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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Conférence nationale sur l’Éducation et la Formation : l’État malgache affirme sa responsabilité et trace les axes d’une réforme ambitieuse

La Conférence nationale sur l’Éducation et la Formation s’est ouverte le 26 novembre 2025 au Centre de Conférences Internationales (CCI) d’Ivato, à l’initiative de la Coalition Nationale Malgache pour l’Éducation pour Tous (CONAMEPT). Réunissant les principaux responsables institutionnels concernés par le secteur, cette rencontre a été officiellement inaugurée par le Conseiller supérieur auprès de la Présidence chargé de la Réforme de la République de Madagascar, le Lieutenant-Colonel Gervais Andriamiarisoa. Aux côtés de ce dernier se tenaient la ministre de l’Éducation nationale, Mme Hanitriniaina Elisa Karena, la ministre déléguée auprès de la Présidence chargée de la Réforme, Mme Razafimanantsoa Lobo Hanitriniaina, et le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, M. Tsilefa Antonio.

Placée sous le thème « Une éducation innovante pour transformer Madagascar : réforme du système éducatif en cohérence avec les priorités du nouveau Plan Sectoriel de l’Éducation (PSE) 2026-2030 », la conférence se veut un espace d’échanges et de concertation sur l’ensemble du système éducatif malgache, de l’enseignement fondamental à l’enseignement supérieur. Dans son intervention d’ouverture, le Lieutenant-Colonel Gervais a insisté sur le rôle structurant de l’éducation pour le développement national et sur la responsabilité « pleine et entière » de l’État dans ce domaine. Cette première conférence nationale sur l’éducation sous le nouveau gouvernement marque ainsi un point de départ annoncé pour des réformes qui devront se poursuivre bien au-delà de cette journée.

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Une conférence nationale inaugurale sous le nouveau gouvernement

L’ouverture officielle de la Conférence nationale sur l’Éducation et la Formation au CCI Ivato, ce 26 novembre 2025, constitue un signal politique fort. Le fait que le Lieutenant-Colonel Gervais Andriamiarisoa, Conseiller supérieur auprès de la Présidence chargé de la Réforme de la République de Madagascar, ait présidé la cérémonie d’inauguration illustre la place centrale accordée par la Présidence à la transformation du système éducatif. L’événement, organisé par la CONAMEPT, réunit des acteurs gouvernementaux et des partenaires autour d’un même objectif : renforcer la qualité de l’éducation à Madagascar.

La présence conjointe des trois responsables ministériels directement liés au secteur — la ministre de l’Éducation nationale, le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, ainsi que la ministre déléguée auprès de la Présidence chargée de la Réforme — souligne l’ampleur du chantier. Elle révèle aussi la volonté d’une coordination politique étroite. Selon les précisions apportées par le Lieutenant-Colonel Gervais, ces trois ministères « représentent l’État dans cette conférence nationale », sous la conduite et la coordination du ministère délégué à la Réforme auprès de la Présidence.

Cette architecture de représentation illustre la structuration de l’action publique en matière d’éducation. La conférence dépasse le strict cadre d’un secteur administratif isolé : elle se situe à la croisée de politiques publiques relatives à l’enseignement général, à la formation professionnelle et technique, ainsi qu’aux réformes institutionnelles portées à l’échelle de l’État. Pour les autorités, cette première conférence nationale sur l’éducation n’est donc pas seulement un rendez-vous de diagnostic. Elle est présentée comme un moment fondateur, correspondant à l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement qui estime nécessaire de relancer, cadrer et accélérer les transformations du système éducatif.

Le Lieutenant-Colonel Gervais a tenu à exprimer sa gratitude envers les organisateurs et « l’ensemble des partenaires ». Cette reconnaissance s’inscrit dans une logique de travail collectif, au sein d’un domaine où l’État affirme sa responsabilité tout en revendiquant une coopération étroite avec les acteurs concernés. En rassemblant autorités publiques et partenaires, la conférence vise un cadre national de dialogue qui, pour le gouvernement, doit préparer les étapes suivantes. Autrement dit, le rendez-vous d’Ivato n’est pas un aboutissement : il inaugure un processus.

