Kaja Kallas, née le 18 juin 1977 à Tallinn, en Estonie, est une avocate et femme d'État estonienne, membre du Parti de la réforme d'Estonie (ERE), dont elle est la présidente depuis le 14 avril 2018. Elle occupe actuellement le poste de Première ministre d'Estonie depuis le 26 janvier 2021.
Kaja Kallas est la fille de Siim Kallas, ancien Premier ministre d'Estonie et commissaire européen. En 2022, elle révèle l'histoire tragique de sa famille, notamment la déportation de sa mère, de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère en Sibérie lors des déportations soviétiques de 1940. Cette période sombre de l'histoire estonienne a profondément marqué sa famille, notamment en raison de l'engagement politique de son arrière-grand-père, Eduard Alver, dans la fondation de la République d'Estonie. En 2002, Kaja Kallas épouse Taavi Veskimägi, homme d'affaires et personnalité politique estonienne. Le couple a un fils mais divorce en 2014. En 2018, elle se remarie avec Arvo Hallik, banquier et investisseur, qui a deux enfants d'une union précédente.
Kaja Kallas obtient son diplôme d'enseignement secondaire à Tallinn en 1995, puis poursuit ses études de droit à l'université de Tartu jusqu'en 1999, où elle obtient un Bachelor of Arts (BA). Durant sa formation, elle étudie également le droit européen en France et en Finlande. Elle rejoint ensuite le barreau d'Estonie en 1999 et devient membre du conseil de surveillance de plusieurs sociétés estoniennes à partir de 2003. En 2007, elle entreprend des études en économie à l'école de commerce estonienne, où elle obtient un Executive Master of Business Administration (EMBA) en 2010, renforçant ainsi ses compétences dans le domaine économique.
Kaja Kallas entame sa carrière politique en adhérant au Parti de la réforme d'Estonie en 2010, le parti fondé par son père. Elle est élue députée au Riigikogu (le parlement estonien) en 2011 et prend la tête de la commission des Affaires économiques en 2014. La même année, elle est élue députée européenne, siégeant au sein de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE). Son travail sur les réformes du marché numérique unique européen lui vaut une reconnaissance internationale. En 2018, Kaja Kallas est élue présidente du Parti de la réforme d'Estonie, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste.
En 2019, après les élections législatives où son parti arrive en tête, Kaja Kallas tente sans succès de former un gouvernement. Elle y parvient finalement en janvier 2021, en coalition avec le Parti du centre d'Estonie. Elle devient ainsi la première femme Première ministre d'Estonie. Depuis son accession au pouvoir, Kallas a fait preuve d'une politique ferme, soutenant notamment les sanctions contre la Russie et apportant un soutien actif à l'Ukraine dans le contexte de l'invasion russe. Son leadership déterminé lui a valu le surnom de "nouvelle dame de fer de l'Europe". En 2023, son parti remporte à nouveau les élections législatives, renforçant ainsi sa position politique. Elle forme alors un nouveau gouvernement de coalition avec le Parti de la réforme d'Estonie, Eesti 200 et les sociaux-démocrates.
Malgré son succès politique, Kaja Kallas a également été confrontée à des controverses, notamment en 2023 suite à des révélations sur les activités commerciales de son mari en Russie après l'invasion de l'Ukraine. Malgré les critiques, elle maintient sa position de Première ministre, soutenue par sa majorité parlementaire. Le 13 février 2024, le gouvernement russe annonce avoir mis Kaja Kallas sur une liste de personnes recherchées pour la destruction de monuments en hommage aux soldats soviétiques, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa carrière politique mouvementée.
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