Atsimo Andrefana : Le ministère trace une nouvelle voie pour booster l’agriculture
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 4 heures
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L’agriculture demeure l’un des piliers essentiels du développement économique et social dans la région Atsimo Andrefana. Forte de ses vastes plaines rizicoles et d’un potentiel agricole important, elle représente un enjeu stratégique majeur pour la sécurité alimentaire et l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Le déplacement du Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, RASATARIMANANA José Nirina le 20 novembre 2025 à Toliara , s’inscrit dans une démarche visant à renforcer les dynamiques de terrain et à instaurer de nouvelles formes de coopération entre institutions, techniciens, producteurs et partenaires financiers. Cette initiative s’appuie sur une volonté claire : consolider un modèle de travail coordonné, rigoureux et durable, afin de répondre aux besoins des acteurs ruraux et d’atteindre les objectifs nationaux fixés dans les domaines agricole et pastoral. À travers les échanges menés, les constats établis et les décisions prises, cette visite ministérielle ouvre une perspective nouvelle pour l’avenir du secteur rural dans la région.

Une région agricole stratégique portée par de vastes bassins rizicoles
La région Atsimo Andrefana occupe une place de premier plan dans la production rizicole nationale grâce à plusieurs grandes plaines particulièrement propices à cette culture essentielle pour la sécurité alimentaire du pays. Trois d’entre elles constituent un socle majeur de cette dynamique. La plaine du Bas Mangoky, située dans le district de Morombe, joue un rôle crucial en raison de son étendue et de son potentiel de production. À cela s’ajoutent les plaines de Manomboka–Andoharano et de Ranozaza, situées dans le district de Toliara II, toutes deux reconnues pour leurs capacités agricoles et leur importance pour l’approvisionnement régional. La plaine de Taheza, située dans le district de Betioky, complète cet ensemble et contribue elle aussi à faire de la région un véritable bassin rizicole d’envergure.
L’existence de ces zones fertiles témoigne du potentiel agricole déjà présent et de la nécessité d’engager des actions concrètes pour renforcer leur exploitation durable. La culture du riz, activité centrale pour de nombreux ménages, nécessite en effet un suivi technique, un accompagnement institutionnel et des infrastructures adaptées pour garantir la continuité de la production. Les plaines mentionnées constituent un patrimoine agricole stratégique qui, avec une coordination renforcée, pourrait jouer un rôle encore plus déterminant dans l’atteinte des objectifs nationaux liés à la sécurité alimentaire. Le constat posé au cours de la visite ministérielle rappelle ainsi l’urgence d’un appui cohérent et structuré, permettant de valoriser ces atouts naturels et humains.
Le potentiel agricole de la région ne se limite pas à la culture du riz, mais c’est bien autour de cette production que se structure une grande partie de la vie économique. Les familles, les petits exploitants et les acteurs coopératifs dépendent de ces plaines pour assurer leurs revenus et subvenir à leurs besoins. Leur importance explique pourquoi la région est au centre de l’attention des autorités, désireuses de moderniser, de renforcer et de dynamiser un secteur qui influence directement la stabilité économique des communautés locales. La visite du Ministre s’inscrit donc dans une stratégie de consolidation de ces atouts territoriaux, en insistant sur l’importance d’une gestion efficace et d’une coopération accrue entre les différents acteurs du secteur agricole.
Une visite ministérielle tournée vers l’écoute et le dialogue
Le déplacement à Toliara du Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage constitue l’un des moments forts d’un processus visant à instaurer une relation de travail plus étroite entre le ministère et les structures opérationnelles présentes dans la région. Le Ministre a tenu une série d’échanges avec les agents de plusieurs entités essentielles dans la mise en œuvre des actions agricoles et pastorales : la Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Élevage (DRAE), l’Institut du Foie de Volailles de Madagascar (IFVM), la Fédération de Développement Agricole (FDA) et le Comité Interprofessionnel du Coton (CIC Coton). Ces discussions ont permis d’obtenir une vision précise des réalités rencontrées sur le terrain.
L’écoute a occupé une place centrale dans cette visite. Le Ministre s’est attaché à comprendre les besoins concrets, les difficultés rencontrées et les différents obstacles qui freinent l’efficacité des actions menées dans la région. Les problématiques identifiées concernent autant les conditions de travail des agents que les enjeux logistiques, techniques ou organisationnels qui influencent la performance de la production agricole et de l’élevage. En privilégiant cette approche participative, le ministère montre une volonté claire de bâtir des solutions en concertation avec ceux qui agissent quotidiennement sur le terrain.
Ces échanges ont également permis de créer un climat de confiance, nécessaire pour instaurer un modèle de coopération durable. L’approche du Ministère repose sur la transparence, la coordination et la recherche conjointe de solutions adaptées. De nombreux agents ont pu exprimer librement leurs préoccupations, ce qui constitue une avancée importante pour favoriser une gouvernance plus efficace du secteur. Cette démarche démontre qu’un dialogue institutionnalisé peut renforcer la qualité du suivi et de l’encadrement, tout en apportant des réponses rapides aux difficultés rencontrées.
