Le 28 novembre 2017, à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, Burkina Faso, Emmanuel Macron prononce un discours visant à renouveler les relations entre la France et l'Afrique. Il déclare : "Il n’y a plus de politique africaine de la France", suscitant les applaudissements des étudiants. Il se positionne comme un représentant d'une génération qui n'a pas connu l'Afrique comme un continent colonisé, et dont les souvenirs incluent la victoire de Nelson Mandela. Il affirme que "les crimes de la colonisation sont incontestables" et insiste sur le fait qu'on ne doit pas dicter à l'Afrique ce qu'elle doit faire.
L'incident de l'électricité
Lors de la même conférence, un incident mémorable se produit. Interpellé sur les coupures de courant au Burkina Faso, Macron prend à témoin le président burkinabé de l'époque, Roch Marc Christian Kaboré. Il déclare : "Mais moi, je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso ! C’est le travail du président." Kaboré s'éclipse pour une pause aux toilettes, et Macron le taquine en disant qu'il est parti "réparer la climatisation." Cette boutade est perçue par certains comme paternaliste.
Le défi de la politique Africaine de Macron
Malgré les ambitions affichées de renouveler les relations entre la France et l'Afrique, le bilan de Macron en matière de politique africaine est mitigé. Son style direct et son inclination à inciter les dirigeants africains à prendre en main leurs problèmes au lieu de se plaindre ont parfois nui à sa popularité sur le continent. Le retrait forcé des militaires français au Niger en 2023, suite au coup d'État militaire, est perçu comme un échec significatif pour Macron.
L'ambition non réalisée
L'ambition de Macron de repenser les relations franco-africaines pour surmonter le passé colonial n'a pas été pleinement réalisée. Bien que ses discours aient été applaudis, les actions concrètes pour transformer ces paroles en politiques efficaces ont été insuffisantes. La relation entre la France et l'Afrique demeure complexe, teintée d'attentes non satisfaites et de défis persistants.
La politique africaine de Macron est un exemple de la difficulté à mettre en œuvre un véritable renouveau dans des relations historiques et complexes.
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