Les 10 mangas les plus vendus de l’histoire : un classement qui raconte 70 ans de culture populaire

Depuis une quinzaine d’années, le manga a quitté les rayons spécialisés pour s’imposer au cœur des librairies, des grandes surfaces et même des cours de récréation françaises. Avec plus de 40 millions de mangas vendus en France en 2023, le pays est désormais le deuxième consommateur mondial derrière le Japon, loin devant les États-Unis.
Mais derrière cette vague globale se cache une autre histoire, plus silencieuse et tout aussi révélatrice : celle des séries qui dominent les ventes depuis des décennies.

Les chiffres varient selon les sources, les dates et la manière de compter (ventes réelles ou tirages en circulation), mais les grandes tendances sont désormais bien établies. En croisant les données des éditeurs japonais et les synthèses de référence, comme la liste des best-sellers publiée par Wikipédia à partir de sources officielles, un top 10 se détache nettement.

Ce classement ne dit pas seulement quels sont les mangas les plus vendus. Il dessine aussi une chronologie de la culture populaire japonaise : de l’après-guerre à l’ère numérique, des magazines papier aux plateformes de streaming, des enfants japonais des années 1970 aux adolescents européens de 2025.

Comment est établi le classement des mangas les plus vendus ?

Avant d’entrer dans le détail du top 10, il faut préciser ce que l’on compte exactement. La plupart des statistiques officielles ne prennent en compte que les volumes reliés, les fameux tankōbon, et non les chapitres prépubliés chaque semaine ou chaque mois dans les magazines japonais. La liste de référence utilisée ici s’appuie sur le nombre d’exemplaires vendus ou en circulation des volumes, tel que rapporté par les éditeurs, les organismes de mesure comme Oricon et des médias spécialisés.

Ainsi, un volume de One Piece acheté en librairie française, une réimpression de Dragon Ball au Japon ou une édition spéciale de Naruto aux États-Unis entrent tous dans le même compteur. En revanche, les produits dérivés, les romans, les artbooks ou les spin-off non inclus dans la numérotation principale ne sont généralement pas pris en compte, sauf mention contraire de l’éditeur.

Les chiffres restent des estimations. Certains éditeurs parlent en « exemplaires en circulation », c’est-à-dire le nombre d’exemplaires imprimés et distribués, pas nécessairement tous vendus au lecteur final. D’autres donnent des ventes cumulées. La liste utilisée pour ce classement indique clairement cette nuance à l’aide de symboles (dagger, double dagger) dans son tableau.

Malgré ces différences, les ordres de grandeur sont assez nets pour dessiner un classement cohérent. Sur cette base, les dix mangas les plus vendus de l’histoire sont actuellement, dans cet ordre :

  1. One Piece – environ 516,6 millions d’exemplaires en circulation.
  2. Doraemon – environ 300 millions.
  3. Golgo 13 – environ 300 millions.
  4. Detective Conan (Case Closed) – environ 270 millions.
  5. Dragon Ball – environ 260 millions.
  6. Naruto – environ 250 millions.
  7. Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – environ 220 millions.
  8. Slam Dunk – environ 185 millions.
  9. KochiKame: Tokyo Beat Cops – environ 157,2 millions.
  10. Crayon Shin-chan – environ 148 millions.

À partir de cette base chiffrée, se dessinent plusieurs familles de succès : les aventures fleuves (One Piece, Detective Conan), les institutions historiques (Doraemon, Golgo 13), les shonen de combat devenus universels (Dragon Ball, Naruto, Demon Slayer) et les œuvres profondément japonaises, parfois méconnues en Occident (KochiKame, Crayon Shin-chan).

One Piece, l’empire flottant qui domine le marché

En tête du classement trône One Piece, de Eiichirō Oda, avec plus de 500 millions de volumes en circulation dans le monde.
Commencé en 1997 dans les pages du Weekly Shōnen Jump, le manga suit le périple du pirate au chapeau de paille, Monkey D. Luffy, et de son équipage à la recherche du trésor légendaire qui doit faire de lui le roi des pirates.

Cette série présente une particularité rare : elle est à la fois un best-seller depuis plus de vingt ans et une œuvre toujours en cours, qui continue d’alimenter les classements annuels. Durant plus d’une décennie, One Piece a dominé les ventes de manga au Japon, occupant la première place des classements Oricon année après année.

Son succès repose sur plusieurs ingrédients. D’abord, un univers gigantesque, presque océanique, où chaque île invente une nouvelle esthétique, un nouveau système politique, de nouvelles créatures. Ensuite, une galerie de personnages dont la popularité dépasse largement le lectorat traditionnel du shonen : même en France, le visage de Luffy est devenu un symbole politique, sa bannière pirate étant apparue sur des banderoles de manifestations et dans les mouvements de protestation de la jeunesse, aussi bien en Asie qu’en Europe.

