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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Électricité à Antananarivo : la centrale d’Andekaleka à plein régime, le délestage suspendu, l’État alerte sur des sabotages

Samedi 22 novembre 2025, la Télévision Malagasy (TVM) a diffusé les explications du Ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, M. Ralitera Ny Ando Jurice, au sujet des perturbations de l’approvisionnement en électricité dans la capitale. Le membre du gouvernement a présenté un état des lieux centré sur la montée en puissance de la centrale hydroélectrique d’Andekaleka, la suspension du délestage depuis le 18 novembre et les conséquences immédiates sur la production nationale. Dans le même temps, il a signalé des incidents graves observés sur le réseau de distribution de la JIRAMA, allant jusqu’à la chute de 17 poteaux électriques en cinq jours, avec des dommages qualifiés de suspects dans des sous-stations majeures. Le Ministre affirme que la production est désormais suffisante pour couvrir les besoins d’Antananarivo et de ses environs, et que les coupures récentes seraient liées à des actes délibérés de sabotage. Le gouvernement, dit-il, assume ses responsabilités et appelle la population à la vigilance et à la collaboration avec les autorités.

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Andekaleka retrouve sa capacité maximale et stabilise la production

Au cœur des annonces formulées sur la TVM figure le retour à la pleine puissance de la centrale hydroélectrique d’Andekaleka. Le Ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures a déclaré que les quatre machines de la centrale fonctionnent désormais pleinement, permettant d’atteindre une puissance installée de 116 MW. L’information marque une rupture nette avec la période précédente, au cours de laquelle la centrale ne délivrait que 40 à 50 MW, voire 30 à 40 MW durant les épisodes les plus difficiles.

Le Ministre précise qu’au moment de son intervention, la production effective atteignait 109 MW, ce qui reste proche du maximum annoncé. Cette montée en charge, présentée comme un résultat concret de la collaboration entre le gouvernement et les techniciens de la JIRAMA depuis la prise de fonction récente du ministre, permet de repositionner Andekaleka comme la principale source d’alimentation de la capitale. L’augmentation est décrite comme suffisamment robuste pour que la production demeure stable et satisfaisante sur environ une semaine supplémentaire.

Ce changement de niveau de production est souligné comme un fait technique majeur : lorsqu’une centrale hydroélectrique peut mobiliser la totalité de ses machines, elle garantit une continuité de service plus forte que lorsqu’elle fonctionne en régime dégradé. En annonçant que « toute sa puissance » est fournie, le Ministre insiste sur la normalisation de l’outil de production. Le contraste avec les chiffres antérieurs sert à mesurer l’ampleur du redressement : une centrale qui délivrait jusque-là moins de la moitié de sa capacité retrouve sa place au sommet du parc de production.

Dans la communication officielle, cette progression n’est pas présentée comme un simple ajustement ponctuel, mais comme un retour à un fonctionnement « pleinement » opérationnel. Cela suggère que la centrale, pendant plusieurs semaines, n’avait pas accès à ses quatre machines dans un état permettant d’assurer le maximum de puissance. Désormais, selon le ministre, l’infrastructure joue de nouveau son rôle d’appui principal à la capitale.

Délestage suspendu depuis le 18 novembre : une production jugée suffisante

Autre point-clé de l’intervention : la suspension complète du délestage depuis le 18 novembre 2025. Le Ministre explique que le délestage est, par définition, la conséquence d’un manque de production électrique. Or, affirme-t-il, la production actuelle d’Andekaleka suffit largement pour alimenter Antananarivo et ses environs. À 116 MW, la centrale délivre un volume d’énergie estimé suffisant pour couvrir l’ensemble de la demande de la capitale, ce qui implique qu’il ne devrait plus y avoir de coupures causées par un « GAP », c’est-à-dire un déficit entre production et besoins.

Dans ce cadre, le Ministre insiste sur la fin du « délestage tournant ». Ce système, qui consiste à couper l’électricité à tour de rôle dans différents quartiers pour répartir le déficit de production, serait devenu inutile puisque la base de production est à nouveau forte. La mention précise d’une suspension « totale » renforce l’idée qu’il ne s’agit pas d’un simple allègement du dispositif mais bien d’un arrêt.

Le discours gouvernemental distingue ainsi clairement deux situations : d’un côté, les coupures liées à l’insuffisance de production, que la reprise d’Andekaleka permet selon lui de résorber ; de l’autre, les coupures issues d’incidents sur le réseau de distribution, qui sont traitées séparément. Le Ministre ajoute que, même si un GAP devait survenir malgré tout, celui-ci serait « très faible » et pourrait être compensé par des groupes électrogènes de soutien. La phrase vise à rassurer sur la marge de sécurité dont disposerait désormais le système : la production étant suffisante, les solutions de secours ne seraient mobilisées qu’à la marge.

