Qui est Velenkosini Hlabisa, l’homme politique ?

L’Afrique du Sud vit depuis 2024 une nouvelle phase politique, marquée par la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale et par une recomposition du paysage partisan. Au cœur de cette architecture institutionnelle figure un portefeuille stratégique : celui de la Cooperative Governance and Traditional Affairs (CoGTA), en charge à la fois de la gouvernance locale, des municipalités et des institutions traditionnelles. Depuis l’été 2024, ce ministère est dirigé par Velenkosini Fiki Hlabisa, figure de l’Inkatha Freedom Party (IFP), issu des rangs de l’opposition historique et désormais propulsé au premier plan du pouvoir exécutif.

Né en 1965 dans la petite ville de Hlabisa, au nord du KwaZulu-Natal, ancien enseignant et proviseur, Hlabisa appartient à cette génération de responsables politiques formés sur le terrain, au plus près des communautés rurales. Longtemps ancré dans les structures locales de l’IFP, conseiller municipal, maire puis chef de l’opposition au parlement provincial du KwaZulu-Natal, il a gravi un à un les échelons avant de prendre, en 2019, la tête du parti, succédant à Mangosuthu Buthelezi, figure emblématique de la vie politique sud-africaine.

Son entrée au Parlement national en 2023, après la disparition de Buthelezi, a ouvert un nouveau chapitre de sa trajectoire. Moins d’un an plus tard, dans le contexte d’un gouvernement d’unité nationale formé après les élections générales de 2024, le président Cyril Ramaphosa lui confie le ministère de la CoGTA, avec deux vice-ministres, Dickson Masemola et Zolile Burns-Ncamashe. Cette nomination, saluée par le département lui-même, consacre un responsable connu pour son expérience de la gouvernance locale, mais le place aussi face à une série de défis redoutables : crises financières municipales, pannes de services de base, tensions autour des chefferies traditionnelles, violences en période d’initiation, et préparation des prochaines élections locales.

À la croisée de ces enjeux, Velenkosini Hlabisa apparaît comme un ministre charnière. Son ministère est chargé de coordonner les relations entre l’État central, les provinces, les municipalités et les autorités traditionnelles. Il doit, en même temps, restaurer la confiance dans des institutions locales fragilisées et répondre aux attentes d’une population qui réclame des services plus efficaces et plus transparents. Ce portrait revient sur son parcours, ses priorités et les dilemmes auxquels il est confronté dans une Afrique du Sud toujours marquée par les inégalités, la pauvreté et les tensions politiques, mais aussi riche de fortes traditions communautaires.

Des bancs de l’université aux salles de classe : un pédagogue devenu homme d’État

Pour comprendre le style de gouvernance de Velenkosini Fiki Hlabisa, il faut revenir à ses origines et à sa formation. Né le 4 janvier 1965 à Hlabisa, dans ce qui était alors le Natal, il est l’aîné de quatre enfants. Il grandit dans une région rurale, au cœur du territoire zoulou, où les solidarités familiales et communautaires sont fortes et où l’accès à l’éducation reste un enjeu déterminant.

Après avoir obtenu son matric (équivalent du baccalauréat) en 1983, il poursuit des études à l’université de Zululand puis à l’université d’Afrique du Sud (Unisa), institution d’enseignement à distance qui a formé de nombreux cadres sud-africains. C’est durant ces années universitaires que son parcours se heurte à une épreuve personnelle majeure : le décès de son père en 1990, alors qu’il est encore étudiant. Cette disparition le pousse à chercher rapidement un emploi afin de soutenir sa famille, mais sans renoncer à son ambition éducative.

En 1991, Hlabisa entame une carrière d’enseignant au lycée Ngebeza. Il y enseigne durant cinq ans avant de devenir proviseur du lycée Somfula, poste qu’il occupe pendant près de vingt ans. Cette longue expérience à la tête d’un établissement secondaire rural va profondément marquer sa vision de la gouvernance : gestion des ressources limitées, dialogue permanent avec les parents, les élèves et les autorités locales, et nécessité d’arbitrer entre des priorités souvent contradictoires. Sur son profil officiel, le ministère de la CoGTA souligne ce parcours de pédagogue et rappelle qu’il s’est engagé dans l’éducation avec une véritable « passion » pour l’élévation des communautés par le savoir.

Parallèlement à ses fonctions scolaires, il s’investit dans la santé publique via le conseil d’administration de l’hôpital de Hlabisa, qu’il préside pendant plus d’une décennie. Il travaille notamment avec le South African Medical Research Council sur des programmes de recherche autour du VIH/sida et des microbicides, ces produits destinés à réduire la transmission du virus. Cette implication sanitaire, dans une région durement touchée par l’épidémie, lui donne une expérience concrète de la gestion communautaire des crises, de la coordination entre chercheurs, soignants et autorités, et du besoin d’une information claire pour les populations.