Enfin, One Piece incarne une forme de feuilleton moderne : chaque chapitre débouche sur un mystère, une révélation ou une montée en intensité. À l’heure des séries à binge-watcher, cette narration continue, publiée semaine après semaine, colle parfaitement aux habitudes de consommation culturelles des nouvelles générations. Le manga a été décliné en anime, films, jeux vidéo et, plus récemment, en série live-action sur Netflix, ce qui a encore élargi son public mondial.

Dans le marché français, One Piece tient une place à part : l’édition du 100e volume a bénéficié de tirages événementiels, et la série figure régulièrement parmi les meilleures ventes toutes catégories confondues, au point d’être parfois le titre le plus vendu de l’année, romans inclus.

Être numéro 1 des ventes ne signifie pas seulement disposer de chiffres spectaculaires. Cela fait aussi de One Piece un marqueur générationnel. Pour une partie de la jeunesse mondiale, le récit de Luffy et de ses compagnons représente une sorte de feuilleton de vie, commencé à l’école primaire et poursuivi jusque dans l’âge adulte.

Les piliers historiques : Doraemon, Golgo 13, Detective Conan, Dragon Ball et Naruto

Derrière One Piece, le top 10 rassemble plusieurs monuments du manga japonais, parfois méconnus du grand public occidental mais omniprésents dans la culture nippone.

Doraemon, signé Fujiko F. Fujio, partage la deuxième marche du podium avec Golgo 13, chacun dépassant les 300 millions d’exemplaires.
Ce chat robot venu du futur est pourtant loin du shonen d’aventure : c’est un manga pour enfants, publié entre 1969 et 1996, qui raconte les mésaventures de Nobita, un écolier maladroit, aidé (ou parfois desservi) par les gadgets futuristes sortis de la poche ventrale de Doraemon. Au Japon, la série est un socle de la culture populaire, constamment rediffusée à la télévision, adaptée en films d’animation et utilisée dans des campagnes institutionnelles. C’est un exemple frappant de manga qui vend massivement sans être nécessairement au centre des conversations internationales.

À l’opposé, Golgo 13, crée par Takao Saitō en 1968, est un thriller pour adultes centré sur Duke Togo, tueur à gages impassible dont les missions s’inscrivent dans l’actualité géopolitique et les zones grises de la guerre froide puis du monde post-11 septembre. La série est toujours en cours, compte plus de 200 volumes et détient un record Guinness pour le nombre de tomes publiés pour un même manga. Elle s’est écoulée à plus de 300 millions d’exemplaires, ce qui en fait l’un des mangas les plus vendus et les plus anciens encore en publication.

Detective Conan, ou Case Closed à l’international, signé Gosho Aoyama, occupe la place suivante avec environ 270 millions de volumes. (Wikipedia)
Le principe est connu : Conan Edogawa, adolescent génial, se retrouve coincé dans un corps d’enfant après avoir été empoisonné, et résout des enquêtes policières au nez et à la barbe des adultes. Depuis 1994, la série fonctionne comme une machine à intrigues, alternant affaires du jour et grande trame conspiratrice. Elle a conquis une partie de l’Asie et reste extrêmement populaire au Japon, où ses films d’animation figurent régulièrement parmi les plus gros succès en salle.

Vient ensuite Dragon Ball, de Akira Toriyama, avec environ 260 millions de volumes.
Pour de nombreux lecteurs français, c’est l’œuvre qui a ouvert la voie au manga dans les années 1990, grâce à son adaptation animée diffusée sur le Club Dorothée. Son influence dépasse largement les chiffres de vente : Dragon Ball a façonné le modèle du shonen de combat moderne, basé sur l’entraînement, la progression par arcs successifs, les tournois et les transformations spectaculaires. De Naruto à One Piece en passant par My Hero Academia, de nombreux auteurs revendiquent directement l’héritage de Toriyama.

Naruto, de Masashi Kishimoto, s’inscrit justement dans cette lignée. Avec environ 250 millions de volumes écoulés, le périple du jeune ninja rejeté par son village mais déterminé à devenir Hokage illustre la dimension émotionnelle du shonen moderne.
Naruto est arrivé au moment où le manga s’internationalisait massivement. Son univers de ninjas, ses personnages secondaires très marqués et son équilibre entre humour et drame en ont fait une porte d’entrée vers le manga pour de nombreux lecteurs en Europe et en Amérique du Nord. La série a aussi joué un rôle clé dans la diffusion de la culture cosplay et dans la consolidation des communautés de fans sur Internet.

Ces cinq titres occupent ainsi une place particulière : ils ne sont pas seulement des best-sellers, ce sont des repères chronologiques. Doraemon incarne l’essor du manga jeunesse des années 1970, Golgo 13 le basculement vers des récits adultes réalistes, Dragon Ball et Naruto l’âge d’or du shonen d’action, Detective Conan le triomphe du feuilleton policier à long cours. Ensemble, ils constituent une colonne vertébrale de l’histoire du manga.

