi l’un des visages envoyés à l’étranger pour expliquer, négocier, rassurer, ou revendiquer.
Qui est-il, au-delà du titre ? Que dit son parcours des priorités djiboutiennes, de la manière dont l’État se projette, et des débats qu’il traverse ? Portrait journalistique d’un responsable politique qui, à force d’être au centre, finit par incarner une période.
Une trajectoire construite entre planification publique et “école du port”
Né le 20 octobre 1966 à Dire Dawa, en Éthiopie, Ilyas Moussa Dawaleh appartient à cette génération djiboutienne formée à la charnière de l’indépendance et des premières décennies de consolidation étatique. Djibouti, indépendant depuis 1977, a bâti ses leviers économiques autour d’une réalité géographique : un territoire exigu, peu doté en ressources naturelles, mais placé sur une route maritime parmi les plus stratégiques du globe. Dans ce contexte, les politiques publiques se sont longtemps structurées autour de trois piliers : l’administration, les services, et surtout l’économie portuaire et logistique.
Le parcours professionnel d’Ilyas Moussa Dawaleh s’inscrit dans cette matrice. Les éléments publics disponibles indiquent qu’il a d’abord travaillé au sein de la direction de la planification, rattachée à la présidence de la République, où il occupe au début des années 1990 des fonctions liées au secteur privé. Ce passage par la planification n’est pas anodin : il place d’emblée l’intéressé dans les mécanismes de pilotage de l’État, au croisement des politiques économiques, des arbitrages budgétaires et des relations avec les acteurs économiques.
Vient ensuite ce qui ressemble à une seconde formation, plus pratique : le port. Recruté au Port international de Djibouti, il y enchaîne plusieurs responsabilités : chef de projet auprès de la direction générale, directeur des projets, puis responsable de l’exploitation, avec une période souvent résumée en une formule : il a été directeur des opérations du port entre 1996 et 2004. Le port est à Djibouti un centre névralgique : il concentre une part décisive de l’activité, structure la relation avec l’Éthiopie voisine (pays enclavé dont une grande partie du commerce transite par Djibouti), et conditionne l’attrait du pays comme plateforme régionale. Travailler au port, c’est travailler au cœur de l’économie réelle djiboutienne, avec ses impératifs de flux, de sécurité, d’investissement, de concurrence régionale et de souveraineté.
Ce passage par l’infrastructure a également une dimension politique, au sens large : les grands ports sont rarement des lieux neutres. Ils impliquent des concessions, des partenariats, des arbitrages entre intérêts étrangers et contrôle national, et une diplomatie économique permanente. Les sources publiques associent d’ailleurs Ilyas Moussa Dawaleh à des dossiers de concession portuaire et à la relation de Djibouti avec des opérateurs internationaux, même si la nature exacte de ses rôles varie selon les périodes et les récits institutionnels.
À cette trajectoire s’ajoute un registre plus entrepreneurial : il est présenté comme cofondateur du Club des jeunes entrepreneurs de Djibouti, et son ministère, des années plus tard, lancera un dispositif d’incubation et d’accélération destiné à accompagner les porteurs de projets. La séquence est révélatrice d’une manière de gouverner : promouvoir l’initiative privée sans renoncer à un État stratège, l’encadrer par des structures, des formations, des programmes, et inscrire l’entrepreneuriat dans un récit national de modernisation.
Enfin, le parcours met en avant une formation universitaire en France, à l’Université François-Rabelais de Tours, avec des diplômes orientés vers la gestion, le marketing et le management stratégique selon certaines présentations officielles. Cet élément, souvent mentionné, participe d’un profil très classique dans de nombreux pays francophones : un cadre formé dans l’espace universitaire français, retournant ensuite occuper des postes clés dans l’administration nationale, avec une maîtrise des codes diplomatiques et des circuits de coopération.
Dans cet ensemble, rien ne relève de l’accident. La planification, le port, puis les finances publiques : ce sont, à Djibouti, les écoles du pouvoir économique.
Ministre de l’Économie et des Finances depuis 2011 : une longévité qui pèse sur l’appareil d’État
Ilyas Moussa Dawaleh est nommé ministre de l’Économie et des Finances chargé de l’Industrie le 12 mai 2011. La date est importante, parce qu’elle marque une entrée au gouvernement à un moment où Djibouti consolide sa stratégie d’infrastructure, accélère ses projets portuaires et logistiques, et cherche à structurer une vision de long terme. Dans de nombreux pays, les ministères des finances changent au rythme des alternances ou des crises ; à Djibouti, la stabilité gouvernementale et la centralité du parti au pouvoir favorisent des continuités.