Cet enracinement dans l’éducation et la santé nourrit l’image d’un responsable « de terrain », davantage formé par l’expérience quotidienne que par les cercles technocratiques. Il en tire une approche pragmatique des politiques publiques, centrée sur la résolution de problèmes concrets : écoles sous-équipées, accès aux soins, mobilité des élèves, sécurité des jeunes. Autant de préoccupations qui réapparaissent aujourd’hui dans sa manière d’aborder les dysfonctionnements municipaux, les services de base ou la question de la jeunesse dans les collectivités locales.

Un parcours ancré dans l’Inkatha Freedom Party et la politique locale

L’engagement de Velenkosini Fiki Hlabisa ne se limite pas à l’école ou à l’hôpital. Dès 1978, à l’âge de 13 ans, il rejoint la Youth Brigade de l’Inkatha Freedom Party, formation politique dominée par la figure du prince Mangosuthu Buthelezi et fortement implantée dans le KwaZulu-Natal. Ce ralliement précoce à l’IFP s’inscrit dans un contexte de lutte contre l’apartheid, mais aussi de rivalité avec d’autres courants, notamment l’ANC.

Au fil des années, Hlabisa progresse dans les structures locales du parti : président de section, président de circonscription, conseiller de ward, président de district, puis secrétaire général de la Youth Brigade. Cette progression témoigne d’un travail de terrain soutenu, marqué par l’organisation de campagnes, la médiation de conflits locaux et la représentation des communautés rurales. L’IFP rappelle, dans ses propres documents, que son travail au niveau communautaire est resté constant, même lorsqu’il a accédé à des responsabilités plus élevées.

La grande bascule politique intervient avec les premières élections municipales entièrement démocratiques. En 1995, Velenkosini Hlabisa est élu conseiller municipal pour la ville de Hlabisa. Il restera en fonction en tant qu’élu local pendant vingt-quatre ans, occupant successivement les postes de conseiller, de maire-adjoint puis de maire, notamment à la tête de la municipality Big Five Hlabisa, créée à la suite de regroupements de collectivités.

En 2011, il est élu secrétaire général de l’IFP, une position clé dans la machine partisane. Puis, en 2017, le Conseil national élargi du parti l’endosse officiellement comme successeur désigné de Mangosuthu Buthelezi à la présidence du mouvement. Deux ans plus tard, en août 2019, il est élu sans opposition président de l’IFP lors de la 35e Conférence générale nationale, mettant fin à 44 ans de direction ininterrompue de Buthelezi.

Cette transition à la tête de l’IFP n’est pas seulement symbolique : elle s’opère dans un contexte où le parti tente de se réinventer, en se présentant comme une formation conservatrice mais engagée pour la bonne gouvernance, la discipline budgétaire et la lutte contre la corruption. Sous la conduite d’Hlabisa, l’IFP retrouve un statut de deuxième force politique dans la province du KwaZulu-Natal lors des élections de 2019, ce qui lui permet de revendiquer le poste de chef de l’opposition au parlement provincial. Celui-ci échoit à Hlabisa, qui devient ainsi leader de l’opposition dans la législature du KwaZulu-Natal, tout en demeurant maire quelques mois avant son transfert complet à la sphère provinciale.

En 2023, après le décès de Mangosuthu Buthelezi, l’IFP décide de faire entrer son président national au Parlement. Velenkosini Hlabisa est alors désigné pour occuper le siège laissé vacant à l’Assemblée nationale et devient, à partir d’octobre 2023, député national et chef de file de son parti au Parlement. Ce passage du niveau provincial au niveau national prépare sa future nomination au gouvernement central, tout en confirmant son rôle de figure de proue de l’IFP sur la scène politique sud-africaine.

À la tête du ministère de la Cooperative Governance and Traditional Affairs

Le 30 juin 2024, le président Cyril Ramaphosa annonce la composition d’un nouveau gouvernement dans le cadre d’un gouvernement d’unité nationale. Quelques jours plus tard, Velenkosini Fiki Hlabisa prête serment comme ministre de la Cooperative Governance and Traditional Affairs. Il devient officiellement, à partir de début juillet 2024, le titulaire d’un portefeuille névralgique pour l’équilibre institutionnel du pays.

Le ministère de la CoGTA a pour mission de coordonner la gouvernance coopérative en Afrique du Sud, c’est-à-dire l’articulation entre les trois sphères de gouvernement : nationale, provinciale et locale. Il gère à la fois le Department of Cooperative Governance et le Department of Traditional Affairs. Le titulaire du portefeuille est responsable des relations avec les municipalités, de la mise en œuvre des lois relatives à l’organisation des collectivités locales, du soutien aux municipalités en difficulté et du cadre institutionnel des chefferies et conseils traditionnels reconnus par la Constitution.