Des succès générationnels : Demon Slayer, Slam Dunk, KochiKame et Crayon Shin-chan

Le reste du top 10 raconte une autre histoire, faite de phénomènes ponctuels, de passions sportives et de comédies du quotidien.

Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba, de Koyoharu Gotōge, est le petit dernier de la liste. Avec seulement 23 volumes, la série a pourtant déjà dépassé les 220 millions d’exemplaires en circulation dans le monde.
Ce ratio exceptionnel – un nombre de volumes relativement faible pour des ventes aussi élevées – en fait l’un des plus grands phénomènes éditoriaux de l’histoire récente du manga. L’anime, produit par le studio Ufotable, a joué un rôle déterminant : la qualité de l’animation, l’impact du film Le Train de l’infini au box-office japonais et la diffusion internationale via les plateformes de streaming ont déclenché une véritable ruée en librairie.

Demon Slayer illustre la capacité du manga moderne à se transformer, en quelques années, en franchise globale. Contrairement à One Piece ou Detective Conan, qui reposent sur la durée, la série de Gotōge est courte, structurée, avec un début et une fin clairement définis. Cela facilite l’achat intégral de la collection, un argument non négligeable pour des lecteurs qui découvrent le manga et veulent « tout avoir » sans se lancer dans une saga de plus de cent tomes.

Slam Dunk, de Takehiko Inoue, avec environ 185 millions d’exemplaires, rappelle la puissance du manga de sport.
Publié dans les années 1990, il raconte l’ascension d’un lycéen bagarreur, Hanamichi Sakuragi, qui découvre le basket presque par hasard. Au Japon, Slam Dunk a contribué à populariser la pratique du basket auprès des adolescents, un phénomène comparable à l’effet Captain Tsubasa sur le football. La série a récemment bénéficié d’un regain d’intérêt avec la sortie du film The First Slam Dunk, preuve que son influence dépasse largement la niche sportive.

KochiKame: Tokyo Beat Cops, d’Osamu Akimoto, occupe une place à part. Avec plus de 150 millions d’exemplaires et 201 volumes, ce manga, publié de 1976 à 2016, suit le quotidien d’un policier d’un quartier populaire de Tokyo, Kankichi Ryotsu.
Chaque chapitre fonctionne comme un gag auto-contenu, souvent ancré dans les évolutions de la société japonaise : mode, nouvelles technologies, phénomènes sociaux. KochiKame est peu connu à l’étranger, car son humour et ses références très locales se prêtent moins facilement à l’exportation. Mais au Japon, la série est un monument : elle fait partie de ces œuvres qui ont accompagné plusieurs générations de lecteurs, présents chaque semaine dans les pages de la presse manga.

Crayon Shin-chan, enfin, complète le top 10 avec environ 148 millions de volumes.
Créé par Yoshito Usui, le manga met en scène Shin-chan, petit garçon de maternelle au comportement franchement incorrect, qui commente la société adulte avec une insolence constante. La série oscille entre comédie familiale et satire douce-amère, et son adaptation animée est diffusée depuis des décennies sur les chaînes japonaises. Là encore, le succès repose davantage sur la constance que sur le spectaculaire : Shin-chan est devenu une présence familière du paysage médiatique, avec des films, du merchandising et des campagnes promotionnelles.

Pris ensemble, ces quatre titres montrent que le manga ne se limite pas au shonen de combat. Le sport, l’humour du quotidien, la satire sociale et les récits de fantasy sombre peuvent tous, à leur manière, devenir des phénomènes de masse. Demon Slayer incarne l’explosion express d’une nouvelle franchise, Slam Dunk la nostalgie sportive des années 1990, KochiKame et Crayon Shin-chan la durée d’une relation quasi quotidienne entre un personnage et ses lecteurs.

Ce que ce top 10 révèle de l’industrie du manga

En apparence, ce top 10 pourrait se résumer à un simple palmarès de chiffres. Mais il révèle plusieurs tendances profondes de l’industrie du manga et de son évolution sur plus d’un demi-siècle.

La première observation concerne la démographie des lecteurs. La majorité des titres du classement sont des shonen, c’est-à-dire des mangas initialement destinés aux garçons adolescents. One Piece, Naruto, Demon Slayer, Slam Dunk, Detective Conan, Dragon Ball ou encore KochiKame ont tous été prépubliés dans des magazines visant ce public, comme le Weekly Shōnen Jump ou le Weekly Shōnen Sunday.
Cela montre à quel point le shonen est devenu le moteur principal de l’industrie, capable de générer des ventes massives et de s’exporter plus facilement que d’autres catégories comme le shōjo ou le josei.

