Qui est Nassima Arhab, la femme politique ?

Le nom de Nassima Arhab s’est imposé dans l’actualité algérienne à la faveur d’un remaniement gouvernemental intervenu à la mi-septembre 2025. Jusqu’alors davantage identifiée comme haute fonctionnaire au cœur des politiques publiques liées à l’économie de la connaissance et à l’écosystème des start-up, elle a franchi un cap en entrant au gouvernement, où elle occupe le portefeuille de la Formation professionnelle et de l’Enseignement.

La question de savoir “qui est Nassima Arhab” revient d’autant plus souvent que son profil tranche avec celui de certaines figures issues des appareils partisans traditionnels : les éléments publics disponibles mettent surtout en avant une trajectoire administrative, puis une visibilité continentale via la Conférence africaine des start-up, avant l’accès à une responsabilité ministérielle. Son arrivée dans un ministère directement connecté aux enjeux d’emploi, de jeunesse et d’adaptation des compétences intervient dans un contexte où la formation professionnelle est présentée, par les autorités, comme un levier de transformation économique.

D’une trajectoire de haute fonctionnaire à l’orbite politique

Les sources accessibles décrivent Nassima Arhab comme une haute fonctionnaire et une femme politique algérienne, devenue ministre de la Formation professionnelle et de l’Enseignement à partir de septembre 2025.

Avant cette nomination, son parcours public est surtout rattaché au ministère en charge de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. Elle y a occupé des fonctions de pilotage et d’organisation : directrice des incubateurs, puis secrétaire générale du même département, selon les éléments rapportés par plusieurs sources.

Ces intitulés, en apparence techniques, sont en réalité centraux dans la manière dont l’État structure un écosystème d’innovation : le rôle d’une direction des incubateurs consiste généralement à coordonner des dispositifs d’accompagnement, à travailler avec des structures d’accueil (incubateurs, accélérateurs, centres de développement de l’entrepreneuriat) et à articuler l’action publique avec le secteur privé, les universités ou les agences de soutien. Les informations disponibles ne détaillent pas l’intégralité des missions menées par Nassima Arhab dans ces fonctions, mais elles indiquent clairement son ancrage dans un champ où se rencontrent politiques publiques, entrepreneuriat et innovation.

Ce point est important pour comprendre sa lecture des enjeux de formation. Lorsqu’une responsable issue de l’économie de la connaissance rejoint un ministère de la formation professionnelle, le signal politique est souvent double : d’une part, mettre l’accent sur l’adéquation entre compétences et besoins du marché du travail ; d’autre part, rapprocher les parcours de formation de la logique de projets, de l’initiative économique et, plus largement, des transformations numériques. Dans le cas de Nassima Arhab, cette cohérence apparaît explicitement dans les présentations qui accompagnent sa nomination, lesquelles insistent sur “l’économie de la connaissance” et “l’innovation” comme socle de son expérience.

Sa bascule vers un rôle gouvernemental ne signifie pas nécessairement une entrée tardive dans la sphère politique : en Algérie comme ailleurs, l’exercice de postes de haut niveau dans l’administration, notamment à la tête d’une secrétairerie générale ministérielle, place déjà une responsable au cœur de l’appareil décisionnel. Mais la nomination au rang de ministre, elle, donne une exposition nationale directe, une capacité d’arbitrage accrue et une responsabilité publique plus nette, notamment devant les institutions et l’opinion.

Autre élément à noter : la formulation de la question “l’homme politique” ne correspond pas à la manière dont Nassima Arhab est désignée par les sources consultées, qui parlent d’une femme politique. Cette précision n’est pas secondaire : elle s’inscrit dans une actualité où la place des femmes au sein de l’exécutif est commentée, certains articles soulignant la présence de plusieurs femmes à des portefeuilles ministériels dans l’équipe gouvernementale de 2025.

La Conférence africaine des start-up, vitrine continentale et enjeu de diplomatie économique

La notoriété de Nassima Arhab ne s’est pas construite uniquement dans les couloirs de l’administration. Un jalon régulièrement cité est son élection, en décembre 2023, au poste de secrétaire générale de la Conférence africaine des start-up, à l’issue d’une session tenue à Alger du 5 au 7 décembre.

Selon les informations publiées à l’époque, l’annonce est attribuée au ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, qui indique que Nassima Arhab, alors secrétaire générale de ce ministère, a été “plébiscitée” par la majorité des membres du secrétariat permanent. La session est présentée comme s’étant déroulée en présence de représentants de 32 pays africains, ce qui donne la mesure diplomatique et panafricaine de l’événement.

Le cadre évoqué n’est pas celui d’un simple forum ponctuel. Les textes disponibles décrivent un secrétariat permanent chargé de mettre en œuvre des recommandations et d’animer des commissions thématiques. Parmi les chantiers mentionnés figurent la création d’incubateurs “Soft Landing”, le suivi de la création d’un “Fonds des fonds africains des start-up”, ainsi que des politiques visant à maintenir les start-up et les talents sur le continent et à faciliter leur mobilité régionale.

