Le Washington Post a publié une enquête terrifiante sur les massacres commis fin octobre 2022 par des soldats érythréens au Tigré, en Éthiopie, pendant que l'accord de paix était en négociation.
Le Washington Post a publié des dizaines de témoignages de proches et de survivants, corroborés par des photos satellites, montrant des véhicules militaires et des habitations détruites aux dates et sur les lieux correspondant aux récits. Ces témoignages font état d'une unité de l'armée érythréenne qui a semé la mort dans le village agricole de Mariam Shewito, entre Adoua et Aksoum, pendant trois jours, en tuant 140 personnes, assassinées entre leurs murs ou exécutées dans le maquis, les mains liées dans le dos. Les Érythréens ont commencé leur massacre le 25 octobre, tuant un vieil homme de 92 ans, son fils, ses deux filles, un gendre, sa belle-fille portant son fils de 10 ans et une adolescente, devant des enfants terrifiés laissés seuls avec les cadavres de leurs familles.
Le massacre a également touché d'autres villages, comme en attestent des listes de victimes partagées par leurs proches et recoupées par les enquêteurs, tuant plus de 300 personnes au total dans le secteur, avant que les Érythréens ne se retirent le 1er novembre. Les survivants ont alors enterré les corps des victimes là où ils le pouvaient. Plus de 60 organisations de défense des droits de l'Homme ont appelé les États membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à résister aux efforts du gouvernement éthiopien pour mettre fin prématurément au mandat de la Commission internationale d'experts enquêtant sur le pays, parmi lesquelles Human Rights Watch, Amnesty International et de nombreuses organisations africaines.