Le Bénin, un pays ouest-africain, a vu plusieurs leaders émerger au cours des années, mais peu ont laissé une empreinte aussi profonde que Thomas Boni Yayi. Né le 1er juillet 1952 à Tchaourou, Yayi a traversé les sphères académiques, financières et politiques, laissant derrière lui un héritage indélébile.
Origines et éducation
Issu d'une famille musulmane à Tchaourou, Yayi appartient à trois des grandes ethnies du Bénin: Nagot par son père, et Peul et Bariba par sa mère. Ses premiers pas académiques l'ont conduit à l'Université d'Abomey-Calavi où il décroche une maîtrise en sciences économiques en 1976. Désireux d’approfondir ses connaissances, Yayi poursuit ses études à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, puis à l’Université d'Orléans et à l’Université Paris-Dauphine où il obtient deux doctorats en sciences économiques.
Ascension professionnelle
Sa carrière débute à la Banque commerciale du Bénin en 1975. Mais c'est à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest que Yayi fait ses marques, occupant plusieurs postes clés jusqu'à sa nomination comme conseiller technique du président de la République aux affaires monétaires et bancaires en 1992. En 1994, un nouveau défi l'attend : la présidence de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), qu’il modernisera en attirant de nouveaux investisseurs mondiaux, renforçant ainsi les projets de développement dans les États membres.
Un leader politique né
En 2006, Yayi, alors inconnu du grand public, se présente comme candidat indépendant à l'élection présidentielle béninoise, portant le slogan « Ça peut changer ! Ça va changer ! Ça doit changer ! ». Contre toute attente, il l'emporte face à son rival Adrien Houngbédji. Sa présidence est marquée par plusieurs réformes majeures, telles que les microcrédits pour les femmes, la gratuité de la césarienne et de la scolarité pour les filles, et la mise en œuvre de l'assurance maladie universelle.
Cependant, son mandat n'est pas sans défis. Les inégalités croissantes et les perceptions de corruption érodent une partie de sa popularité. Sur la scène internationale, Yayi joue un rôle crucial dans la résolution de crises en Afrique, notamment lors de la crise malienne en 2012, et en tant que président de diverses organisations africaines.
Spiritualité et vie après la présidence
Profondément religieux, Yayi embrasse la foi chrétienne en 2012 et devient pasteur des Assemblées de Dieu à Cotonou. Cette transition spirituelle ajoute une autre dimension à cet homme déjà multifacette.
Après avoir quitté la présidence en 2016, Yayi ne se retire pas de la vie publique. Il est sollicité par des organisations internationales, notamment l’UNESCO, la CEDEAO et l’Union africaine pour sa riche expérience. Cependant, des tensions avec son successeur Patrice Talon le conduisent à quitter le Bénin en 2019.
En 2020, il prend la tête du parti Les Démocrates, renforçant son engagement continu envers le Bénin et ses citoyens.
Thomas Boni Yayi n'est pas juste un politicien ; il est un éducateur, un financier, un leader spirituel et, avant tout, un Béninois dévoué. De ses humbles débuts à Tchaourou à la présidence du Bénin et au-delà, Yayi continue d'inspirer et de servir son pays de diverses manières. Sa vie et son œuvre sont un témoignage de dévouement, de persévérance et de leadership éclairé.