Le PSE 2026-2030 comme cadre de la réforme éducative

Le thème choisi place explicitement la conférence sous le signe du nouveau Plan Sectoriel de l’Éducation (PSE) 2026-2030. En définissant l’objectif d’« une éducation innovante pour transformer Madagascar », l’intitulé lie directement le travail entamé lors de cette rencontre aux priorités d’un plan à venir. La référence au PSE 2026-2030 inscrit la démarche dans un horizon pluriannuel et réaffirme la cohérence recherchée entre les discussions nationales et la planification institutionnelle.

En filigrane, le thème met l’accent sur deux notions : l’innovation et la transformation. L’innovation est présentée comme un levier nécessaire à la réforme du système éducatif, tandis que la transformation renvoie au projet politique plus large pour le pays. Il ne s’agit donc pas uniquement d’améliorer des performances scolaires isolées, mais de faire du système éducatif un moteur de changement national. Le Lieutenant-Colonel Gervais a rappelé que l’éducation « constitue le fondement du développement national », donnant à la conférence une dimension stratégique.

La « réforme du système éducatif en cohérence avec les priorités du PSE 2026-2030 » suppose une réflexion transversale sur l’ensemble de la chaîne éducative. Le système, tel qu’évoqué lors de l’ouverture, est « structuré depuis l’enseignement fondamental jusqu’à l’enseignement supérieur ». Cette mention signale que la conférence n’est pas restreinte à un niveau unique : elle couvre l’école de base, l’enseignement secondaire, la formation technique et professionnelle, ainsi que les études supérieures.

En s’appuyant sur un plan sectoriel à venir, la conférence place les participants devant une nécessité de convergence. L’enjeu est d’aligner les priorités de la réforme avec un document de référence qui guidera l’action publique sur plusieurs années. Les discussions d’Ivato doivent nourrir des orientations concrètes et que ces orientations devront être intégrées à une stratégie nationale. La conférence sert ainsi de point de rencontre entre la formulation de priorités politiques et l’organisation prochaine de l’action éducative.

Dans cette perspective, l’espace d’échanges et de concertation annoncé par les autorités prend un sens particulier. Il s’agit d’un lieu où les enjeux du système éducatif peuvent être interrogés à la lumière des objectifs du PSE. La réforme ne se limite pas à une simple déclaration d’intention : elle est présentée comme un processus qui doit être préparé, structuré et accompagné de décisions et d’actions successives. La conférence est donc un jalon de cette préparation.

L’éducation comme fondement du développement national

Le cœur du discours d’ouverture du Lieutenant-Colonel Gervais Andriamiarisoa est sans ambiguïté : l’éducation est le « fondement du développement national ». Cette affirmation donne à la conférence une portée qui dépasse la gestion courante du secteur. L’éducation est présentée comme un socle sur lequel s’appuie l’avenir économique, social et institutionnel du pays. Dans cette logique, organiser une conférence nationale dès l’installation du nouveau gouvernement répond à une nécessité politique : poser les bases d’une réforme considérée comme structurante pour Madagascar.

L’importance accordée à cette rencontre inaugurale est ainsi justifiée par la centralité de l’éducation dans le projet national. En soulignant ce rôle, le Lieutenant-Colonel Gervais place l’État face à une obligation de résultats. La conférence se définit alors comme un outil visant à « renforcer la qualité de l’éducation ». Ce renforcement, tel qu’il est évoqué, doit s’appuyer sur des discussions collectives et sur une approche globale du système éducatif.

Le choix du CCI Ivato comme lieu de l’événement et la participation de l’ensemble des ministères concernés confèrent à la journée un caractère solennel. Mais le discours se veut aussi mobilisateur. L’éducation est un domaine où les réformes sont annoncées comme indispensables non seulement pour répondre à des besoins immédiats, mais aussi pour soutenir la trajectoire de développement national.

En parlant d’« éducation innovante pour transformer Madagascar », les organisateurs et les autorités rappellent que la question éducative touche à la transformation du pays dans son ensemble. L’innovation éducative est donc envisagée comme une condition du changement national. L’objectif de la conférence est de créer un cadre qui permette de penser cette innovation, d’évaluer ses implications à chaque niveau d’enseignement et de préparer les actions à venir.

Le Lieutenant-Colonel Gervais insiste sur la dimension « première » de cette conférence dans le contexte du nouveau gouvernement. Cette précision n’est pas anodine : elle indique une rupture ou, du moins, un renouveau dans la manière de traiter les questions éducatives. En soulignant que l’éducation est un fondement, les autorités érigent le secteur en priorité nationale, appelant à une mobilisation des acteurs et à une coordination à long terme.

