En 2022, l'envoi de soldats en Ukraine a créé un clivage dans le monde de la culture, laissant certains partir en signe de contestation tandis que d'autres sont restés fidèles. Cependant, le pouvoir actuel accentue désormais son emprise dans tous les domaines culturels.
Le pouvoir en Russie cible particulièrement les artistes influents. Cette semaine, deux exemples ont été révélés : l'écrivain Dmitry Glukhovsky, déjà considéré comme un "agent de l'étranger", est actuellement jugé pour "faux" concernant les forces armées russes, risquant une forte amende. De même, le chanteur de rap Oxxymiron, également classé "agent de l'étranger", est visé par un procès par contumace pour ses textes contestataires qui ont déjà été considérés comme "extrémistes" et interdits. En opposition à ces artistes, les chanteurs tels que Shaman, approuvés par le pouvoir, connaissent un immense succès auprès du public russe, notamment lors de concerts officiels et d'apparitions médiatiques, avec des prix de billets plus élevés que la moyenne. Shaman se produit également gratuitement sur le terrain dans le Donbass pour l'armée russe.
En Russie, le pouvoir renforce son emprise sur la culture en s'attaquant aux artistes ayant de l'audience et en favorisant ceux qui lui sont loyaux. Des personnalités influentes proches du pouvoir ont récemment été nommées à la tête de célèbres musées, tandis que des artistes contestataires tels que Dmitry Glukhovsky et Oxxymiron font l'objet de poursuites judiciaires. Le succès du jeune chanteur Shaman, dont les chansons ont les faveurs du pouvoir, est un exemple de la nouvelle idole mise en avant pour les jeunes. Une descente de la police anti-émeute dans des bars du centre de Moscou, où les clients ont été contraints de chanter un titre du groupe favori de Vladimir Poutine, Lioubè, a également suscité l'indignation.