Ce type de dispositif, lorsqu’il est porté par des institutions publiques, relève autant de l’innovation que de la diplomatie économique : il s’agit d’attirer des projets, de structurer des financements, de créer des passerelles entre pays, et de positionner une capitale comme hub de discussions et de coordination. Le fait que l’élection de Nassima Arhab soit associée à Alger, et que la session débouche sur une “Déclaration ministérielle d’Alger pour le développement des start-up”, renforce cette lecture.

Dans le récit public qui accompagne cette séquence, Nassima Arhab est présentée comme une responsable disposant d’une expertise dans le domaine, ce qui justifie sa désignation. Les articles disponibles emploient un vocabulaire valorisant (vision, engagement, dynamisme), mais l’information vérifiable demeure la suivante : elle a été élue à une fonction de secrétariat général au sein de cette Conférence africaine, dans un cadre présenté comme continental et structuré.

Cet épisode de 2023 éclaire aussi la suite : lorsqu’en 2025 elle se voit confier un ministère qui touche à la formation et à l’employabilité, elle arrive avec un carnet de sujets déjà positionnés à l’échelle régionale. La formation professionnelle n’est pas seulement un enjeu interne : la circulation des compétences, la reconnaissance des parcours, la mobilité des stagiaires, et les partenariats entre institutions peuvent s’inscrire dans des dynamiques interafricaines. Sans prêter à Nassima Arhab des intentions non documentées, on peut au moins constater que ses fonctions antérieures l’ont placée au croisement de ces thématiques.

Septembre 2025 : entrée au gouvernement Ghrieb et prise en main d’un portefeuille stratégique

La bascule la plus marquante se produit en septembre 2025. Le 14 septembre, la composition du gouvernement dirigé par le Premier ministre Sifi Ghrieb est rendue publique, dans le cadre d’un changement annoncé par la présidence. Dans la liste des ministres figure Nassima Arhab, nommée ministre de la Formation professionnelle et de l’Enseignement, en remplacement de Yacine El Mahdi Oualid.

La chronologie rapportée par les sources indique une nomination annoncée le 14 septembre, puis une prise de fonctions effective autour du 15 septembre 2025, date à partir de laquelle elle est donnée “en fonction”.

Le même mouvement gouvernemental repositionne Yacine Oualid à l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Ainsi, le changement n’est pas isolé : il s’inscrit dans un remaniement plus large où plusieurs portefeuilles sont réattribués et où des intitulés évoluent.

Dans la manière dont sa nomination est présentée, un accent est mis sur l’idée d’une nouvelle figure féminine au gouvernement, ainsi que sur un profil venant de l’économie de la connaissance, avec une expérience liée aux incubateurs et à la structuration de l’innovation.

Pourquoi le ministère de la Formation professionnelle et de l’Enseignement est-il stratégique ? Parce qu’il se situe à la frontière entre l’école et l’entreprise, entre l’orientation et l’emploi, entre les politiques sociales et les politiques industrielles. Il touche les jeunes en phase d’insertion, les adultes en reconversion, les territoires qui ont besoin de qualifications, et les entreprises qui cherchent de la main-d’œuvre formée. Dans ce cadre, chaque ministre hérite d’une équation difficile : rénover l’offre de formation, moderniser les méthodes, renforcer l’attractivité de filières parfois dévalorisées, et produire des résultats lisibles sur l’employabilité.

Les éléments disponibles ne permettent pas de reconstituer, à ce stade, les arbitrages internes ayant conduit au choix de Nassima Arhab. En revanche, ils dessinent la logique de la nomination : confier ce ministère à une responsable associée à l’innovation et à la modernisation, afin d’orienter la formation vers les compétences attendues par l’économie, notamment dans des secteurs plus technologiques et émergents.

Premières annonces et premières priorités : rentrée 2025, numérisation et nouvelles spécialités

Les semaines suivant la nomination donnent un premier aperçu de la manière dont Nassima Arhab entend inscrire son action dans le temps court. Le 5 octobre 2025, elle donne le coup d’envoi de la rentrée de la formation et de l’enseignement professionnels (session d’octobre 2025) depuis un centre de formation à Médéa.

À cette occasion, plusieurs chiffres et annonces sont rapportés. Il est notamment indiqué que plus de 555 352 stagiaires ont rejoint les structures de formation à travers le territoire, dont plus de 385 000 nouveaux entrants, dans un réseau annoncé comme comportant 1 100 structures.

La rentrée est aussi présentée comme marquée par l’introduction de plus de 32 nouvelles spécialités, dans des domaines cités explicitement : industrie électronique, intelligence artificielle, économie verte, énergies renouvelables. La présence de ces intitulés illustre un discours de modernisation, orienté vers des secteurs souvent associés aux priorités industrielles et à la transition énergétique.

Sur le plan social et administratif, la ministre annonce également une promotion “à titre exceptionnel” de plus de 15 000 employés du secteur. Les mêmes informations évoquent une promotion de 15 872 employés répondant aux conditions requises, présentée comme un encouragement aux efforts rendus.

