Mort de Nahel : les convulsions tumultueuses raniment la fracture droite-gauche.
- Andriamihaja Rafanomezantsoa
- 5 juil. 2023
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Tandis que la droite préconise une « rigueur accrue et des rétributions sévères », la gauche vocifère que « tout découle du manque d'intervention étatique dans les quartiers ».

La polarisation politique entre la droite et la gauche s'intensifie suite à l'éruption de violences en France et à ses conséquences, mettant en péril la philosophie du "en même temps" d'Emmanuel Macron. Le Président a clairement choisi le camp de l'ordre, considéré comme un facteur de rassemblement. Les groupes politiques, qui ont été reçus par Élisabeth Borne le lundi 3 juillet, ainsi que les maires, qui ont été reçus par Emmanuel Macron le mardi, ont proposé des solutions divergentes à court et long terme pour faire face aux émeutes qui ont éclaté dans les quartiers dits sensibles suite à la mort tragique de Nahel, tué par un policier le 27 juin.
La fracture entre la droite et la gauche se creuse davantage dans le contexte politique actuel, caractérisé par une gauche qui s'oriente de plus en plus à gauche, l'émergence de la macronie et la montée de l'extrême droite, souligne le politologue Rémi Lefebvre. La macronie se positionne donc en faveur de la modération tout en diabolisant ses adversaires.
Élisabeth Borne, dont la popularité remonte dans les sondages depuis la crise, a accusé La France insoumise (LFI) de « manipulation » autour du drame de Nanterre, la plaçant ainsi hors du « champ républicain ». La Première ministre, qui prévoit de visiter un quartier touché par les violences à Lisieux, dans le Calvados, a également reproché à Marine Le Pen de privilégier la « division » en opposant les quartiers aux zones rurales, où le Rassemblement national (RN) gagne du terrain. Selon le politologue Bruno Cautrès, en l'absence d'un projet clair de la macronie concernant les banlieues, la droite insiste sur le renforcement de l'autorité et l'imposition de sanctions, tandis que la gauche souligne le manque d'action de l'État dans ces quartiers.