Né dans une Angola encore marquée par la période coloniale et devenu, des décennies plus tard, l’un des visages les plus identifiables de la gouvernance des ressources naturelles du pays, Diamantino Pedro Azevedo occupe une place singulière dans l’appareil d’État. Son profil se distingue d’abord par un parcours académique et technique poussé, puis par une installation durable au cœur d’un ministère qui concentre une part décisive des revenus nationaux : celui des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz. Dans un contexte mondial où les hydrocarbures restent stratégiques tout en étant contestés, où l’industrie minière est appelée à fournir des minerais « critiques » pour la transition énergétique, et où la transparence des revenus extractifs est devenue un enjeu diplomatique autant qu’interne, l’action d’un ministre de ce portefeuille dépasse largement les frontières.
Diamantino Pedro Azevedo est d’abord connu comme un responsable politique angolais, membre du gouvernement, régulièrement présent dans les grands rendez-vous du secteur. Mais il est aussi présenté, dans plusieurs biographies officielles ou institutionnelles, comme un ingénieur des mines de formation, docteur, passé par des établissements en Allemagne, et ayant mené une carrière liée à l’enseignement supérieur et à l’administration du secteur extractif. Au fil des années, ce mélange entre expertise technique, expérience administrative et responsabilité politique l’a placé au centre des politiques angolaises de réforme et de promotion des investissements dans les hydrocarbures et les mines.
Un profil d’ingénieur et d’universitaire : formation, compétences, et marqueurs biographiques
Les sources biographiques officielles angolaises décrivent Diamantino Pedro Azevedo comme né le 12 juillet 1963, originaire de la province du Cuanza Sul. Elles précisent également sa formation initiale et ses diplômes, avec un cursus centré sur l’ingénierie minière, principalement en Allemagne : licence en ingénierie des mines à l’Académie des mines de Freiberg, master dans le même domaine, puis doctorat en ingénierie minière à l’Université technique de Berlin. Plusieurs profils institutionnels mentionnent aussi des formations complémentaires, notamment en droit minier, en systèmes d’information géographique, en audit de systèmes de management de la qualité, ainsi que des programmes de management et des formations liées à l’évaluation et à la certification des ressources et réserves minérales.
Ce socle académique n’est pas un détail décoratif. Dans un pays dont l’économie est fortement structurée par l’exploitation d’hydrocarbures et de ressources minières, la maîtrise des cadres techniques (géologie, estimation de réserves, économie des projets extractifs) et des environnements réglementaires pèse dans la construction de politiques publiques crédibles face aux compagnies, aux bailleurs, aux partenaires internationaux et aux acteurs nationaux. Plusieurs biographies rappellent que Diamantino Pedro Azevedo a aussi enseigné, notamment à l’Université Agostinho Neto, sur des thématiques liées à l’économie minière et à l’évaluation économique de projets pétroliers.
Les éléments de biographie disponibles mettent également en avant une familiarité avec des environnements internationaux, liée à ses études, mais aussi à des formations professionnelles suivies à l’étranger. Dans la communication institutionnelle, cette dimension sert à établir une légitimité : celle d’un ministre capable de dialoguer avec les standards techniques mondiaux, dans des domaines où les controverses portent autant sur la gouvernance que sur la science des réserves, la sûreté industrielle, ou la performance économique.
Enfin, plusieurs profils publics le décrivent comme marié et père de deux enfants, et précisent qu’il parle notamment l’anglais et l’allemand. Ces détails, lorsqu’ils figurent dans des documents institutionnels, participent d’un portrait destiné à des audiences internationales, habituées à lire des fiches « speaker » pour des conférences (énergie, mines, transparence) et à associer un responsable à un style de leadership et à des réseaux de travail.
Une ascension au cœur de l’État : de l’expertise sectorielle au gouvernement
Diamantino Pedro Azevedo est généralement présenté comme une figure politique angolaise associée au pilotage du secteur extractif. Les sources institutionnelles situent sa nomination au gouvernement en 2017, dans le portefeuille en charge des ressources minérales et du pétrole, puis indiquent qu’il a été reconduit par la suite. Dans des fiches d’organisations internationales liées à la transparence extractive, il est précisé qu’il a été nommé ministre en 2017 et reconduit en 2022, conservant cette fonction.
Cette continuité est significative dans un secteur où les cycles d’investissement se comptent en décennies : exploration, développement, production, déclin, démantèlement. La stabilité ministérielle peut être perçue comme un signal envoyé aux investisseurs et aux partenaires, en particulier lorsque le pays affiche des objectifs de relance de l’exploration, de maintien de la production, ou d’ouverture de nouveaux appels d’offres. Elle peut aussi être un choix politique interne : conserver à ce poste un ministre qui porte, accompagne et défend des réformes structurelles.