La longévité d’un ministre n’est pas qu’une curiosité statistique. Elle produit des effets concrets. D’abord, elle permet l’accumulation d’un capital de connaissance : les dossiers budgétaires, la dette, la fiscalité, les relations avec les bailleurs et les partenaires bilatéraux sont des domaines où l’expérience compte. Ensuite, elle confère un poids bureaucratique : un ministre installé longtemps tend à façonner les équipes, les priorités, les procédures, et parfois même le vocabulaire de l’action publique. Enfin, elle renforce la dimension diplomatique : à force de représenter le pays dans des réunions internationales, auprès des institutions financières, des banques multilatérales et des investisseurs, un ministre devient un interlocuteur identifié.
Les communications institutionnelles du ministère et de la présidence mettent en avant, au fil des années, un ministre impliqué dans la gouvernance économique, la stratégie de développement et l’intégration régionale. Il est décrit comme parlant couramment l’anglais, l’arabe et le français, ce qui, dans un pays situé entre espaces linguistiques multiples, est un atout de représentation et de négociation. Les sources officielles indiquent également qu’il est marié et père de quatre enfants, une information souvent présente dans les notices biographiques gouvernementales, signe d’une présentation conforme aux usages protocolaires.
La fonction couvre un spectre large : finances publiques, politique économique, industrie, et, plus largement, mise en cohérence des grands projets. Djibouti a misé depuis des années sur une stratégie de hub : ports, corridors, zones franches, télécommunications, énergie, et services. Pour un ministre des finances, la question n’est pas seulement d’équilibrer un budget : elle consiste à financer une transformation, gérer le risque d’endettement, attirer des capitaux, et donner des signaux de stabilité.
Cette dimension apparaît aussi dans les prises de parole et les documents publics liés aux réunions internationales. La Banque mondiale, par exemple, publie des déclarations officielles prononcées par Ilyas Moussa Dawaleh dans des cadres multilatéraux en 2025, qui témoignent d’une présence régulière dans les enceintes où se discutent financement du développement, dette, résilience et réformes. Dans un pays à l’économie fortement ouverte, ces forums sont plus qu’une tribune : ils conditionnent l’accès à des lignes de crédit, la crédibilité financière, et la capacité à obtenir des appuis.
La position est d’autant plus sensible qu’elle se situe au croisement de trois attentes parfois contradictoires : soutenir la croissance par l’investissement, préserver les équilibres macroéconomiques, et répondre aux besoins sociaux. À Djibouti, où le coût de la vie, l’emploi des jeunes et la dépendance aux services portuaires font partie des enjeux récurrents, le discours économique n’est jamais purement technique. Il est politique par nature.
Secrétaire général du RPP : l’homme de parti au cœur de la majorité présidentielle
Depuis le 20 septembre 2012, Ilyas Moussa Dawaleh est également secrétaire général du Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), parti au pouvoir. Ce double statut est déterminant pour comprendre sa place : il n’est pas seulement un ministre “technique”, mais un acteur partisan de premier plan dans la majorité présidentielle.
Dans de nombreux systèmes politiques, on oppose volontiers les “technocrates” et les “politiques”. À Djibouti, la structure du pouvoir tend à rendre la séparation moins nette, surtout pour les postes stratégiques. La présence au sommet d’un parti dominant implique une capacité à articuler les objectifs gouvernementaux avec la discipline de la majorité, à gérer des équilibres internes, et à faire du discours économique un discours de gouvernement.
Les sources institutionnelles indiquent aussi un rôle important en période électorale. En avril 2011, Ilyas Moussa Dawaleh est présenté comme directeur de campagne du président Ismaïl Omar Guelleh lors de l’élection présidentielle. Cette fonction, en amont de sa nomination ministérielle, suggère un niveau de confiance politique élevé. Elle situe l’homme non seulement comme gestionnaire, mais comme organisateur, stratège, et acteur des mécanismes de mobilisation politique.
Il est également mentionné comme tête de liste de la coalition de la majorité présidentielle pour les élections législatives de 2013. L’information est révélatrice : être tête de liste, c’est être mis en avant, porter le message, incarner une ligne. Cela donne aussi la mesure de son ancrage dans l’appareil partisan, et de sa capacité à jouer un rôle sur plusieurs terrains : administratif, gouvernemental et électoral.