Enfin, parce que l’éducation est définie comme un pilier de développement, la qualité éducative devient un objectif central. La conférence, conçue comme un « espace d’échanges et de concertation », doit alimenter une dynamique où l’amélioration du système éducatif est liée à l’avenir de la nation. La qualité apparaît alors comme un enjeu transversal, au cœur des discussions engagées à Ivato.

Une responsabilité réaffirmée de l’État et des actions prioritaires

Le discours d’ouverture a également été marqué par un rappel explicite du rôle de l’État. Le Lieutenant-Colonel Gervais a déclaré que la responsabilité de l’État dans le domaine de l’éducation est « pleine et entière ». Cette formule souligne une conception où la puissance publique assume la mission principale de structuration, de soutien et de pilotage du système éducatif.

Cette responsabilité s’accompagne d’actions prioritaires énoncées de manière claire. L’État doit d’abord « inciter les parents à scolariser leurs enfants ». Cette incitation vise à renforcer la scolarisation et à consolider l’accès à l’éducation dès le plus jeune âge. La mention de cette priorité montre que la question éducative ne se limite pas à l’école elle-même : elle implique aussi l’environnement familial et social. Favoriser la scolarisation suppose un effort de sensibilisation et d’accompagnement des familles dans leur décision d’envoyer les enfants à l’école.

Deuxième priorité citée : « soutenir les enseignants dans leurs missions ». L’accent est mis sur le rôle des enseignants comme acteurs essentiels de la qualité éducative. L’État, en affirmant sa responsabilité, s’engage à accompagner ces professionnels. Ce soutien est présenté comme un élément indispensable à toute réforme. Sans enseignants soutenus dans leurs missions, le renforcement de la qualité éducative ne peut être atteint.

Troisième axe : « améliorer les infrastructures ». Dans un système éducatif structuré de l’enseignement fondamental à l’enseignement supérieur, l’infrastructure constitue un pilier matériel de l’apprentissage. Le rappel de cette priorité indique que la réforme envisagée ne peut être seulement curriculaire ou institutionnelle : elle suppose aussi un effort sur les conditions physiques et matérielles de l’enseignement. L’amélioration de ces infrastructures relève directement de la capacité de l’État à investir et planifier.

Enfin, le Lieutenant-Colonel Gervais a souligné la nécessité d’une « coopération étroite avec les partenaires techniques et financiers ». Cette phrase complète le tableau des responsabilités étatiques. L’État se présente comme pilote principal, mais il reconnaît que la réussite des réformes requiert un dialogue et un appui technique et financier. Dans ce cadre, la gratitude exprimée envers les partenaires prend tout son sens : la réforme éducative, pensée dans un horizon PSE 2026-2030, doit se construire avec des collaborations.

L’ensemble de ces priorités dessine une action publique à plusieurs niveaux : la mobilisation des familles, le soutien aux enseignants, l’amélioration des conditions matérielles d’enseignement et la coopération institutionnelle. La conférence devient le lieu où ces axes peuvent être discutés, consolidés et intégrés à une stratégie nationale.

Le rappel de la responsabilité étatique se double d’une clarification de représentation : les trois ministères en charge de l’éducation représentent l’État à la conférence, sous coordination du ministère délégué à la Réforme. Ce dispositif montre une volonté d’unité politique dans la conduite de la réforme et une organisation centralisée, sans pour autant exclure un travail commun avec les partenaires associés.

Valoriser l’identité malgache sans « malgachisation »

L’un des passages marquants de l’intervention du Lieutenant-Colonel Gervais concerne la question linguistique et identitaire. Il a tenu à préciser que l’objectif du processus engagé n’est pas la « malgachisation ». Cette clarification vise à écarter toute interprétation qui verrait dans la réforme éducative une volonté de transformer le système en excluant ou en diminuant la place des langues étrangères.

Au contraire, la perspective avancée est celle de la « valorisation de l’identité malgache », notamment « au niveau des valeurs, de l’état d’esprit et de la langue ». L’identité malgache est présentée comme un élément central de la construction éducative nationale. Il ne s’agit pas d’opposer les langues ou de hiérarchiser les cultures de façon restrictive, mais d’affirmer l’importance de la langue malgache comme pilier du pays.