Dans des documents publics, Diamantino Pedro Azevedo est également associé à des responsabilités liées à la gouvernance de la transparence. Il est notamment mentionné comme président du comité national de coordination de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE/EITI) en Angola, fonction indiquée depuis 2020 dans des présentations institutionnelles. Dans un pays où la gestion de la rente pétrolière a historiquement concentré l’attention, et où les exigences de redevabilité se sont accrues avec le temps, le fait que le ministre du secteur soit lié à ce pilotage institutionnel n’est pas neutre : cela relie la stratégie de communication internationale (transparence, standards) à l’architecture interne de gouvernance.
Cette place au centre du dispositif s’observe aussi dans les rendez-vous publics où il intervient : conférences pétrole et gaz, forums miniers, rencontres diplomatiques, événements de promotion des investissements. Plusieurs discours officiels publiés par des portails gouvernementaux et des documents de conférences donnent à voir un ministre qui assume une posture de « vitrine » : il parle au nom du pays, présente les priorités, et cherche à articuler les enjeux économiques, institutionnels et, de plus en plus, les arguments liés à la transition énergétique et à la diversification.
Réformes et institutions : réguler, attirer l’investissement, et réorganiser le secteur pétrolier
L’une des transformations institutionnelles majeures associées aux réformes du secteur pétrolier angolais, dans la période où Diamantino Pedro Azevedo est ministre, est la création de l’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocarburants (ANPG). Des analyses juridiques et des documents de référence décrivent la création de l’ANPG par un décret présidentiel du 6 février 2019, et précisent qu’elle a été conçue pour réguler, superviser et promouvoir les activités pétrolières et gazières, ainsi que pour jouer un rôle central dans l’organisation du secteur. D’autres sources expliquent qu’à la suite d’amendements législatifs en 2019, l’ANPG a pris le rôle de concessionnaire national, transféré de Sonangol, marquant une séparation plus nette entre l’État régulateur/concessionnaire et l’entreprise nationale en tant qu’opérateur.
Dans la lecture des observateurs, ce basculement répond à plusieurs enjeux : clarifier les responsabilités, rapprocher l’Angola de certains modèles internationaux, et renforcer la lisibilité institutionnelle pour les investisseurs. Il s’agit aussi d’un message politique : l’État entend mieux encadrer l’octroi des blocs, la supervision, et le respect des règles, tout en repositionnant Sonangol sur un rôle plus directement industriel. Une presse économique francophone a, dès 2018-2019, décrit ce mouvement comme un « vent de réformes » dans le secteur, évoquant notamment le transfert annoncé de la mission de concessionnaire.
Dans ce cadre, le ministre, même si la décision relève formellement d’actes présidentiels et de lois, joue un rôle central d’impulsion, de coordination et de représentation. Il doit articuler l’action du ministère avec les agences nouvellement renforcées, gérer les attentes de Sonangol, dialoguer avec les compagnies internationales, et expliquer publiquement les objectifs : relance de l’exploration, meilleure organisation des appels d’offres, et adaptation du cadre réglementaire à un marché mondial plus incertain.
Cette période correspond aussi à une phase où l’Angola cherche à stabiliser ou relancer sa production, tout en préparant des projets structurants : nouveaux développements offshore, politiques de contenu local, et initiatives visant à réduire certaines dépendances, notamment dans le raffinage. Le ministre est, dans plusieurs communications, associé à ces thèmes : « cadre attractif », « capacité locale », « modernisation », « transparence ». Dans les discours et articles de secteur, on retrouve fréquemment l’idée que la réforme est un argument d’investissement : rendre le pays « lisible » et « compétitif » dans un environnement où les capitaux sont disputés et où les projets sont arbitrés selon des critères de risques, de fiscalité et de stabilité politique.
Mines, diamants et diversification : une stratégie extractive au-delà du pétrole
Si le portefeuille ministériel inclut le pétrole et le gaz, il couvre aussi les ressources minérales au sens large. Dans plusieurs prises de parole relayées par des médias angolais, Diamantino Pedro Azevedo insiste sur la nécessité d’une exploitation minière « moderne » et « responsable », en soulignant l’idée que l’activité doit créer de la valeur sur place. Dans un pays souvent qualifié de dépendant aux recettes pétrolières, ces déclarations sont généralement interprétées comme un signal : diversifier l’économie extractive et, plus largement, préparer une économie moins « mono-dépendante ».