Cet équilibre entre production et demande est présenté comme la condition concrète de la normalisation de l’approvisionnement. Le ministre demande ainsi à la population d’avoir confiance dans le fait que la production « couvre totalement les besoins en électricité ». L’idée est répétée dans l’intervention afin de dissiper les inquiétudes générées par les périodes récentes de délestage.

La mise en avant d’une date précise, le 18 novembre, sert à établir une référence temporelle claire. Depuis cette date, dit le Ministre, la capitale n’a plus connu de coupures dues au manque de production. Par conséquent, lorsqu’une zone subit une panne, l’explication doit être cherchée ailleurs que dans la seule capacité d’Andekaleka. Le gouvernement inscrit ainsi sa communication dans une logique de responsabilité : le problème de la production est traité et ne devrait plus peser sur le quotidien des habitants.

Arrêt des machines TAC : une économie de carburant et de dépenses

Grâce au retour en force de la centrale hydroélectrique, le ministre annonce l’arrêt de l’utilisation des machines TAC. Ces équipements, décrits comme « extrêmement gourmands en carburant », étaient jusque-là mobilisés pour compenser la faiblesse de production. Leur arrêt est présenté comme une conséquence directe et positive du niveau atteint par Andekaleka.

Le Ministre insiste sur l’impact financier de cette décision : le fait de ne plus faire tourner ces machines permet des « économies financières conséquentes ». Il rappelle par ailleurs que la production hydroélectrique à 116 MW constitue un avantage majeur car elle « réduit considérablement les dépenses excessives liées à l’achat de carburant pour les groupes électrogènes ». La comparaison est simple : une production hydroélectrique stable évite le recours intensif à des solutions thermiques coûteuses.

Dans son intervention, le ministre lie cette économie au redressement global de la JIRAMA. Depuis sa prise de fonction, dit-il, la société a pu remonter la production à 116 MW grâce à l’appui du gouvernement et au travail des techniciens. L’arrêt des TAC est donc intégré dans une dynamique plus large de maîtrise des coûts d’exploitation.

Le message est aussi politique : la fin du recours aux équipements fortement consommateurs de carburant est présentée comme une décision responsable et rationnelle. Dans un contexte où la capitale a subi un délestage prolongé, l’idée que le système puisse désormais fonctionner sans recourir à cette dépense est mise au service d’un discours de retour à la normalité.

Le Ministre ne détaille pas davantage les mécanismes internes de ces économies, mais la logique de son propos est explicite. Les machines TAC, utilisées quand la production est insuffisante, imposent à l’opérateur public l’achat de carburant pour produire de l’électricité. Quand la principale centrale hydroélectrique revient à sa pleine puissance, ce coût devient évitable. La décision de les arrêter apparaît alors comme une mesure d’assainissement économique.

À travers cette explication, le gouvernement met en avant un double bénéfice : d’une part, la continuité de service pour les habitants ; d’autre part, la baisse des dépenses. L’enjeu est de convaincre que le redressement de la production n’est pas seulement une affaire de confort quotidien, mais aussi un levier de bonne gestion et de réduction des charges. En somme, le ministre présente la hausse de production comme une condition d’efficacité à la fois technique et financière.

Des coupures malgré la production : incidents et sabotages sur le réseau de distribution

Alors que la production est annoncée comme suffisante, le Ministre avertit d’une série d’incidents « préoccupants » au sein du Centre de Distribution Électrique de la JIRAMA. Ces événements seraient à l’origine de coupures dans plusieurs zones de la capitale. Selon l’évaluation technique du ministère, 17 poteaux électriques se sont effondrés ou ont été endommagés en seulement cinq jours, un fait qualifié d’anormal et jamais enregistré auparavant à ce niveau.

Le Ministre cite plusieurs secteurs touchés : Ambanidia, Andohan’Imandroseza, Ambohipo, Ankatso, ainsi que d’autres zones alimentées par la ligne partant d’Ambohimanambola. Ces pannes ne sont donc pas présentées comme générales, mais comme des coupures localisées, directement liées à des dommages sur l’infrastructure de distribution.

