L'entrée des groupes financiers dans le domaine de la santé découle en partie des lacunes de l'État dans la prise en charge des besoins médicaux, explique l'économiste Nicolas Da Silva. Avec un nombre insuffisant de médecins et des déserts médicaux persistants, les investisseurs privés prennent l'initiative de combler ce vide en réorganisant l'offre de soins et en investissant massivement. Cette tendance s'observe dans divers domaines médicaux, de la biologie à la radiologie, en passant par les soins de premier recours.
Sur le plan juridique, les autorités ont même facilité l'intervention du secteur privé et l'entrée de capitaux dans les structures médicales. Bien que certaines voix s'élèvent contre cette évolution, de nombreux médecins y trouvent leur compte, appréciant notamment la délégation des tâches administratives aux groupes privés, ce qui leur permet de se concentrer sur leur pratique médicale.
Néanmoins, cette tendance présente des risques, souligne Da Silva. Elle pourrait accentuer les inégalités en favorisant les zones rentables au détriment des zones moins attractives sur le plan financier, ainsi que les pathologies et publics moins rentables. Dans un système où la rémunération des soins dépend largement de financements publics limités, il est crucial de veiller à ce que la recherche de profits ne se fasse pas au détriment des patients et des professionnels de la santé.
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