L’Angola dispose d’un secteur diamantifère important. Sur ce terrain, le ministre apparaît régulièrement associé à des événements où l’industrie discute de la valorisation des diamants naturels, de la concurrence des diamants produits en laboratoire, et des stratégies de promotion. Des sources institutionnelles et des documents publics relatent, par exemple, des interventions où il présente l’état et les perspectives de l’industrie diamantifère angolaise, et où il annonce l’intention du pays d’adhérer à des structures internationales liées à la promotion des diamants naturels, tout en mentionnant des projets de développement d’infrastructures de marché.
La dimension minière se lit aussi dans l’organisation de conférences dédiées, à l’image d’événements promus comme vitrines d’investissement. Des discours publiés par des portails officiels montrent un ministre qui met en avant l’ouverture du pays aux investissements miniers, la recherche d’opportunités à l’échelle globale, et la volonté de structurer l’attractivité du secteur. Cette communication s’inscrit dans une tendance plus large des États africains producteurs : chercher à capter davantage de valeur, à attirer des partenariats, et à s’insérer dans les chaînes d’approvisionnement liées à la transition énergétique, où les minerais stratégiques (selon les définitions internationales) font l’objet de nouvelles compétitions.
Sans surinterpréter au-delà des textes disponibles, on peut néanmoins constater que la présence de Diamantino Pedro Azevedo dans les forums liés à la transparence, à l’énergie et à l’investissement minier contribue à projeter une image : celle d’un gouvernement qui veut apparaître à la fois comme gestionnaire de la rente et comme architecte d’une diversification extractive. Dans les documents de l’ITIE, par exemple, il est fait mention d’efforts de transparence et de gouvernance dans le secteur extractif, dans un contexte où la crédibilité internationale est un levier d’attractivité financière.
Politique énergétique, raffinage et diplomatie économique : un ministre exposé à l’actualité des marchés
La fonction de Diamantino Pedro Azevedo le place au contact direct d’une actualité mouvante : marchés du pétrole, décisions d’investissement, infrastructures, et tensions sociales liées aux prix des carburants. L’exemple du raffinage est révélateur. En septembre 2025, une dépêche d’agence internationale rapporte que l’Angola prévoit de démarrer la production de carburants à la raffinerie de Cabinda d’ici la fin de l’année 2025, dans une stratégie visant à réduire la dépendance du pays aux importations de produits raffinés. Dans cette déclaration publique, le ministre confirme l’entrée du projet dans sa phase décisive et l’objectif de produire les premiers dérivés commerciaux à cette échéance, en présence notamment du président angolais lors d’une cérémonie.
Ce type d’annonce illustre la nature « politico-industrielle » du poste : un ministre du pétrole n’est pas seulement un régulateur, il devient l’un des porte-parole de projets d’infrastructure, souvent associés à des promesses économiques et sociales. Les carburants touchent la vie quotidienne, les subventions pèsent sur le budget, et les réformes des prix peuvent provoquer des tensions. Dans ce contexte, parler de raffineries, de production domestique, de réduction des importations, revient à parler d’une partie de la stabilité économique du pays.
L’autre dimension est la diplomatie économique. Le ministre intervient dans des conférences internationales, échange avec des entreprises, et participe à des événements où l’Angola cherche à défendre sa place dans le secteur énergétique, y compris dans un monde où la transition énergétique reconfigure les priorités. Plusieurs publications sectorielles mentionnent ses prises de parole sur la nécessité d’une transition « juste », sur le maintien des investissements, ou sur la place de l’Afrique dans les débats énergétiques mondiaux.
Enfin, la reconnaissance symbolique, qu’elle soit institutionnelle ou issue d’organisations sectorielles, participe à la construction d’un profil public. Certaines publications rapportent des distinctions attribuées au ministre dans le cadre d’événements liés à l’énergie ou à des prix sectoriels. Ces éléments relèvent souvent de la communication, mais ils témoignent aussi de la visibilité d’un responsable placé à un poste stratégique, au croisement de l’économie, de la politique et des relations internationales.
Au total, Diamantino Pedro Azevedo apparaît comme un ministre dont la notoriété est d’abord liée à son portefeuille : l’interface entre l’État angolais et les industries extractives, entre les ambitions de réforme et les contraintes des marchés, entre les promesses de diversification minière et les réalités d’une économie longtemps dominée par les hydrocarbures. Son parcours d’ingénieur et d’universitaire, largement mis en avant dans les biographies officielles, sert de fil conducteur : une expertise technique devenue instrument de gouvernement, dans un secteur où la crédibilité se mesure autant en chiffres de production qu’en institutions capables de durer.