En tant que ministre, Hlabisa est épaulé par deux vice-ministres : Namane Dickson Masemola et Zolile Burns-Ncamashe. Le premier vient d’une longue carrière dans la politique provinciale au Limpopo, tandis que le second représente plus spécifiquement les questions liées aux affaires traditionnelles. Cette configuration reflète la double nature du portefeuille, à mi-chemin entre administration locale moderne et structures coutumières.

Le profil officiel de Hlabisa, publié par le ministère et le National Disaster Management Centre, insiste sur son expérience de vingt-quatre ans en gouvernance locale, durant lesquels il a été conseiller, maire-adjoint puis maire, ainsi que sur ses fonctions communautaires dans le domaine de la santé. Il est également présenté comme un dirigeant profondément attaché au concept de « servant leadership », une approche de la fonction publique qui met en avant le service aux citoyens, l’humilité et la responsabilité.

Ce ministère se retrouve au cœur de nombreux dossiers brûlants. Il doit notamment superviser la mise en œuvre de projets de loi essentiels, tels que l’Intergovernmental Monitoring, Support and Interventions Bill et le Local Government: Municipal Structures Amendment Bill, qui encadrent les interventions de l’État central dans les municipalités en crise et définissent des règles pour la stabilité des coalitions locales. En toile de fond, il s’agit de faire face à des municipalités surendettées, aux coupures d’eau et d’électricité, aux retards d’entretien des infrastructures et à la défiance croissante des citoyens envers leurs administrations locales.

Dans ce contexte, la nomination d’Hlabisa revêt une dimension politique particulière. Elle symbolise l’entrée, au sein de l’exécutif national, d’un parti longtemps associé à l’opposition et à certaines tensions régionales, mais désormais partie prenante d’un gouvernement de coalition. Elle contraint également le ministre à trouver un équilibre entre les positions de son parti et les exigences de la coalition gouvernementale, tout en cherchant à appliquer, sur le terrain municipal, des principes de bonne gouvernance souvent mis en avant par l’IFP.

Élections locales, délimitation des wards et lutte contre la corruption : les grands chantiers

Au-delà de la symbolique politique, le portefeuille de la CoGTA place Velenkosini Hlabisa au centre de plusieurs processus institutionnels décisifs. Parmi eux, la préparation des prochaines élections locales occupe une place centrale. En Afrique du Sud, c’est en effet le ministre de la Cooperative Governance and Traditional Affairs qui a la prérogative de fixer la date des élections municipales, en consultation avec la Commission électorale indépendante (IEC) et la présidence.

À l’horizon 2026-2027, la Commission électorale a déjà indiqué que la fenêtre possible pour les prochains scrutins locaux s’étendrait de début novembre 2026 à fin janvier 2027. Le choix de la date définitive, qui reviendra à Hlabisa, est loin d’être anodin : il doit tenir compte des contraintes logistiques, des conditions météorologiques, des vacances scolaires et de la disponibilité des électeurs. Le ministre a d’ailleurs reconnu publiquement la difficulté de fixer une date « praticable » parmi les différents mois envisageables, chaque option présentant ses propres obstacles.

Ce calendrier électoral s’articule avec un autre processus technique mais politiquement sensible : la délimitation des wards, ces circonscriptions électorales de base au niveau municipal. La Municipal Demarcation Board (MDB) a récemment remis à l’IEC les délimitations finales des wards, étape saluée par Hlabisa comme un « jalon » important dans la préparation des élections. Il a cependant rappelé la complexité de cet exercice, qui doit concilier données démographiques, cohésion communautaire et exigences de représentativité. La moindre modification de frontières peut susciter des tensions locales, car elle affecte la représentation politique et parfois l’accès à certains services.

Autre chantier d’envergure : la lutte contre la corruption et le gaspillage au sein des municipalités. Prenant la parole à l’occasion d’événements commémorant Babita Deokaran, lanceuse d’alerte assassinée après avoir dénoncé des pratiques frauduleuses dans le secteur de la santé, Hlabisa a souligné que son héritage constituait un « mandat » pour combattre la corruption. Il a insisté sur la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte et de renforcer les mécanismes de contrôle dans les administrations locales, souvent considérées comme des foyers de détournements de fonds et de mauvaise gestion.

La question des coalitions municipales, de plus en plus fréquentes en raison de la fragmentation du vote, figure également à l’agenda de la CoGTA. Des projets de loi parfois surnommés « Coalitions Bill » cherchent à stabiliser ces gouvernements multipartenaires, afin d’éviter les changements incessants de majorité et les paralysies institutionnelles qui en découlent. Hlabisa, dont le parti est lui-même engagé dans diverses coalitions locales, doit contribuer à définir un cadre qui permette à la fois la représentation proportionnelle et la stabilité de l’exécutif municipal.

