L'ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait envisagé une continuité politique dans l'ombre, voit désormais son destin politique prendre un autre cours. Son règne, de 2009 à 2019, a été marqué par une relation de longue date avec l'actuel président, espérant reproduire la transition de pouvoir respectée entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev. Cependant, son successeur a opté pour une distance prudente, accentuée par la chute judiciaire d'Aziz.
Le jugement prononcé à la rencontre de Mohamed Ould Abdel Aziz résonne comme une sentence inéluctable. Condamné le lundi 4 décembre à Nouakchott, il écope de cinq années d'emprisonnement pour des accusations d'« enrichissement illicite » et de « blanchiment ». La cour a également ordonné la confiscation de ses biens et décrété son inéligibilité. Bien que cette peine soit considérable, elle différencie des réquisitions du parquet qui réclamaient une peine de vingt ans d'emprisonnement.
Ce procès, d'une durée exceptionnelle de plus de dix mois, a été marqué par la présence de dix autres personnalités issues des milieux politiques et économiques, toutes inculpées pour des accusations d'« abus de fonctions » et de « trafic d'influence » . Parmi elles, deux anciens premiers ministres et d'anciens ministres ont été innocentés par la cour. Quant aux condamnations prononcées, la plus sévère est de deux ans avec sursis et six mois ferme pour certains coaccusés. À noter que toutes les peines de prison ferme ont été couvertes par la détention provisoire, à l'exception de Mohamed Ould Abdel Aziz, demeurant le seul à rester en détention après dix-huit mois d'incarcération.
Dans la faute de ce jugement, les avocats de l'ex-président Aziz ont annoncé leur intention de faire appel, tentant ainsi de contester cette décision judiciaire.
Cette condamnation marque un tournant significatif dans l'histoire politique de la Mauritanie, mettant fin aux ambitions de Mohamed Ould Abdel Aziz de rester un acteur influent dans les arcanes du pouvoir, malgré son départ officiel de la présidence. Les répercussions de ce verdict sur l'équilibre politique et social du pays restent à observer, alors que la nation s'engage dans une période post-judiciaire tendue et incertaine.
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