Au-delà des poteaux, plusieurs équipements auraient subi des dégâts décrits comme suspects, notamment à la Sous-Station Tana Sud et à la Sous-Station Tana Nord. Le ministre insiste sur le caractère inédit de ces dommages, « jamais enregistrés auparavant », ce qui alimente la thèse de la destruction intentionnelle.

L’intervention sur la TVM établit ainsi une différence stricte entre la capacité de production et l’état du réseau. En d’autres termes, même si l’électricité est produite en quantité suffisante, elle ne parvient pas toujours aux foyers si les voies de distribution sont endommagées. Cette distinction est essentielle pour le gouvernement qui affirme que la responsabilité actuelle des coupures ne repose plus sur un déficit énergétique mais sur la fragilité – voire l’attaque – des infrastructures de transport et de distribution.

L’expression utilisée est forte : les poteaux seraient « volontairement sabotés ». Le ministre affirme que ces actes sont la source des coupures constatées. En reliant les incidents sur le terrain à une intention de nuire, il pose les bases d’une réponse sécuritaire et citoyenne. La description d’un nombre élevé de poteaux endommagés en peu de jours vise à illustrer l’ampleur et la rapidité des incidents.

Il s’agit aussi, pour l’État, de préserver le message principal : si l’électricité manque encore par endroits, ce n’est pas parce que la production est insuffisante. Le ministre reprend cette idée à plusieurs reprises pour installer une nouvelle lecture de la crise, où l’infrastructure de distribution devient le point critique. L’objectif est de cadrer le débat public autour de la sécurité du réseau plutôt que de la seule performance des centrales.

Enquêtes en cours et appel à la vigilance : le gouvernement assume et sollicite l’aide des citoyens

Face à ces incidents, les techniciens de la JIRAMA et du Ministère mènent des enquêtes sur de possibles actes de sabotage ou de destruction intentionnelle visant à perturber l’ordre public. Le ministre ne désigne pas de responsables précis mais souligne que la nature répétée et atypique des dégâts justifie l’ouverture d’investigations.

Dans ce contexte, le gouvernement affirme prendre ses responsabilités. La formule est explicitement rappelée : « le ministère et la JIRAMA assument pleinement leurs responsabilités », a déclaré le ministre lors de son intervention. Mais cette responsabilité institutionnelle est accompagnée d’une demande urgente à la population. Le ministre appelle les habitants à rester vigilants, à surveiller les infrastructures et les biens publics, et à alerter rapidement les autorités en cas d’événement suspect.

Cet appel repose sur un principe simple : les infrastructures électriques sont des biens publics essentiels, et leur dégradation a des conséquences directes sur la vie quotidienne. Le ministre invite donc les citoyens à devenir des relais d’alerte, en signalant immédiatement toute personne suspectée de saboter des poteaux électriques. Il s’agit d’une mobilisation collective destinée à empêcher la répétition des incidents.

L’intervention insiste sur l’idée que la continuité énergétique est un enjeu d’ordre public. Selon le ministre, les sabotages cherchent à « perturber l’ordre public » ; la réponse ne peut donc pas être seulement technique. En demandant la collaboration de la population, il met en avant une dimension de sécurité partagée, où les services publics et les habitants doivent agir ensemble pour protéger le réseau.

La communication gouvernementale cherche ainsi à conjuguer deux messages. D’abord, celui de la réussite technique : la production remonte à 116 MW, le délestage est suspendu. Ensuite, celui d’une menace persistante : le réseau de distribution est la cible de destructions intentionnelles, ce qui peut provoquer des coupures malgré la stabilité de la production. La vigilante citoyenne est alors présentée comme une condition supplémentaire pour stabiliser définitivement l’approvisionnement.

En clôturant son propos sur la TVM, le Ministre Ny Ando Jurice Ralitera place le signalement des actes suspects au rang d’urgence. Le gouvernement affirme avoir restauré la capacité de production et réduit les dépenses de carburant en arrêtant les machines TAC. Désormais, le défi se situe sur le terrain de la distribution et de la protection des infrastructures. Le discours officiel demande donc à la population de faire bloc pour que les efforts accomplis sur la production ne soient pas neutralisés par des actes de sabotage.

Au final, l’État affirme que l’électricité produite à Andekaleka permet d’alimenter pleinement Antananarivo et ses environs. Les coupures récentes ne seraient plus le signe d’un système énergétique à bout de souffle, mais la conséquence directe de destructions ciblées sur le réseau. Pour le gouvernement, la normalisation est engagée ; pour qu’elle soit durable, il faut que les infrastructures soient protégées et que toute atteinte au réseau soit rapidement signalée.

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