Approvisionnement en électricité et en eau potable : le MEH expose sa stratégie devant l’Assemblée nationale

Lundi 17 novembre 2025, à Tsimbazaza, l’Assemblée nationale a auditionné six membres du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ralitera Ny Ando Jurice. Durant onze heures d’échanges, le ministre a répondu aux nombreuses interrogations relatives à l’alimentation en électricité et en eau potable à Madagascar. Cette séance marathon a permis non seulement de dresser un état des lieux précis, mais également de présenter les stratégies envisagées pour répondre aux attentes de la population, que ce soit à court, moyen ou long terme. Les discussions ont mis en lumière les enjeux majeurs auxquels le pays doit faire face, ainsi que les actions concrètes programmées par le ministère.

Une audition marathon pour aborder les problématiques de l’énergie et de l’eau

La convocation de six ministres au sein de l’hémicycle témoigne de l’importance des sujets abordés lors de cette session. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures a été particulièrement sollicité, car l’accès à l’électricité et à l’eau potable demeure au cœur des préoccupations nationales. Pendant onze heures, le ministre Ralitera Ny Ando Jurice a répondu aux questions et remarques formulées par les députés, qui ont porté tant sur les difficultés rencontrées au niveau local que sur les grands projets structurants en cours.

L’audition s’est déroulée dans un esprit d’écoute et de transparence. Les députés ont voulu comprendre les raisons des dysfonctionnements persistants observés dans plusieurs régions du pays, ainsi que les solutions envisagées pour y remédier. Le ministre a pris soin d’expliquer les contraintes techniques, les défis financiers et les enjeux logistiques auxquels le secteur est confronté. En dépit de la longueur des échanges, la volonté de clarifier et de communiquer a dominé toute la séance, permettant de renforcer la compréhension mutuelle entre l’exécutif et le législatif.

Les stratégies à court, moyen et long terme pour renforcer la production électrique

Le ministre a profité de cette audition pour détailler les stratégies mises en œuvre afin d’améliorer durablement la production d’électricité. Il a affirmé que la priorité immédiate est d’assurer une continuité de service, en particulier dans les zones les plus touchées par les délestages. À court terme, la poursuite de l’Opération Pluies Provoquées à Andekaleka constitue une action majeure. Cette initiative vise à augmenter le niveau des eaux dans les zones concernées, afin de renforcer la production électrique locale. Cette opération, déjà entamée, devrait permettre d’améliorer significativement l’approvisionnement énergétique dans la région.

À moyen et long terme, la stratégie repose sur une combinaison de nouvelles infrastructures, d’investissements ciblés et de modernisation des équipements existants. Le ministre a rappelé que l’amélioration durable du réseau nécessite une planification rigoureuse, des ressources importantes et la mobilisation de partenaires techniques. L’objectif est de sécuriser la production nationale, de réduire la dépendance aux installations vieillissantes et de diversifier les sources d’énergie. Cette orientation stratégique s’inscrit dans une vision globale visant à renforcer l’autonomie énergétique du pays.

Renforcement du Réseau Interconnecté d’Antananarivo et importation de groupes électrogènes

Parmi les mesures urgentes présentées, l’importation de groupes électrogènes a été largement commentée. Ces équipements sont destinés à soutenir le Réseau Interconnecté d’Antananarivo, dont la stabilité demeure essentielle pour éviter des interruptions de service dans la capitale. L’arrivée de ces machines doit permettre de réduire les risques de délestages et d’assurer une alimentation plus fiable, en attendant la stabilisation complète de la production locale.

Une fois cette étape franchie, les groupes électrogènes seront progressivement déployés dans diverses régions du pays. Ils remplaceront des équipements vétustes ou endommagés qui ne parviennent plus à répondre aux besoins des populations. Le ministre a insisté sur le fait que ce processus de remplacement constitue une mesure transitoire, nécessaire pour garantir un service minimum dans l’attente de solutions structurelles. Le renforcement du Réseau Interconnecté d’Antananarivo constitue donc un levier majeur pour redistribuer plus efficacement les capacités énergétiques à l’échelle nationale.

Le développement régional : équipements, projets structurants et énergies renouvelables

Les problématiques énergétiques dépassent largement les frontières de la capitale. Les députés ont ainsi exprimé leurs préoccupations concernant les régions, où les besoins sont particulièrement importants. Le ministre a présenté une série d’actions destinées à améliorer l’approvisionnement dans ces zones, à commencer par le remplacement des équipements vétustes ou sérieusement endommagés. Ce renouvellement est indispensable pour garantir un fonctionnement optimal des installations locales et réduire les interruptions de service.

Par ailleurs, la construction de nouvelles centrales solaires fait partie des priorités affichées. L’objectif est d’accélérer la transition énergétique en exploitant davantage les ressources naturelles du pays. Les centrales solaires permettent non seulement de renforcer la production locale, mais également de réduire les coûts d’exploitation à long terme. Le ministre a rappelé que ces projets sont essentiels pour diminuer la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles et encourager un développement plus respectueux de l’environnement.

Les grands projets énergétiques en cours, tels que Sahofika, Volobe, Antetezambato et Ranomafana, ont également été évoqués. Leur suivi rigoureux est considéré comme primordial pour garantir leur bonne réalisation et leur contribution future à l’approvisionnement national. Le ministre a également fait état d’une demande d’audit de gestion et de finances au sein de la JIRAMA, afin d’améliorer la transparence et l’efficacité de la compagnie nationale. L’électrification rurale et le développement des énergies renouvelables constituent également des axes majeurs, visant à réduire les inégalités d’accès entre les territoires et à favoriser un développement équitable.

Une séance qui se conclut dans la nuit et des réponses écrites pour chaque député

Après de longues heures d’audition et d’échanges, ce n’est qu’à une heure du matin que les interventions des députés ont pris fin. Compte tenu du nombre particulièrement élevé de questions, une décision a été prise : chaque député recevra une réponse écrite et individualisée. Dans le seul domaine de l’énergie, ce sont soixante et onze députés qui ont formulé des observations, interrogations ou demandes précises.

Le ministre s’est engagé à fournir des réponses complètes, afin que chaque député puisse disposer d’informations claires sur les actions en cours ou à venir. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer la transparence et d’assurer un suivi précis des questions soulevées. Elle témoigne également de la complexité des dossiers traités et de l’importance accordée aux préoccupations exprimées par les représentants de la nation.