Le Ministre a rappelé que l’amélioration du secteur agricole et de l’élevage ne peut se faire que par une meilleure compréhension des réalités locales. Les échanges menés à Toliara illustrent l’importance d’une présence régulière des autorités nationales dans les régions, afin de garantir une mise en œuvre cohérente des politiques publiques. Cette visite constitue une étape significative dans la construction d’un partenariat solide entre l’administration centrale, les institutions régionales et les professionnels du secteur rural.
Un appel à un changement d’état d’esprit pour moderniser le secteur rural
L’un des messages essentiels délivrés par le Ministre a porté sur la nécessité de transformer profondément l’état d’esprit dans lequel évoluent les structures et les acteurs du monde rural. Selon lui, ce changement constitue la première étape indispensable pour atteindre les objectifs de développement fixés au niveau national. La modernisation du secteur agricole et de l’élevage ne repose pas uniquement sur des infrastructures, mais également sur une méthode de travail renouvelée, une plus grande rigueur et une meilleure organisation collective.
Le Ministre a souligné l’importance d’adopter une approche fondée sur l’efficacité, la discipline et la coordination. Cette vision vise à renforcer la cohérence des interventions, à optimiser l’utilisation des ressources disponibles et à améliorer la qualité des services rendus aux producteurs. En mettant l’accent sur une attitude proactive, il encourage les agents et les structures à se mobiliser autour d’une culture du résultat, où chaque action menée doit contribuer directement à l’amélioration des performances agricoles.
Ce changement d’état d’esprit est aussi une réponse aux défis rencontrés quotidiennement par les agriculteurs et les éleveurs. Les difficultés constatées sur le terrain imposent une réorganisation des priorités et un engagement accru pour soutenir les filières. La volonté du Ministre de promouvoir un mode de travail plus rigoureux montre l’importance accordée à la responsabilisation des acteurs du secteur. La réussite des politiques agricoles dépend aussi de la capacité des équipes à adopter des pratiques professionnelles adaptées aux besoins du terrain.
Le discours du Ministre appelle ainsi à une transformation collective visant à renforcer la qualité de la gouvernance rurale. La modernisation des comportements et des méthodes de travail constitue une condition essentielle pour améliorer durablement la productivité agricole et le bien-être des communautés locales. Cette dynamique, si elle est suivie et soutenue, pourrait devenir un modèle pour d’autres régions confrontées à des défis similaires.
La résolution des problèmes internes et la recherche de nouveaux partenariats
La visite du Ministre a permis de traiter une question particulièrement urgente : les problèmes d’employés impayés depuis plusieurs mois au sein de l’IFVM. Cet enjeu, qui affectait le fonctionnement de l’institution et la motivation de son personnel, a été résolu, confirmant la volonté du ministère d’apporter des réponses concrètes aux difficultés administratives. La régularisation de cette situation constitue une étape importante pour restaurer un climat de travail serein et garantir la continuité des activités.
Au-delà de cette résolution immédiate, la visite a ouvert des perspectives quant à la recherche de nouvelles pistes de coopération avec des partenaires financiers. Ces partenariats ont pour objectif de soutenir les filières agricoles et d’élevage, essentielles pour la subsistance de nombreuses familles dans la région. L’idée est de mobiliser davantage de ressources, de renforcer les capacités et d’apporter un appui durable aux acteurs locaux.
La coopération envisagée vise à accompagner les projets, à renforcer les infrastructures existantes et à soutenir les initiatives locales. Les partenaires financiers, en participant à cet effort, contribueront à consolider les bases d’un développement rural plus dynamique et résilient. La volonté du ministère d’explorer ces pistes témoigne d’une vision stratégique orientée vers le long terme.
Cette approche ouvre la voie à une collaboration renforcée entre l’État, les institutions locales et les bailleurs de fonds. En s’appuyant sur un modèle de coopération solide, le secteur agricole de la région Atsimo Andrefana pourrait bénéficier d’un appui indispensable pour améliorer ses performances et son organisation.
Une vision tournée vers l'augmentation des revenus et l'autosuffisance alimentaire
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage poursuit deux objectifs majeurs : augmenter les revenus des agriculteurs et des éleveurs, et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Ces deux ambitions sont étroitement liées, car l’amélioration du niveau de vie des familles rurales passe nécessairement par une meilleure productivité et une gestion efficace des ressources agricoles.
L’augmentation des revenus constitue un enjeu social majeur. Elle permettrait aux familles d’améliorer leur quotidien, de consolider leurs exploitations et d’investir davantage dans des pratiques agricoles plus efficaces. L’objectif est de créer un cercle vertueux où les producteurs, mieux accompagnés, peuvent augmenter leurs rendements et ainsi renforcer leur autonomie économique.
La quête de l’autosuffisance alimentaire représente un impératif national. La région Atsimo Andrefana, grâce à ses plaines rizicoles, joue un rôle central dans cette ambition. En soutenant les filières agricoles et en renforçant les mécanismes de production locale, le ministère espère réduire les dépendances extérieures et garantir une sécurité alimentaire durable. L’accent mis sur l’organisation, la rigueur et la coopération lors de la visite du Ministre s’inscrit directement dans cette logique.
Ces deux objectifs imposent une mobilisation collective et une planification rigoureuse. Les actions engagées à Toliara constituent une première étape vers la réalisation de cette vision globale. À travers ce modèle de coopération, l’ensemble des acteurs du secteur rural sont invités à participer à un effort commun pour renforcer les bases d’une agriculture plus performante et durable.