Le 27 octobre 2025, le Coin Jeunes du Lycée Technique et Professionnel (LTP) de Toliara a accueilli la cérémonie d’ouverture d’une formation cruciale consacrée à la lutte et à la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST), notamment le VIH/SIDA. Cette initiative, fruit d’une collaboration entre l’UNESCO et le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP), s’inscrit dans une démarche nationale de sensibilisation et d’éducation sanitaire à destination des jeunes générations. Pendant quatre jours, enseignants et apprenants ont été invités à participer activement à un programme éducatif et préventif porté par le Programme National de Lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles (PNLIS) du Ministère de la Santé Publique.
Une initiative partenariale d’envergure
L’organisation de cette formation résulte d’un partenariat solide entre plusieurs institutions clés : l’UNESCO, le METFP et le Ministère de la Santé Publique. Ensemble, ces acteurs ont uni leurs efforts pour renforcer les compétences et les connaissances des jeunes Malgaches en matière de santé sexuelle et reproductive. L’appui institutionnel du DAFI, représentant du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, et de la Direction Régionale de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (DRETFP) Atsimo Andrefana a souligné l’importance accordée à ce projet par les autorités nationales et locales.
Ce partenariat témoigne de la volonté commune de placer l’éducation sanitaire au cœur des politiques publiques, en reconnaissant le rôle des établissements techniques et professionnels dans la formation de citoyens responsables et informés. L’UNESCO, par son expertise en matière d’éducation et de développement durable, a apporté une contribution essentielle à la mise en place d’un contenu pédagogique adapté aux besoins du public cible.
Une formation axée sur la santé sexuelle et reproductive
Durant quatre jours, la formation a abordé des thématiques essentielles relatives à la santé sexuelle et reproductive. Les participants, composés d’enseignants et d’élèves du LTP et du Centre de Formation Professionnelle Féminine (CFPF) de Toliara, ont été sensibilisés aux enjeux de la prévention des infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH/SIDA, dont la propagation connaît une recrudescence dans plusieurs régions de Madagascar.
Les sessions ont porté sur la compréhension des modes de transmission du virus, les mesures de prévention, l’importance du dépistage précoce, ainsi que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH. Les formateurs du PNLIS ont également insisté sur la nécessité d’un dialogue ouvert et responsable autour de la sexualité, afin de lever les tabous qui freinent encore l’accès à l’information et aux services de santé.
L’éducation à la santé sexuelle et reproductive a été présentée non seulement comme une question de santé publique, mais aussi comme un facteur essentiel d’émancipation des jeunes et de promotion de l’égalité entre les sexes.
L’implication active des enseignants et des élèves
Les enseignants et les élèves du LTP et du CFPF de Toliara ont occupé une place centrale dans cette formation. En tant que relais communautaires, ils ont été encouragés à devenir des acteurs clés de la sensibilisation et de la prévention au sein de leurs établissements et de leurs quartiers.
Les enseignants, formés aux méthodes pédagogiques adaptées, ont désormais la responsabilité d’intégrer ces connaissances dans leurs pratiques éducatives, afin d’instaurer un dialogue continu avec leurs élèves. Les jeunes, de leur côté, ont été invités à partager les messages appris avec leurs pairs, leurs familles et leur entourage, contribuant ainsi à une diffusion plus large de l’information.
Cette approche participative favorise une appropriation durable des savoirs et renforce l’autonomie des communautés locales face aux défis sanitaires. Elle met également en lumière le rôle fondamental de l’école dans la promotion de comportements responsables et dans la prévention des risques liés à la sexualité.
Une réponse face à une situation préoccupante
La formation s’inscrit dans un contexte sanitaire particulièrement préoccupant. À Madagascar, le taux de propagation du VIH/SIDA reste en hausse, notamment parmi les jeunes et les populations les plus vulnérables. Cette progression est souvent liée à un manque d’accès à l’information, à des inégalités persistantes et à une insuffisance des structures de prévention.
Les autorités sanitaires, à travers le PNLIS, ont donc jugé prioritaire de renforcer les programmes de sensibilisation, en ciblant particulièrement le milieu scolaire et professionnel. Le choix du LTP et du CFPF de Toliara n’est pas anodin : ces institutions accueillent un grand nombre de jeunes en formation, souvent éloignés des circuits classiques de l’information médicale.
L’objectif de cette initiative est de réduire la transmission du VIH par une meilleure connaissance des comportements à risque et par la promotion de la santé sexuelle comme composante essentielle du bien-être. Cette stratégie vise à transformer les établissements de formation en espaces sûrs, où la discussion autour de la sexualité est possible, encadrée et éducative.
Une démarche durable pour un avenir plus sain
Au-delà des quatre jours de formation, les organisateurs souhaitent inscrire cette action dans la durée. Les participants ont été invités à constituer des clubs ou des comités de sensibilisation, destinés à maintenir la dynamique éducative et à prolonger les discussions entamées durant la formation.
Des outils pédagogiques, tels que des supports audiovisuels, des brochures et des modules interactifs, ont été mis à la disposition des enseignants pour leur permettre de poursuivre le travail de prévention. L’UNESCO et le METFP envisagent également de reproduire cette initiative dans d’autres établissements du pays, afin de créer un réseau national d’écoles engagées dans la lutte contre les IST et le VIH/SIDA.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans les objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 3, qui vise à garantir une vie saine et à promouvoir le bien-être pour tous à tout âge. En favorisant l’accès à l’information, l’éducation et la prévention, le programme contribue à la construction d’une société mieux informée, plus solidaire et plus résiliente face aux défis sanitaires.
Conclusion : une mobilisation collective pour la santé des jeunes
L’ouverture de la formation sur la lutte et la prévention contre les IST et le VIH/SIDA à Toliara marque une étape importante dans la mobilisation nationale pour la santé des jeunes Malgaches. Par la conjugaison des efforts de l’UNESCO, du METFP et du Ministère de la Santé Publique, cet événement témoigne d’une volonté politique forte de faire de l’éducation à la santé un pilier du développement humain.
Les enseignants et élèves formés deviennent désormais des ambassadeurs d’un changement de comportement fondé sur la responsabilité, la solidarité et la connaissance. En diffusant les messages de prévention au sein de leurs communautés, ils participent à la construction d’un avenir plus sain et plus conscient des enjeux liés à la sexualité et à la santé publique.
À travers ce programme, Toliara montre l’exemple d’une jeunesse mobilisée et d’une coopération interinstitutionnelle réussie, porteuse d’espoir pour la lutte contre les infections sexuellement transmissibles à Madagascar et au-delà.