Le Lieutenant-Colonel Gervais a insisté sur le fait que « les langues étrangères ne sont pas dévalorisées ». Cette phrase est essentielle : elle affirme la compatibilité entre une valorisation de la langue nationale et le maintien de l’ouverture internationale. Dans le discours, le respect des langues étrangères coexiste avec la nécessité de maîtriser et de respecter la langue officielle du pays. La langue malgache, dans cette vision, est une composante fondamentale de l’éducation, non parce qu’elle exclut d’autres langues, mais parce qu’elle ancre l’enseignement dans une identité et une culture nationales.

La notion de valorisation identitaire renvoie également, au-delà de la langue, à un ensemble de valeurs et d’états d’esprit. Le discours associe la réforme éducative à une dimension culturelle et morale. Sans détailler ces valeurs, l’intervention souligne que l’éducation doit participer à transmettre et renforcer ce qui fonde l’identité malgache. La conférence nationale devient alors aussi un lieu de réflexion sur les finalités éducatives, sur le rôle de l’école dans la construction de citoyens liés à leur culture et à leur langue.

En rejetant explicitement l’idée de « malgachisation », l’intervention propose une voie qui conjugue identité nationale et ouverture. La maîtrise de la langue malgache est présentée comme un pilier, mais non comme un outil de fermeture. Ce positionnement s’inscrit dans la volonté de réforme innovante et de transformation nationale : il s’agit de bâtir un système qui affirme ses racines, tout en restant en cohérence avec les besoins et les réalités du pays.

Dans le contexte de la conférence, ce message identitaire prend une place stratégique. La réforme de l’éducation ne peut être seulement technique : elle touche à la manière dont un pays se définit, se projette et transmet son héritage. L’éducation est ainsi pensée comme un moyen de renforcer la cohésion nationale et la conscience identitaire, sans nier l’importance des langues étrangères et des échanges.

Une journée de lancement, des réformes annoncées sur le long terme

Le Lieutenant-Colonel Gervais a conclu son intervention par un rappel de perspective : « cette journée n’est qu’un début ». Cette phrase souligne clairement que la conférence nationale du 26 novembre 2025 constitue un lancement, non une conclusion. Les autorités anticipent « de nombreuses étapes et actions » restantes pour accompagner les réformes, non seulement dans le secteur éducatif, mais aussi dans « les autres administrations publiques ».

Cette projection élargit encore la portée de la conférence. Les réformes éducatives sont placées dans un cadre plus vaste de transformation administrative. L’éducation apparaît comme un secteur prioritaire d’un effort global de réforme de l’État. Cette mise en perspective rappelle que le chantier éducatif ne se mènera pas isolément : il s’inscrit dans un mouvement concerté, destiné à moderniser les institutions.

En assumant cette dimension d’étapes successives, le discours officiel met en avant la nécessité d’un suivi. La conférence est un moment d’échanges et de concertation ; elle devra être prolongée par des décisions, des actions et des mesures concrètes. L’État, ayant réaffirmé sa responsabilité pleine et entière, se place face à l’obligation d’assurer la continuité du processus.

La notion de début porte aussi une signification politique. Cette première conférence nationale sur l’Éducation sous le nouveau gouvernement témoigne d’une volonté de gouverner par la planification et par le dialogue national. Les autorités veulent que les discussions de la journée alimentent un programme de réformes long et structuré. En évoquant la continuité au-delà du secteur éducatif, le Lieutenant-Colonel Gervais indique que le nouveau gouvernement envisage la réforme éducative comme un pilier d’un projet plus large de modernisation.

L’objectif final, tel qu’il ressort de l’ensemble des propos, est de renforcer la qualité éducative à chaque niveau du système. Le cadre du PSE 2026-2030 sert de référence future ; les priorités étatiques sont déjà posées ; la valorisation de l’identité malgache est affirmée sans exclusion des langues étrangères. Reste à traduire ces principes en réformes effectives. C’est précisément le sens du message final : la conférence est un point de départ, et la suite dépendra d’une succession d’actions dans la durée.

Au terme de cette journée inaugurale, l’État malgache a donc posé les jalons d’une réforme éducative déclarée ambitieuse et structurante. L’éducation est élevée au rang de fondement du développement national, justifiant un engagement institutionnel fort et une coordination ministérielle étroite. La conférence au CCI Ivato ouvre un cycle de concertation nationale appelé à se prolonger, avec l’objectif de faire du système éducatif un moteur de transformation pour Madagascar, en cohérence avec les priorités du Plan Sectoriel de l’Éducation 2026-2030, et dans le respect d’une identité nationale valorisée.

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