Dans la vie politique djiboutienne, le RPP est un acteur structurant. En être le secrétaire général, tout en gérant les finances de l’État, renforce l’influence, mais augmente aussi la responsabilité. Cela peut exposer aux critiques, notamment lorsque les choix économiques sont contestés, quand des réformes affectent certains secteurs, ou lorsque les arbitrages budgétaires suscitent des tensions. La fonction politique donne des relais ; elle impose aussi une solidarité avec la ligne gouvernementale.
Ce double rôle explique en partie la place qu’occupe Ilyas Moussa Dawaleh dans la communication publique : il n’est pas rare de le voir s’exprimer sur des plans nationaux de développement, sur la stratégie économique ou sur des partenariats extérieurs. Il est l’un des visages de la continuité, et, en tant que secrétaire général d’un parti de gouvernement, l’un des porte-voix de la majorité.
Vision 2035, plans nationaux et discours de transformation : l’architecte d’un récit économique
La politique économique ne se résume pas à des chiffres. Elle est aussi une narration : où va le pays, sur quoi mise-t-il, quelle promesse fait-il à sa population et à ses partenaires ? Dans le cas djiboutien, un mot revient souvent : Vision 2035. Présentée comme une stratégie à long terme, elle vise à positionner Djibouti comme plateforme régionale et continentale, dans un environnement concurrentiel où plusieurs pays de la région cherchent à capter flux, investissements et influence.
Ilyas Moussa Dawaleh est associé à ce récit à plusieurs titres. D’une part, le ministère de l’Économie et des Finances met en avant Vision 2035 comme cadre stratégique. D’autre part, des présentations publiques, notamment dans des forums internationaux, décrivent le ministre comme un promoteur de cette planification de long terme. Dès 2012, il évoque la nécessité de la planification et les défis et opportunités de Vision 2035 dans un entretien publié par un média panafricain. Cela place la stratégie dans une temporalité longue : la vision n’est pas apparue récemment, elle s’inscrit dans un effort d’anticipation entamé depuis plus d’une décennie.
Le pays a également articulé des Plans nationaux de développement (PND), conçus comme des déclinaisons opérationnelles. Dans l’actualité institutionnelle la plus récente, la préparation du PND 2025-2030 est explicitement présentée comme alignée sur Vision 2035, avec un discours insistant sur la transformation structurelle, l’inclusion et la durabilité. Ilyas Moussa Dawaleh y tient un rôle de premier plan, intervenant lors de réunions avec des partenaires au développement et présentant le plan comme un “pacte collectif”, formule destinée à afficher une méthode participative : société civile, secteur privé, universitaires, citoyens.
Le choix des mots compte. Parler de pacte, c’est suggérer un compromis national, une volonté de dépasser la technicité pour associer. Parler de transformation structurelle, c’est admettre que l’économie actuelle, centrée sur les ports et certains services, doit évoluer. Cette évolution, à Djibouti, est un enjeu majeur : comment diversifier au-delà de la rente logistique et des activités liées aux bases militaires étrangères, souvent citées comme ressources importantes du pays ? Comment créer de l’emploi pour une jeunesse nombreuse ? Comment développer des secteurs productifs dans un territoire contraint par l’eau, l’espace et la vulnérabilité climatique ?
Dans les prises de parole rapportées par les médias djiboutiens, le ministre insiste sur l’urgence de la diversification, notamment face aux chocs exogènes : crises internationales, perturbations des chaînes logistiques, volatilité des prix, et contraintes climatiques. Ce discours est cohérent avec les enjeux régionaux : la Corne de l’Afrique est un espace où la stabilité, la sécurité maritime, les rivalités géopolitiques et la dépendance au commerce international se combinent.
À cette stratégie s’ajoute un volet plus microéconomique, souvent présenté comme une priorité : accompagner l’entrepreneuriat. La création d’un centre d’incubation et d’accélération (présenté sous l’acronyme CLE dans certaines sources) illustre un axe : faire émerger des projets, formaliser, soutenir des porteurs d’idées. Ce type de politique vise à compléter l’économie de grands projets par un tissu plus diffus, susceptible de créer des emplois et de renforcer la résilience.
Dans une région où les États sont parfois accusés de privilégier les mégaprojets au détriment du quotidien, l’enjeu est de tenir ensemble les deux niveaux : la grande stratégie (ports, corridors, énergie) et les conditions de croissance interne (PME, formation, administration efficace). Les politiques publiques ne sont pas seulement des décisions ; elles sont des arbitrages permanents entre ces échelles.
