Le 5 novembre 2025, le ministère de la Justice de Madagascar a publié une déclaration officielle visant à rétablir la vérité dans une affaire qui suscite de nombreuses polémiques : celle de l’homme d’affaires malgache Maminiaina Ravatomanga. Cette intervention intervient à la suite d’une conférence de presse tenue à Port-Louis, à Maurice, par deux avocats, Me Hector Bernardini et Me Siddharta Hawoldar, qui ont remis en question la légalité du mandat d’arrêt international émis à l’encontre de leur client.Face aux accusations de « harcèlement politico-judiciaire » portées contre les autorités malgaches, le ministère a tenu à apporter des précisions fermes et officielles sur la nature de la procédure et sur la validité juridique du mandat en question.
Une conférence de presse qui provoque la controverse
Le vendredi 31 octobre 2025, dans un hôtel de Port-Louis, capitale de Maurice, Me Hector Bernardini, avocat français au Barreau de Paris, et Me Siddharta Hawoldar, avocat mauricien au Barreau de Port-Louis, ont pris la parole devant la presse pour défendre leur client, l’homme d’affaires Maminiaina Ravatomanga.Selon leurs déclarations, le mandat d’arrêt international lancé par la justice malgache serait nul et non avenu. Les deux avocats ont affirmé que les poursuites engagées contre leur client relèveraient d’une instrumentalisation politique de la justice. Le ton employé, qualifié par le ministère de la Justice malgache de « véhément et outrageant », a contribué à amplifier la polémique autour de ce dossier déjà sensible.
Cette sortie médiatique, largement relayée par les médias mauriciens et certaines plateformes internationales, avait pour but de présenter Maminiaina Ravatomanga comme victime d’un acharnement politico-judiciaire. Les conseils du mis en cause ont insisté sur le caractère prétendument irrégulier du mandat d’arrêt et sur ce qu’ils considèrent comme une violation des droits fondamentaux de leur client.
Face à cette prise de parole publique, les autorités malgaches ont estimé nécessaire d’apporter une mise au point officielle. Le ministère de la Justice a ainsi réaffirmé que la procédure judiciaire engagée contre Maminiaina Ravatomanga s’inscrit dans un cadre strictement légal, et qu’aucune ingérence politique n’y est associée.
La position ferme du ministère de la Justice malgache
Dans son communiqué du 5 novembre 2025, le ministère de la Justice a voulu lever toute ambiguïté : le mandat d’arrêt international émis contre Maminiaina Ravatomanga est bel et bien valide. Selon le texte officiel, il s’agit d’un mandat « existant, officiel, réel et opposable » à l’intéressé « dans n’importe quel pays au monde ».Cette précision revêt une importance majeure, car elle signifie que les autorités judiciaires de tout État membre d’Interpol ou de tout pays coopérant avec Madagascar dans le cadre d’accords d’extradition peuvent, le cas échéant, procéder à l’arrestation de Maminiaina Ravatomanga.
Le ministère a également tenu à rappeler que la justice malgache agit dans le respect des normes internationales et que les procédures suivies ont été menées conformément aux règles établies par les conventions judiciaires en vigueur. Loin d’être arbitraire, le mandat d’arrêt a été émis à la suite d’enquêtes et de plaintes déposées auprès de diverses juridictions, tant à Madagascar qu’à l’étranger.
En insistant sur la légalité du mandat, le ministère a voulu mettre fin aux spéculations et aux tentatives de décrédibilisation de la justice malgache. Il a par ailleurs souligné que la défense de Maminiaina Ravatomanga, en cherchant à remettre en cause la compétence des tribunaux malgaches, porte atteinte à la souveraineté du système judiciaire national.
Un homme d’affaires au cœur de plusieurs procédures
Le communiqué du ministère de la Justice précise que Maminiaina Ravatomanga fait l’objet de « plusieurs plaintes pénales, dénonciations et doléances » déposées non seulement à Madagascar, mais également à Maurice, en France et aux États-Unis. Cette mention met en lumière l’ampleur des soupçons qui entourent l’homme d’affaires et la dimension internationale de ses activités.
Le profil de Maminiaina Ravatomanga, figure connue dans le monde économique malgache, explique en partie la portée de cette affaire. Selon les informations communiquées par le ministère, les poursuites engagées contre lui ne se limitent pas à une seule infraction. Les autorités évoquent un ensemble de plaintes portant sur des faits de nature pénale, ce qui laisse entendre un dossier complexe et potentiellement tentaculaire.
La multiplication des juridictions concernées illustre la gravité des accusations et la coopération judiciaire nécessaire entre États pour en assurer le traitement. En rappelant ce contexte, le ministère entend démontrer que la procédure engagée ne relève pas d’un quelconque acharnement, mais d’une démarche judiciaire légitime, fondée sur des faits et des plaintes réelles.
Loin d’une simple affaire nationale, le dossier Ravatomanga semble ainsi s’inscrire dans une logique de coopération internationale, où la justice malgache agit de concert avec d’autres systèmes judiciaires afin de garantir l’équité et la transparence de la procédure.
Une réponse aux accusations de harcèlement politico-judiciaire
Au cœur de la polémique soulevée par la défense de Maminiaina Ravatomanga figure l’accusation de « harcèlement politico-judiciaire ». Les avocats du mis en cause affirment que leur client serait victime d’une cabale orchestrée pour des raisons politiques. Face à ces déclarations, le ministère de la Justice a jugé nécessaire de clarifier sa position. Selon la déclaration du 5 novembre 2025, aucune dimension politique ne saurait être associée à une procédure engagée sur la base de faits concrets et de plaintes formellement déposées.
