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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Rapport du Conseil des ministres du 19 novembre 2025 : Enjeux et décisions autour de l’enseignement supérieur à Madagascar

Le Conseil des ministres tenu le 19 novembre 2025 au Palais Iavoloha a consacré une large partie de ses travaux au secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Plusieurs communications verbales ainsi qu’une série de décrets ont été approuvés ou adoptés, traduisant une volonté manifeste de renforcer la gouvernance universitaire, d’assainir les pratiques administratives et académiques, et de moderniser les structures du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES). Ce Conseil s’inscrit dans un contexte marqué par des défis majeurs : la nécessité d’améliorer la qualité des formations, de restaurer la crédibilité des diplômes, de répondre aux besoins croissants en ressources humaines, et d’assurer la bonne gestion des établissements publics. L’ensemble des décisions prises reflète ainsi une orientation politique claire visant à consolider l’intégrité institutionnelle et à optimiser le fonctionnement interne du secteur.

L’examen attentif de ces mesures révèle des enjeux importants pour les universités, pour les services administratifs du ministère et pour la communauté académique. Le rapport du Conseil des ministres offre un aperçu structuré des grandes actions engagées, qu’il s’agisse de la régularisation administrative, de la lutte contre la fraude, de la gestion des ressources humaines ou de la nomination de nouveaux responsables à des postes clés. À travers ces décisions, l’État affirme une fois de plus sa détermination à réformer en profondeur le paysage de l’enseignement supérieur à Madagascar, tout en posant les bases d’un cadre administratif plus rigoureux.

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Clarification administrative et gestion des comptes publics

La première communication verbale approuvée par le Conseil des ministres concerne une demande d’autorisation spéciale relative à l’ouverture des comptes publics pour l’exercice 2024. Cette mesure revêt une importance particulière dans la gestion budgétaire du MESUPRES, car elle permet de disposer des dispositifs administratifs nécessaires pour poursuivre la mise en œuvre des programmes ministériels et assurer la continuité des activités opérationnelles.

L’ouverture des comptes publics implique une série de procédures techniques essentielles à la bonne exécution des finances publiques. Ces procédures garantissent notamment la traçabilité des dépenses, la transparence des affectations budgétaires et le respect des normes comptables instaurées par l’État. Pour le MESUPRES, cette autorisation constitue un outil indispensable au financement des projets en cours, que ce soit pour la gestion des infrastructures universitaires, la dotation des écoles spécialisées, la prise en charge des bourses étudiantes ou le fonctionnement des directions internes.

En approuvant cette demande, le gouvernement réaffirme l’importance du pilotage financier rigoureux dans un secteur sensible où la gestion budgétaire conditionne directement la qualité du service public. La maîtrise des comptes publics représente également un enjeu de confiance vis-à-vis des partenaires financiers et des bailleurs internationaux, qui suivent de près la manière dont les ressources sont mobilisées et réparties. Cette mesure s’inscrit donc dans une démarche globale de gouvernance transparente et responsable.

Lutte contre les diplômes frauduleux : l’Opération FOSIKA en première ligne

L’un des axes majeurs du rapport réside dans la seconde communication verbale approuvée, consacrée à l’assainissement des diplômes frauduleux dans tous les établissements d’enseignement supérieur du pays. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’Opération FOSIKA, un vaste chantier lancé pour éradiquer les fraudes académiques et restaurer la crédibilité des diplômes délivrés à Madagascar.

La problématique des faux diplômes n’est pas nouvelle, mais elle a pris des proportions inquiétantes ces dernières années, au point de compromettre la réputation des institutions universitaires malgaches. L’Opération FOSIKA vise à détecter, identifier et invalider les documents irréguliers, qu’ils aient été obtenus par falsification, achat illicite ou collusion interne. Cette initiative implique des vérifications systématiques dans les universités publiques et privées, ainsi que dans les écoles spécialisées placées sous la tutelle du MESUPRES.

L’approbation de cette communication par le Conseil des ministres marque un renforcement de la politique de tolérance zéro face à la fraude. Ce type de pratique nuit gravement à l’égalité des chances, dévalorise l’effort des étudiants méritants et peut provoquer des conséquences en chaîne dans le secteur professionnel, notamment lorsque des individus accèdent à des postes de responsabilité sur la base de qualifications falsifiées.

L’État entend donc garantir l’intégrité académique et consolider la confiance du public dans les institutions nationales. L’Opération FOSIKA devrait également sensibiliser les établissements à l’importance du contrôle interne, de la digitalisation des documents officiels et de la traçabilité des parcours académiques. Le Conseil des ministres renforce par cette décision son engagement à assainir durablement le système éducatif supérieur.

Renforcement des ressources humaines par le recrutement de 100 fonctionnaires

La troisième communication verbale approuvée par le Conseil porte sur une demande d’autorisation visant à recruter 100 fonctionnaires pour le MESUPRES dans le cadre de la Loi de Finances Initiale 2025. Cette décision reflète la nécessité urgente de renforcer les effectifs administratifs du ministère, en particulier dans des contextes où l’accroissement du nombre d’étudiants et la diversification des programmes universitaires augmentent considérablement les besoins de gestion.