Enfin, la gestion des interventions de l’État dans les municipalités en difficulté constitue un autre volet majeur de son action. L’Intergovernmental Monitoring, Support and Interventions Bill encadre les conditions dans lesquelles les autorités provinciales ou nationales peuvent se substituer aux autorités locales défaillantes. L’enjeu pour le ministre est de trouver un équilibre entre respect de l’autonomie municipale et obligation d’assurer la continuité des services essentiels – distribution d’eau, collecte des déchets, entretien des routes, gestion des catastrophes naturelles. Dans ce domaine, la CoGTA collabore étroitement avec le National Disaster Management Centre, qui dépend du même portefeuille.

Traditions, cohésion sociale et défis à venir

Le ministère de la Cooperative Governance and Traditional Affairs ne traite pas seulement d’organigrammes administratifs et de finances municipales. Il est aussi au cœur de questions profondément ancrées dans le tissu social et culturel sud-africain, notamment à travers la gestion des affaires traditionnelles. Velenkosini Hlabisa, issu du KwaZulu-Natal et familier des structures coutumières, doit naviguer dans un espace où se croisent autorités traditionnelles, État moderne et revendications de droits individuels.

Ces derniers mois, son ministère a été particulièrement sollicité sur la question des écoles d’initiation, notamment en lien avec des décès de jeunes lors de la saison d’initiation dans la province du Cap-Oriental (Eastern Cape). Après plusieurs morts attribuées à des pratiques illégales ou dangereuses dans certaines écoles, le ministre a appelé à la fermeture des établissements clandestins et insisté sur la nécessité de respecter les lois et règlements encadrant ces rites. Cette position illustre la tension permanente entre protection des traditions et impératif de sécurité et de dignité pour les jeunes initiés.

Au-delà de ces cas dramatiques, la relation entre l’État et les institutions traditionnelles demeure un enjeu permanent. Le ministère doit reconnaître et soutenir le rôle des rois, chefs et conseils traditionnels, tout en veillant à ce que les droits constitutionnels – notamment ceux des femmes et des jeunes – soient respectés. Dans certaines zones rurales, ces autorités coutumières jouent un rôle central dans la médiation des conflits, l’attribution des terres ou la gestion des cérémonies. Hlabisa est appelé à arbitrer, souvent discrètement, entre des intérêts divergents et à faire en sorte que ces structures complètent, plutôt que concurrencent, les institutions municipales.

La cohésion sociale est également au cœur des préoccupations du ministère. Les municipalités sont souvent le théâtre de protestations dites de « service delivery », lorsque les habitants dénoncent la lenteur des progrès en matière de logements, d’eau potable, d’assainissement ou d’emploi. Si ces mobilisations visent d’abord les autorités locales, elles renvoient aussi aux responsabilités de la CoGTA, chargée de soutenir et de contrôler le fonctionnement des collectivités. L’expérience de Hlabisa en tant qu’enseignant et responsable communautaire l’a sensibilisé à ces frustrations quotidiennes, mais la traduction de cette sensibilité en réformes concrètes reste un défi majeur.

Dans sa communication publique, le ministre met régulièrement en avant la notion de « servant leadership » et l’idée d’un partenariat entre l’État et les citoyens. Son profil officiel mentionne son engagement familial et sa vie communautaire, ainsi que son appartenance à l’Église baptiste de Nazareth, éléments qui contribuent à façonner l’image d’un dirigeant proche des valeurs religieuses et communautaires d’une partie importante de la population sud-africaine.

Reste que les défis sont multiples : redresser des finances locales souvent exsangues, améliorer la planification urbaine dans des villes en croissance, moderniser des infrastructures vieillissantes, sécuriser les zones rurales exposées à la criminalité, et maintenir la confiance dans un système démocratique parfois perçu comme distant. À cela s’ajoute la nécessité de gérer les relations au sein d’un gouvernement de coalition, où les priorités partisanes et les équilibres de pouvoir peuvent évoluer rapidement.

Dans ce paysage, la trajectoire de Velenkosini Fiki Hlabisa, de jeune militant de l’IFP à ministre de la CoGTA, raconte aussi une forme de transformation de la politique sud-africaine. Elle montre comment des acteurs issus de l’opposition régionale, longtemps cantonnés aux marges du pouvoir central, se retrouvent désormais en position d’assumer des responsabilités nationales déterminantes. Le succès de son mandat dépendra, en grande partie, de sa capacité à traduire son expérience de terrain en réformes tangibles, à renforcer la confiance dans les institutions locales et à trouver un équilibre durable entre gouvernance moderne et respect des traditions. À l’approche des prochaines élections locales et dans un contexte de fortes attentes sociales, le ministère qu’il dirige s’affirme plus que jamais comme l’un des baromètres de la démocratie sud-africaine.

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