En rappelant la multiplicité des juridictions saisies — malgaches, mauriciennes, françaises et américaines — le ministère souligne la cohérence et la légitimité des démarches entreprises. Il s’agit, selon lui, d’un processus judiciaire ordinaire, étayé par des éléments de preuve et relevant du seul domaine de la justice, non de la politique.
Cette mise au point vise à protéger l’image de la justice malgache, régulièrement critiquée pour son supposé manque d’indépendance. En réaffirmant la validité du mandat d’arrêt et la neutralité de la procédure, le ministère cherche à rétablir la confiance du public et des partenaires internationaux dans les institutions judiciaires du pays.
Le ton ferme du communiqué traduit également la volonté des autorités de ne pas laisser s’installer le doute sur la légitimité de leurs actions. En s’adressant directement à l’opinion publique, le ministère entend contrer la stratégie médiatique de la défense, jugée provocatrice et attentatoire à la crédibilité du système judiciaire.
Une dimension internationale et diplomatique de l’affaire
L’affaire Ravatomanga dépasse les frontières malgaches. En mentionnant explicitement les juridictions mauriciennes, françaises et américaines, le ministère de la Justice indique que le dossier a pris une tournure internationale. Cette situation implique des échanges d’informations, des commissions rogatoires et des procédures de coopération judiciaire entre États.
Le caractère international du mandat d’arrêt, présenté comme « opposable dans n’importe quel pays au monde », montre que les autorités malgaches ont sollicité le concours des instances compétentes à l’échelle mondiale, notamment d’Interpol.Une telle démarche suppose une rigueur procédurale importante, chaque demande d’émission de mandat d’arrêt international devant être justifiée, documentée et validée selon des critères précis.
Sur le plan diplomatique, cette affaire met également à l’épreuve les relations entre Madagascar et les autres États concernés, notamment Maurice et la France. L’enjeu réside dans le respect réciproque des souverainetés judiciaires et dans la reconnaissance mutuelle des décisions de justice.
Le ministère, en soulignant la validité universelle du mandat, semble vouloir rappeler que les engagements internationaux de Madagascar doivent être respectés par les partenaires étrangers. De fait, la coopération judiciaire repose sur des conventions bilatérales et multilatérales que les États signataires sont tenus d’appliquer.
Cette précision est essentielle : elle démontre que le mandat d’arrêt n’est pas un acte unilatéral mais s’inscrit dans un cadre juridique internationalement reconnu. Le ministère met ainsi en avant la légitimité de sa démarche tout en affirmant son attachement à la collaboration avec les autres systèmes judiciaires.
Une communication maîtrisée pour une justice affirmée
La déclaration du 5 novembre 2025 marque une étape importante dans la gestion de la communication institutionnelle autour de cette affaire. Face à la multiplication des prises de parole non officielles et aux polémiques médiatiques, le ministère de la Justice a choisi de s’exprimer publiquement, dans un style direct et sans ambiguïté.
En insistant sur le caractère « officiel et réel » du mandat d’arrêt, le ministère a voulu dissiper toute confusion et rappeler que seule la justice est compétente pour statuer sur la culpabilité ou l’innocence d’un individu. Cette communication vise aussi à préserver l’autorité de l’État et l’indépendance des magistrats face aux pressions extérieures.
La formulation du communiqué — mesurée mais ferme — montre une volonté d’équilibre entre transparence et réserve. Sans divulguer de détails relatifs à l’instruction en cours, le ministère s’attache à réaffirmer les principes fondamentaux de la justice malgache : légalité des procédures, respect des droits de la défense et impartialité des magistrats.
Cette mise au point institutionnelle s’inscrit dans une logique de restauration de la confiance. En s’exprimant publiquement, le ministère cherche à rassurer la population et les partenaires étrangers quant au sérieux et à la rigueur du système judiciaire malgache.
Une affaire emblématique des défis judiciaires contemporains
Au-delà du cas individuel de Maminiaina Ravatomanga, cette affaire met en lumière plusieurs enjeux majeurs pour la justice malgache et, plus largement, pour la coopération judiciaire internationale.Elle soulève des questions relatives à la crédibilité des institutions, à la transparence des procédures et à la capacité des États à faire respecter leurs décisions au-delà de leurs frontières.
La fermeté du ministère de la Justice dans ce dossier illustre la volonté des autorités de ne pas laisser l’impunité s’installer, quel que soit le statut ou l’influence de la personne mise en cause. Elle témoigne également d’une évolution dans la manière dont Madagascar entend défendre la souveraineté de sa justice sur la scène internationale.
L’affaire Ravatomanga s’impose ainsi comme un révélateur des tensions entre défense individuelle et intérêt général, entre communication médiatique et rigueur judiciaire, entre perception politique et réalité juridique.
Conclusion
La déclaration du ministère de la Justice du 5 novembre 2025 constitue un acte officiel fort dans une affaire à portée nationale et internationale. En réaffirmant la validité du mandat d’arrêt international visant Maminiaina Ravatomanga, le ministère entend rétablir la vérité face aux accusations portées par la défense de l’intéressé et rappeler la légitimité du système judiciaire malgache.
Cette prise de position claire, appuyée sur des faits et des procédures reconnues, replace la justice au centre du débat. Elle rappelle que nul n’est au-dessus des lois et que les institutions judiciaires doivent être respectées dans leur indépendance et leur compétence.
L’affaire Ravatomanga à Maurice, au-delà de la polémique, met en exergue la complexité et la portée mondiale des procédures judiciaires contemporaines. En défendant la légalité de son mandat d’arrêt, Madagascar affirme son engagement pour une justice rigoureuse, souveraine et respectueuse des principes de droit.