Entre diplomatie économique et dossiers sensibles : ports, partenaires et controverses d’État
Si Ilyas Moussa Dawaleh est souvent décrit comme un homme de stratégie et de planification, c’est aussi parce que Djibouti est un pays où l’économie est internationale par nature. Le port est une interface avec le monde, les investissements viennent de l’extérieur, les bailleurs et institutions financières pèsent sur les marges de manœuvre, et la diplomatie économique est un prolongement de la politique intérieure.
Cette dimension apparaît dans les visites et rencontres bilatérales. En juin 2024, il est reçu à Paris, à Bercy, par le ministre français de l’Économie de l’époque, Bruno Le Maire, dans le cadre d’une visite de travail présentée comme visant à renforcer la coopération entre les deux pays. La France, partenaire historique, est présente à Djibouti par des liens politiques, économiques et militaires ; ces rencontres s’inscrivent dans une relation structurante.
À l’échelle multilatérale, Ilyas Moussa Dawaleh intervient dans des réunions liées au financement du développement. La publication d’une déclaration officielle à l’occasion d’une réunion du Comité du développement (avril 2025) montre que Djibouti, comme de nombreux pays, cherche à défendre ses priorités : action climatique, financement, dette, besoin de marges pour les dépenses sociales, et mobilisation des ressources domestiques. Ces thèmes sont devenus incontournables depuis la pandémie et la montée des tensions géopolitiques.
Mais il existe aussi des dossiers où la diplomatie économique se confond avec des litiges de souveraineté. Le cas le plus emblématique est celui de la relation conflictuelle entre Djibouti et l’opérateur DP World autour d’une concession portuaire. Le différend a donné lieu à des procédures d’arbitrage et à des communications officielles. En 2025, la présidence djiboutienne a communiqué sur une décision de la London Court of International Arbitration (LCIA) en indiquant que des demandes de DP World avaient été rejetées, et en précisant des éléments financiers liés aux frais d’arbitrage et de défense. Que l’on s’en tienne aux communications officielles, l’enjeu est clair : il s’agit de revendiquer la souveraineté de l’État dans la gestion d’infrastructures stratégiques, tout en répondant à des procédures internationales très médiatisées dans le monde portuaire.
Dans ce type de dossier, le ministre de l’Économie et des Finances n’est pas nécessairement l’unique décideur, mais il est un acteur exposé. Il incarne une ligne : Djibouti veut attirer des investisseurs, mais entend conserver un contrôle sur ses actifs clés. Cette tension, universelle dans les pays en développement, est particulièrement aiguë à Djibouti, où l’infrastructure portuaire est un poumon économique.
La question des partenaires ne s’arrête pas aux ports. Djibouti a multiplié les coopérations : banques multilatérales, fonds arabes, partenariats africains, relations avec des acteurs asiatiques, notamment sur les infrastructures. Dans la presse nationale, Ilyas Moussa Dawaleh apparaît fréquemment dans des rencontres de travail avec des institutions financières ou des responsables étrangers, où il met en avant des opportunités d’investissement, la diversification, et la recherche de financements.
Il faut toutefois distinguer ce qui est établi et ce qui circule. Sur un responsable politique de ce niveau, des rumeurs et des récits contradictoires existent parfois, notamment sur Internet. Certaines publications non institutionnelles ont prétendu ces dernières années à des événements judiciaires ou carcéraux concernant Ilyas Moussa Dawaleh. En l’absence de sources officielles solides et recoupées, et au regard des informations institutionnelles qui continuent de le présenter en fonction et actif dans des réunions publiques, il convient de ne pas relayer ces affirmations comme des faits. La prudence est une règle de base : dans un environnement informationnel où le sensationnel se diffuse vite, le journaliste s’en tient aux sources vérifiables.
Ce qui est vérifiable, en revanche, c’est la continuité de son rôle, visible dans la composition officielle du gouvernement et dans l’organigramme du ministère, ainsi que dans des prises de parole publiques récentes rapportées par des médias nationaux. C’est aussi la cohérence d’un profil : un homme passé par la planification, le port, puis la finance publique, qui porte la stratégie de développement et représente le pays dans les arènes économiques.
À la fin, la question “qui est Ilyas Moussa Dawaleh ?” appelle une réponse simple, mais lourde de conséquences : c’est l’un des principaux visages de la politique économique djiboutienne depuis 2011, un responsable durable au cœur de l’appareil d’État et du parti au pouvoir, qui incarne à la fois la continuité, l’ambition de transformation et les tensions structurelles d’un pays placé au centre des flux mondiaux.



