À la veille de l'élection présidentielle en Égypte, le président Al-Sissi tente de redorer son image internationale en se positionnant comme un « médiateur incontournable » dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza. Cependant, cette crise a complètement éclipsé la campagne électorale et a relégué le scrutin, prévu du 10 au 12 décembre, au deuxième plan pour de nombreux Égyptiens.
Alors que les médias nationaux diffusent des images de la dévastation à Gaza, la présence massive d'affiches du président sur les routes et les ponts de la capitale n'a pas suffi à donner une place centrale à l'élection. Depuis l'annonce de sa candidature le 2 octobre, Al-Sissi est resté étonnamment silencieux sur les questions de politique intérieure, laissant le flou planer quant à son programme pour les six années à venir.
Dans cette course présidentielle façonnée sur mesure, avec des adversaires privés de popularité et inconnus du public, Al-Sissi n'a pris part à aucune réunion publique, débat ou interview télévisée. Sa seule apparition notable a été au stade du Caire lors d'une soirée nommée « Vive l'Egypte, réponse populaire en solidarité avec la Palestine », bien que cet événement, obligatoirement non lié à la campagne, ait présenté tous les attributs d' une réunion électorale à quelques jours du scrutin.
Cette mise en scène soigneusement orchestrée ne parvient pas à détourner l'attention du drame en cours à Gaza, reléguant l'élection présidentielle au second plan dans l'esprit des Égyptiens. Al-Sissi, bien qu'assuré de sa victoire, est confronté à un paysage médiatique et politique dominé par la crise régionale, notamment l'impact de sa campagne et de ses efforts pour consolider son image de leader incontesté.