Deuxième constat : la durée de publication joue un rôle décisif. Golgo 13, KochiKame, Detective Conan ou One Piece doivent une partie de leurs chiffres à leur longévité. Publiés sur plusieurs décennies, ces titres ont accumulé les volumes et, avec eux, les générations de lecteurs. Au Japon, où le manga est une lecture courante dans les transports, les fast-foods ou les konbini, la présence régulière d’une série dans les magazines hebdomadaires garantit une visibilité constante.

À l’inverse, Demon Slayer démontre qu’une série courte peut, avec un bon timing et un relais médiatique puissant, atteindre en quelques années des chiffres comparables à ceux de monuments historiques. La sortie de l’anime au moment où les plateformes de streaming cherchaient des contenus forts, l’esthétique soignée et le bouche-à-oreille sur les réseaux sociaux ont créé un phénomène mondial qui dépasse le seul marché japonais.

Troisième élément : le rôle de l’international. Si les chiffres de la liste de référence sont d’abord établis à partir des données japonaises, ils reflètent de plus en plus la circulation globale des œuvres. En France, par exemple, les mangas représentent désormais près de la moitié des ventes de bande dessinée et environ 11 % du marché global du livre, avec 36 à 40 millions d’exemplaires vendus par an selon les études récentes.
Les grandes séries du top 10 bénéficient directement de cette explosion : les promotions en librairie, les éditions collector, les événements en festival, les partenariats avec les plateformes de streaming renforcent leur présence auprès du public.

Quatrième point : l’articulation entre manga et anime. Tous les titres de ce top 10 ont été adaptés en animation, souvent sous forme de séries au long cours, parfois complétées par des films. Cette double exposition joue un rôle central dans la construction de la popularité. L’anime permet de toucher un public qui ne lit pas forcément de manga, tandis que le manga devient la porte d’entrée pour continuer l’histoire là où l’anime s’est arrêté ou avance plus lentement. Dans certains cas, comme Demon Slayer ou Slam Dunk, un film à succès peut relancer les ventes d’un manga terminé depuis longtemps.

Enfin, ce classement souligne aussi les limites du modèle. Les chiffres ne disent rien de la diversité interne du manga : des auteurs majeurs, porteurs de récits plus intimistes ou expérimentaux, ne figureront jamais dans ce type de palmarès. Les ventes ne mesurent pas non plus l’impact symbolique d’une œuvre : un titre peut être moins vendu mais profondément marquant pour une génération d’artistes, de lecteurs ou de militants. Le top 10 révèle donc une partie du paysage, mais pas sa totalité.

Un miroir de la culture mondiale, au-delà des chiffres

Les 10 mangas les plus vendus de l’histoire ne sont pas seulement des succès commerciaux, ce sont aussi des miroirs de leurs époques. Doraemon projette les angoisses et les rêves technologiques du Japon des années 1970. Golgo 13 reflète un monde traversé par la guerre froide, le terrorisme, les coups d’État et les missions clandestines. Dragon Ball raconte la fascination pour les arts martiaux et l’idée de progression personnelle sans limite. Naruto et One Piece rejouent, chacun à leur manière, des thèmes universels de reconnaissance, de liberté et de lutte contre l’injustice.

Demon Slayer, Slam Dunk, KochiKame ou Crayon Shin-chan apportent d’autres touches : la douleur du deuil et la résilience, la passion sportive comme ciment de groupe, la chronique sociale au ras du trottoir, la famille observée par les yeux d’un enfant insupportable mais lucide. Ces œuvres ont été traduites, adaptées, parfois censurées ou retravaillées, mais elles conservent un ancrage profond dans la société japonaise qui les a vues naître.

Dans un pays comme la France, où 42 % des plus de 15 ans lisent des mangas ou regardent des anime selon une étude récente de l’Arcom, ces titres jouent désormais un rôle de passerelle culturelle.
Le lecteur ou la lectrice qui découvre le Japon à travers One Piece ou Naruto ne se contente pas d’absorber une histoire de pirates ou de ninjas. Il ou elle rencontre des codes narratifs, des valeurs, un rapport à l’humour, à l’émotion et au collectif qui diffèrent de ceux de la bande dessinée franco-belge ou des comics américains.

Ce top 10 n’est donc pas seulement un palmarès de chiffres impressionnants. C’est la trace, en millions d’exemplaires, d’une circulation mondiale d’histoires, de personnages et d’imaginaires. Dans les années qui viennent, d’autres titres viendront sans doute bousculer cette hiérarchie, portés par de nouveaux phénomènes éditoriaux ou par l’essor du numérique. Mais pour l’instant, ces dix séries dessinent la carte la plus lisible de ce que le manga a apporté à la culture mondiale : des récits au long cours, des héros imparfaits mais obstinés, et un lien très particulier entre un auteur, ses personnages et des millions de lecteurs à travers le monde.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *