top of page

L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

JIRAMA : l’Assemblée nationale exige la transparence et lance la première étape d’une réforme

La phrase claque comme un verdict politique et moral. « Il n’est plus acceptable que la JIRAMA soit une maison close, fermée et pleine de secrets. » En quelques mots, aujourd'hui 25 novembre 2025, Siteny Randrianasoloniaiko, président de l’Assemblée nationale, pose un diagnostic lourd sur l’entreprise nationale d’eau et d’électricité et, au-delà, sur le fonctionnement même du secteur énergétique. Cette déclaration, publique et frontale, s’adresse d’abord au peuple malgache, au nom duquel sont exigés vérité, contrôle et clarté. Elle intervient dans un contexte de souffrance collective rappelée sans détour : les coupures d’électricité persistent « jusqu’à aujourd’hui ». Face à cette situation, l’Assemblée nationale affirme vouloir rompre avec l’opacité et initier une dynamique que son président présente comme « la première étape vers une véritable réforme du secteur de l’énergie et de la JIRAMA ». À travers l’annonce d’une réunion qui se tiendra « ce jeudi » avec les députés, et l’appel explicite à plusieurs catégories d’entreprises liées à la JIRAMA, le message est double : personne n’échappera au contrôle, et toutes les parties prenantes devront rendre des comptes. L’objectif martelé en lettres capitales est sans ambiguïté : la transparence.

ree

Une mise en cause directe de l’opacité de la JIRAMA

La déclaration du président de l’Assemblée nationale choisit un registre volontairement accusateur. En comparant la JIRAMA à une « maison close », il ne s’agit pas d’une simple figure de style. L’image suggère un lieu inaccessible, réservé, où tout se déroule à l’abri des regards. En y ajoutant les qualificatifs « fermée » et « pleine de secrets », Siteny Randrianasoloniaiko affirme que le problème ne relève pas seulement de dysfonctionnements techniques ou de difficultés passagères, mais d’une culture construite autour du silence et de la dissimulation.

Cette critique vise le mode de gouvernance et de gestion de la JIRAMA. Le président de l’Assemblée nationale ne détaille pas ici les mécanismes internes, mais il conteste leur acceptabilité. Dire « il n’est plus acceptable » signifie qu’un seuil est franchi, que l’État, par la voix de son Parlement, considère le statu quo comme intenable. La crise de confiance apparaît au cœur du propos. Ce qui est rejeté, ce n’est pas seulement le manque de résultats visibles, mais l’impossibilité pour les citoyens de comprendre ce qui se passe, de savoir comment des décisions sont prises, et à quel prix.

Le choix de s’adresser directement au « peuple malgache » souligne que l’enjeu dépasse les cercles technocratiques. La JIRAMA, en tant qu’entreprise publique au service d’un bien essentiel, ne peut rester dans une zone d’ombre. Dans cette déclaration, la transparence n’est pas décrite comme une option administrative ; elle est présentée comme un droit populaire et une nécessité démocratique. En creux, l’Assemblée nationale s’installe en gardienne du contrôle public. Son président rappelle ainsi l’un des fondements de la représentation nationale : assurer un suivi de l’action publique et exiger la reddition de comptes, surtout lorsqu’un secteur touche à la vie quotidienne de tous.

Enfin, l’attaque contre l’opacité indique une volonté de rompre avec la logique du secret. Le propos ne contient pas d’accusation individualisée, mais il pointe un système. Il n’est pas question de désigner un coupable unique ; il est question de dénoncer un fonctionnement où les informations circulent mal, où les explications manquent et où la situation perdure sans justification visible. Le président de l’Assemblée adopte donc un ton de rupture. Son message est celui d’une ouverture forcée.

Le droit à la vérité pour les citoyens face aux coupures persistantes

La déclaration consacre une part centrale au peuple et aux citoyens. « Le peuple malgache doit connaître la vérité », affirme le président de l’Assemblée nationale. Puis il précise ce que cette vérité recouvre concrètement : « Les citoyens doivent savoir qui fait quoi, combien cela coûte, et pourquoi nous continuons à souffrir de coupures d’électricité jusqu’à aujourd’hui. »

Ces trois exigences structurent la demande de transparence. D’abord, savoir « qui fait quoi ». Cette formule renvoie à l’attribution des responsabilités. Dans le secteur de l’énergie, plusieurs acteurs interviennent : décideurs, gestionnaires, prestataires, fournisseurs. Le président ne les détaille pas tous à ce stade, mais il exige que leurs rôles respectifs soient connus et clarifiés. Il y a là une attente de lisibilité : que l’opinion puisse identifier les tâches, les missions, et les acteurs concernés.

Ensuite, savoir « combien cela coûte ». La question financière est explicitement posée. Là encore, aucun chiffre n’est avancé dans la déclaration, ce qui oblige à ne pas en ajouter. Mais l’enjeu est clair : les dépenses liées au fonctionnement de la JIRAMA et aux contrats qui l’attachent à des entreprises privées doivent être mises en lumière. Le président de l’Assemblée nationale lie la transparence à la notion de coût public. Puisque l’entreprise est au cœur d’un service essentiel, les sommes engagées relèvent de l’intérêt général. Les citoyens ont donc le droit d’en connaître l’ampleur et la logique.

Enfin, savoir « pourquoi » les coupures continuent. Cette dernière demande connecte directement la transparence à l’expérience quotidienne. Les coupures d’électricité ne sont pas évoquées comme un problème abstrait : elles constituent une souffrance collective, un facteur d’exaspération et d’atteinte à la qualité de vie. Le président parle au « nous », signe qu’il place cette situation au rang d’épreuve commune. La transparence est présentée comme une condition pour comprendre la persistance de ces coupures et, implicitement, pour y mettre fin.

Dans cette articulation, la transparence devient un outil de justice et d’efficacité. Justice, parce qu’elle permet au peuple de ne plus être tenu à distance des informations qui le concernent. Efficacité, parce qu’elle doit éclairer les causes des dysfonctionnements. La déclaration ne prétend pas encore apporter la solution technique aux coupures ; elle affirme d’abord que les causes et responsabilités doivent être connues. Autrement dit, avant la réparation, il faut la vérité.

Ce passage montre aussi que, pour l’Assemblée nationale, le manque d’informations est en lui-même une source de crise. Les citoyens souffrent non seulement des coupures, mais aussi du sentiment d’ignorance forcée : ne pas savoir ce qui est fait, par qui, et à quel prix. Le président transforme cette ignorance en enjeu politique majeur. La vérité est un droit, le secret une offense.

Une réunion avec les députés comme acte de contrôle parlementaire

Le président annonce qu’« une réunion de ce jeudi se tiendra avec les députés, comme une preuve claire que personne n’est au-dessus du contrôle ni de la transparence ». Cette réunion est présentée comme un acte symbolique et pratique. Symbolique, parce qu’elle matérialise la reprise en main par le Parlement. Pratique, parce qu’elle installe un cadre où les explications seront demandées et, selon la déclaration, obtenues.

Le passage insiste sur le rôle des députés. Ils sont les représentants directs du peuple. Leur présence dans ce processus signifie que l’exigence de transparence ne sera pas portée par une instance isolée, mais par l’institution chargée du contrôle démocratique. En constituant cette réunion « comme une preuve claire », le président affirme que le Parlement ne se contentera pas de discours : il engage une démarche concrète.

La phrase « personne n’est au-dessus du contrôle » fixe un principe. Elle montre que l’appel ne vise pas seulement la JIRAMA, mais tous ceux qui lui sont liés. Le président annonce une logique d’égalité devant la transparence. Qu’il s’agisse d’entreprises privées ou d’acteurs internes, tous sont soumis à la même obligation de rendre compte.

Ce type de réunion, tel que décrit dans la déclaration, peut être lu comme le début d’un audit politique. Là encore, sans inventer de mécanismes précis, on peut seulement constater l’intention : obtenir des explications publiques, exercer le contrôle parlementaire, et donner un signal de rupture à l’intérieur du secteur. L’Assemblée nationale veut se positionner non pas en observatrice, mais en instance active d’examen.

La temporalité est également importante : « ce jeudi ». L’emploi de cette date rapprochée transmet l’idée d’urgence. Il n’est pas question d’un projet vague, reporté à une échéance lointaine. La réunion est imminente. Le président affirme ainsi une action rapide, à la hauteur de la gravité qu’il décrit.

Enfin, qualifier la réunion de « première étape » vers une réforme place cet événement dans une perspective plus large. Il ne s’agit pas d’un geste ponctuel destiné à calmer l’opinion, mais d’un moment fondateur. Le président ne décrit pas encore le contenu futur de la réforme, mais il fixe une méthode : commencer par la transparence, sous contrôle parlementaire, avant d’engager le chantier structurel.

Les entreprises liées à la JIRAMA dans le viseur de l’appel

La déclaration précise que l’appel à la transparence ne concerne pas seulement la JIRAMA en tant qu’organisme central, mais aussi tout un ensemble d’acteurs économiques ayant des liens contractuels avec elle. Trois catégories sont explicitement citées : « les fournisseurs de carburant », « les entreprises de location ou de gestion de groupes électrogènes », et « toutes les sociétés ayant un contrat direct avec la JIRAMA ».

Cette liste donne une idée de l’ampleur du réseau de partenaires et de prestataires gravitant autour du service public de l’énergie. Le président ne fournit pas de noms d’entreprises ni de volumes d’activité, et il serait interdit d’en ajouter. Mais le simple fait d’énumérer ces catégories révèle une volonté de ne laisser aucune zone de flou. Il ne s’agit pas d’une investigation limitée à l’intérieur de l’entreprise publique ; il s’agit d’une mise à plat de l’ensemble des relations économiques qui structurent l’approvisionnement, la production ou la maintenance d’électricité.

Les fournisseurs de carburant sont évoqués en premier. Cela indique que l’approvisionnement énergétique, qu’il soit destiné aux centrales ou à d’autres dispositifs, est un point névralgique. Les entreprises de groupes électrogènes sont citées ensuite, signe que la production alternative ou d’appoint, souvent mobilisée en période de tension, est elle aussi soumise à examen. Enfin, la mention « toutes les sociétés ayant un contrat direct » élargit le spectre à l’ensemble des secteurs concernés. L’appel n’a donc pas de frontières étroites : tout contrat, quel qu’il soit, est inséré dans le champ de la transparence.

Ce passage souligne une conviction : les causes de la situation actuelle ne peuvent être comprises qu’en regardant l’ensemble des acteurs. Si les citoyens doivent savoir « qui fait quoi » et « combien cela coûte », cela implique de comprendre les prestations externalisées, les contrats d’approvisionnement, les systèmes de location ou de gestion. Le président de l’Assemblée nationale relie ainsi la transparence à la chaîne complète de décisions et de dépenses.

La dimension politique est évidente. En appelant publiquement ces acteurs, le Parlement place les entreprises sous une obligation de réponse. Elles ne sont pas traitées comme de simples partenaires techniques, mais comme des parties prenantes de l’intérêt général. Leur activité, dès lors qu’elle touche à la JIRAMA, devient un sujet de contrôle public. La déclaration signale que le secret commercial ou le cloisonnement administratif ne peuvent plus justifier l’absence d’explications auprès des citoyens.

Enfin, on note que le président ne formule pas cet appel sur le ton de la négociation, mais sur celui de l’exigence. Les entreprises « seront tenues de fournir des explications ». Le registre est impératif. Il n’y a pas d’ambiguïté sur le caractère obligatoire de la démarche. L’Assemblée nationale entend imposer le cadre.

Transparence exigée : vers des explications détaillées et une réforme annoncée

Le cœur final de la déclaration se résume en un mot écrit en capitales : « LA TRANSPARENCE ». Ce choix typographique, repris tel quel dans le texte source, marque l’objectif comme une priorité absolue. Il ne s’agit pas d’une valeur parmi d’autres ; il s’agit du point de départ de toute action future. La transparence est à la fois un but immédiat et le socle de la réforme annoncée.

Le président de l’Assemblée nationale précise ce que l’on attend concrètement des entreprises concernées. Elles devront fournir « des explications et des présentations claires » sur quatre éléments : « leurs responsabilités », « leurs activités », « les contrats qui les lient à la JIRAMA » et « les raisons pour lesquelles elles ont obtenu ces missions et avantages ».

Cette liste est essentielle car elle définit la méthode du contrôle.

Premièrement, les responsabilités. Cela renvoie à la place de chaque entreprise dans l’écosystème de la JIRAMA : quelles missions exactes, quelles obligations, quelles limites. L’objectif est de mettre fin à la confusion ou aux zones grises que la déclaration dénonce implicitement.

Deuxièmement, les activités. Les entreprises devront décrire ce qu’elles font réellement. Il s’agit d’un appel à la précision opérationnelle : quels services sont rendus, dans quelles conditions, avec quelles modalités. La déclaration insiste sur la clarté de ces présentations, signe que l’on veut des informations compréhensibles et vérifiables.

Troisièmement, les contrats. Les liens juridiques et financiers entre ces sociétés et la JIRAMA devront être exposés. Le Parlement veut regarder la structure contractuelle elle-même. Là encore, aucun détail n’est donné sur les contrats existants. Mais l’exigence est de les rendre visibles, d’en montrer la nature, et de permettre une lecture publique de ce qui engage l’entreprise nationale.

Quatrièmement, les raisons de l’obtention des missions et avantages. C’est probablement le point le plus sensible. Le président affirme que les entreprises devront expliquer pourquoi elles ont été sélectionnées, pourquoi elles bénéficient de certaines missions, et quels avantages en découlent. Cette exigence trace une ligne de démarcation nette avec le passé : désormais, l’attribution des contrats et des avantages ne pourra plus être perçue comme arbitraire ou opaque. Il faudra démontrer la logique et la légitimité de ces choix.

Dans cette perspective, la transparence n’est pas seulement documentaire. Elle touche à la justification des décisions, à la cohérence des choix, et à la capacité des institutions à rendre compte. L’Assemblée nationale ne se contente pas d’un accès aux chiffres ou aux textes contractuels : elle demande la chaîne de raisons qui conduit à la situation actuelle.

La déclaration se referme sur l’idée de réforme. En qualifiant ces démarches de « première étape », le président projette une suite. Il n’énonce pas encore les mesures concrètes, et il serait interdit de les imaginer ici. Mais il place la transparence comme condition préalable à toute transformation du secteur. Sans vérité sur les responsabilités, les coûts et les contrats, la réforme ne peut être authentique.

En somme, ce message inaugure un moment politique où la question énergétique est abordée non seulement sous l’angle du service rendu, mais sous celui de la gouvernance. La JIRAMA, et tous ceux qui travaillent avec elle, sont appelés à sortir de l’ombre. Le peuple est invité à regarder, à comprendre, et à juger. Le Parlement affirme, par cette déclaration, sa volonté de tenir la promesse républicaine du contrôle public. La transparence est présentée comme le commencement indispensable d’un redressement attendu, parce que les citoyens ne veulent plus seulement endurer les coupures : ils veulent savoir, et ils veulent que l’on rende des comptes.

bottom of page