L'opposition malgache se mobilise pour une grande manifestation le 25 juin, visant à contester les résultats des élections législatives du 29 mai dernier.
En plein préparatifs pour une grande mobilisation, les candidats de la plateforme Firaisankina appellent la population à se joindre à eux pour protester contre les résultats des élections législatives.
Une mobilisation en préparation
La tension monte à Madagascar alors que l'opposition se prépare à une manifestation d'envergure pour contester les résultats des élections législatives du 29 mai. Hier, un tract incitant la population à se rassembler à Mahamasina le 25 juin a circulé sur les réseaux sociaux. La plateforme Firaisankina, menée par des figures politiques telles que Maître Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Razara Pierre, a dénoncé des irrégularités électorales lors d'une déclaration publique, appelant leurs partisans à se mobiliser en masse.
Accusations et preuves des fraudes
Les candidats de Firaisankina ont présenté des preuves supposées de fraudes électorales, ciblant directement le président Andry Rajoelina. Ils accusent les autorités d'avoir manipulé les résultats et exercent une pression sur la Haute Cour Constitutionnelle pour qu'elle examine ces irrégularités. Ils réclament également la destitution du Chef de l'État pour violations répétées de la Constitution. Cette déclaration s'accompagne d'un appel à la mobilisation pour le 25 juin, marquant un point de ralliement à Mahamasina où les participants sont invités à s'habiller en rouge, symbolisant une contestation plus vigoureuse.
Choix de la couleur rouge : un symbole fort
Contrairement aux précédentes manifestations pacifiques en blanc, comme le Hetsika Fotsy organisé lors de la présidentielle de novembre 2023, le choix de la couleur rouge pour cette manifestation pourrait signifier une volonté d'intensifier la pression sur les autorités. Le rouge, souvent associé à la détermination et au changement radical, pourrait également être perçu comme une provocation, incitant à des confrontations plus directes avec les forces de l'ordre à la veille de la fête nationale. L'opposition appelle ses partisans à venir munis de banderoles et de sifflets, prêts à faire entendre leur mécontentement.
L'installation du KMSB
Pour renforcer leur mouvement, l'opposition a mis en place le Komity Miaro ny Safidim-Bahoaka (KMSB) à travers le pays, une structure visant à protéger les choix des électeurs. Avec seulement 23 députés élus sous la bannière du Firaisankina, l'opposition se trouve dans l'impossibilité de constituer une force parlementaire significative. Par conséquent, la contestation de rue devient leur principal moyen de pression pour déstabiliser le gouvernement actuel. « Ne nous forcez pas à faire ce que nous ne voulons pas faire », a déclaré Maître Hanitra Razafimanantsoa, indiquant une détermination accrue à recourir à des manifestations pour se faire entendre.
Les enjeux juridiques et la réaction des forces de l'ordre
En tant que juriste, Maître Hanitra Razafimanantsoa sait que les preuves de fraudes électorales doivent être présentées à la Haute Cour Constitutionnelle plutôt qu'à la presse. Cependant, l'opposition semble utiliser les médias pour amplifier leur message et mobiliser l'opinion publique. La réponse des Forces de l'ordre à cette manifestation prévue reste une question cruciale. Avec la fête nationale imminente, elles devront jongler entre les célébrations et la gestion de la contestation de rue.
Une période de tension politique
En conclusion, la manifestation prévue par l'opposition le 25 juin marque un moment critique dans la vie politique malgache. L'opposition, déterminée à contester les résultats électoraux, appelle à une mobilisation massive, ce qui pourrait accentuer les tensions dans le pays. Alors que les regards se tournent vers la Haute Cour Constitutionnelle et les Forces de l'ordre, la situation reste tendue et incertaine à l'approche de la fête nationale.