Autre signal : un volet de coopération internationale et de solidarité est mentionné avec l’octroi de 550 bourses d’étude à des stagiaires issus de 43 pays africains et de deux pays arabes, avec l’objectif annoncé de porter ce nombre à 1 000 bourses d’ici la fin de l’année.

Enfin, l’un des axes les plus structurants évoqués lors de cette rentrée concerne la numérisation. Il est fait mention de l’adoption d’un système d’inscription “zéro papier” via une plateforme numérique, et du lancement d’un référent national de formation et d’enseignement professionnels, présenté comme un outil visant à unifier les programmes de formation, à les adapter aux besoins de l’économie nationale et à satisfaire le marché local de l’emploi.

Ces annonces composent une photographie politique : d’un côté, des chiffres d’ampleur (stagiaires, structures, nouvelles spécialités) qui cherchent à démontrer la capacité de déploiement ; de l’autre, des éléments de réforme (référent national, inscription dématérialisée) qui parlent aux enjeux d’efficacité administrative ; enfin, un angle “international” (bourses) cohérent avec un profil ayant déjà évolué dans un cadre panafricain.

Lors de cette visite à Médéa, il est aussi rapporté qu’elle a visité des ateliers ainsi que des stands de partenaires du secteur, dont des structures liées à la promotion de l’entrepreneuriat et au microcrédit (NASDA, ANGEM, centres de développement de l’entrepreneuriat). Ce détail renforce l’idée d’un continuum entre formation et initiative économique : former, mais aussi accompagner la création d’activité, soutenir des microprojets, faciliter l’insertion.

Le choix des mots rapportés dans ces prises de parole montre une construction politique classique : présenter la formation professionnelle non comme une voie par défaut, mais comme un pilier de l’économie productive. Cette rhétorique est explicitement attribuée à la ministre dans d’autres comptes rendus d’activité, où la formation professionnelle est décrite comme un “moteur” de l’Algérie productive.

Une figure à suivre : entre attentes sociales, modernisation et résultats mesurables

À ce stade, l’identité publique de Nassima Arhab se résume à quelques blocs d’informations solides : des responsabilités administratives dans l’économie de la connaissance, une élection à une fonction de secrétariat général au sein d’une Conférence africaine des start-up en 2023, puis une nomination au gouvernement en septembre 2025 à la tête du ministère de la Formation professionnelle et de l’Enseignement.

Ce socle, relativement resserré, dit quelque chose du défi médiatique : le pays connaît parfois des ministres dont la biographie est peu diffusée, et dont la visibilité se construit au fil des actes, des déplacements et des annonces sectorielles. Dans le cas de Nassima Arhab, l’actualité de l’automne 2025 joue ce rôle d’installation, en l’associant à une rentrée de grande ampleur, à des annonces de modernisation, et à une logique de spécialités tournées vers l’industrie et le numérique.

Mais la formation professionnelle est un terrain où les annonces se heurtent vite à des réalités concrètes : capacité des établissements, mise à niveau des plateaux techniques, formation des formateurs, attractivité des filières, articulation avec les employeurs, reconnaissance des diplômes et passerelles vers l’enseignement supérieur. Les sources consultées ne détaillent pas ces aspects dans le cas algérien pour la période considérée, et il serait hasardeux d’attribuer à la ministre des décisions non documentées. En revanche, les axes déjà exposés donnent des indices sur la méthode : numériser l’accès, harmoniser les programmes via un référent national, ouvrir de nouvelles spécialités, et relier la formation à l’employabilité et à l’entrepreneuriat.

Le volet international, lui, peut être lu comme une continuité naturelle. L’octroi de bourses à des stagiaires de dizaines de pays africains, assorti d’une cible de montée en charge, s’inscrit dans une approche où la formation devient aussi un instrument de coopération et d’influence, en cohérence avec l’expérience de Nassima Arhab dans la Conférence africaine des start-up et dans un ministère déjà tourné vers des réseaux continentaux.

Reste un enjeu politique majeur : la mesure des résultats. La formation professionnelle est jugée, au final, à sa capacité à produire des compétences utilisables, à réduire le chômage des jeunes, à faciliter la reconversion et à soutenir des secteurs productifs. Dans l’immédiat, les chiffres de rentrée et l’introduction de spécialités nouvelles donnent un signal d’activité. À moyen terme, ce sont les trajectoires des diplômés et l’adéquation avec les besoins économiques qui deviennent le cœur du verdict public.

Pour l’instant, Nassima Arhab apparaît comme une responsable au profil technico-administratif, adossé à des dossiers d’innovation, désormais propulsée au rang de figure gouvernementale sur un champ social et économique sensible. À la question “qui est Nassima Arhab”, les informations publiques disponibles répondent donc moins par une biographie intime que par une chronologie de fonctions et d’annonces : incubateurs et économie de la connaissance, conférence panafricaine des start-up, puis ministère de la Formation professionnelle et de l’Enseignement, avec une première séquence d’action marquée par la rentrée 2025, la numérisation annoncée et l’ouverture de spécialités liées au numérique et aux transitions.

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