Le recrutement de ces 100 fonctionnaires s’inscrit dans une logique de consolidation institutionnelle. Les ressources humaines sont un pilier essentiel du fonctionnement du MESUPRES, tant pour les directions centrales que pour les établissements locaux. Le personnel administratif joue un rôle déterminant dans plusieurs domaines, notamment la gestion des dossiers étudiants, la régularisation des bourses, la coordination des projets universitaires, l’organisation des examens ou encore la supervision des unités de recherche.

Dans de nombreux établissements, les équipes opérationnelles sont confrontées à des charges de travail croissantes, souvent sans augmentation proportionnelle des effectifs. L’autorisation de recrutements supplémentaires constitue donc un levier décisif pour améliorer la qualité du service public et renforcer la capacité d’action des structures du ministère. Elle permettra également d’appuyer les nouvelles réformes engagées, telles que l’Opération FOSIKA, qui nécessitent des équipes dédiées.

En donnant son aval à cette demande, le Conseil des ministres confirme sa volonté de consolider la dynamique institutionnelle du MESUPRES et de doter le ministère des moyens humains nécessaires à sa pleine efficacité.

Nominations à des postes clés au sein du MESUPRES

Une série de décrets adoptés lors du Conseil du 19 novembre 2025 concerne des nominations importantes à différents postes à responsabilité au sein du MESUPRES. Ces changements reflètent une volonté de renouveler l’encadrement administratif et de renforcer la gouvernance interne.

La première nomination entérinée est celle de Madame Rajaonarisoa Hasina Irène au poste de Directrice de la Communication. Ce poste est stratégique, car il assure la visibilité du ministère, la diffusion des informations officielles, et la coordination des messages institutionnels. La communication joue un rôle central dans le suivi des réformes, la transparence des actions et la relation avec les établissements universitaires, les étudiants et les partenaires. La nomination d’une nouvelle directrice permet ainsi de dynamiser ce service clé et d’adapter les stratégies de communication aux enjeux actuels du secteur.

Le Conseil a également adopté le décret nommant Madame Ramanantsihoarana Harisoa Nathalie Directrice des Bourses Nationales et Internationales. Cette fonction revêt une importance particulière dans un contexte où les programmes de bourses constituent une passerelle essentielle vers la mobilité académique et l’accès équitable aux études supérieures. La gestion rigoureuse et équitable des bourses est primordiale pour éviter les irrégularités, améliorer la transparence et garantir que les aides atteignent les étudiants réellement concernés. La nouvelle directrice aura ainsi la mission de superviser l’ensemble du dispositif et d’assurer sa conformité aux normes établies.

Une autre décision concerne l’abrogation de deux décrets de 2021 et la nomination de nouveaux responsables à la tête des écoles spécialisées. Monsieur Rakotoarisoa Daniel a été nommé Directeur de l’École Génie Rural Informatique et Eau, tandis que Madame Rakotoarivelo Malalaniaina Miora devient Directrice de l’École Génie Management Projet et Communication à Ambositra. Ces nominations traduisent une volonté de renouveler l’encadrement académique et administratif afin d’assurer une meilleure coordination des programmes et une gestion plus moderne des écoles.

Enfin, le Conseil des ministres a abrogé le décret du 21 février 2024 et nommé Monsieur Raherison Andoniaina Hajanirina Directeur des Affaires Administratives et Financières. Ce poste est au cœur de la gestion du ministère, car il couvre des fonctions essentielles telles que la gestion budgétaire, la supervision des dépenses, le suivi des engagements financiers et la régulation administrative. Confier cette responsabilité à un nouveau directeur constitue une étape déterminante pour renforcer la gouvernance interne.

Conséquences et perspectives pour le secteur de l’enseignement supérieur

Les décisions adoptées lors de ce Conseil des ministres ouvrent plusieurs perspectives importantes pour le secteur de l’enseignement supérieur à Madagascar. Elles illustrent une dynamique de réorganisation et de modernisation visant à améliorer la performance administrative, à renforcer la transparence et à soutenir la qualité académique.

L’approbation de l’Opération FOSIKA témoigne d’une politique ferme en matière de lutte contre la fraude. Cette initiative peut avoir des effets structurants sur le long terme, en incitant les établissements à revoir leurs procédures internes et en stimulant la confiance du public dans les diplômes nationaux.

Le recrutement de nouveaux fonctionnaires répond à un besoin évident de renforcer l’administration universitaire. Avec l’augmentation constante des effectifs étudiants et la multiplication des programmes, les équipes en place doivent être soutenues pour garantir l’efficacité du service public.

Les différentes nominations à des postes de direction montrent également une volonté d’insuffler un renouveau dans la gestion des écoles, des directions internes et des unités fonctionnelles du ministère. Ces choix pourraient favoriser une gouvernance plus cohérente, modernisée et en phase avec les objectifs du MESUPRES.

Enfin, l’ensemble des communications et décrets adoptés reflète une stratégie gouvernementale centrée sur la rigueur administrative et la transparence. Cette orientation est susceptible de renforcer la crédibilité du système éducatif malgache, tant sur le plan national qu’international.

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